Ce lundi 19 mai, des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar ont crié leur ras-le-bol à la suite des défaillances notées dans leur accès aux bourses d’étude. Si certains le déplorent, d’autres par contre y voient un manque notoire de considération de la part des autorités
En cette fin de matinée du lundi 19 mai, l’ambiance est morose à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD). Un petit nombre d’étudiants fait un rang devant le guichet. Ils sont là pour entrer en possession de leur bourse nous renseignent-ils. Nous sommes en face du bâtiment de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar communément appelé Ucad II.
Certains ne donnant pas l’impression d’en faire partie, sont paisiblement installés avec leurs documents ou devisant sur un sujet qui, à première vue, leur tient à cœur.
En effet, renseignement pris auprès de l’un d’eux, celui-ci révèle qu’ils parlaient des difficultés qu’il y a à accéder à la bourse d’étude.« Cette bourse à laquelle j’ai droit, pour la prendre, il faut qu’on me fasse languir. Comme si c’était une aumône », dénonce un étudiant. Mais, au fur et à mesure que le temps avance, la chaleur s’installe et avec elle, les esprits commencent à s’échauffer. Le distributeur s’était arrêter et le rang s’était allongé. « Il faut que cela s’arrête, crie un autre étudiant. Je ne peux pas comprendre que les autorités disent que l’avenir du Sénégal est entre les mains des étudiants, et ces mêmes étudiants, s’ils veulent accéder à ce qui leur est dû, rencontrent ce genre de difficultés. Ce n’est pas cohérent et c’est inacceptable». Cette situation déplorée par cette étudiante de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) est partagée par d’autres étudiants rencontrés.
En effet, selon eux, même avec la bancarisation, il faut se lever tôt ou à défaut, vous serez obligé d’attendre longtemps dans les rangs pour entrer en possession de cette bourse que les étudiants qualifient de « vitale pour ne serait-ce que pour faire des photocopies de certains documents ». Cette autre étudiante dénonce elle aussi le retard et les difficultés que les étudiants rencontrent. Et selon elle : « Ceci montre encore une fois la place que les autorités octroient aux étudiants. Nous avons du mal à faire correctement les cours parce que certains professeurs ne font pas l’effort de parler dans les micros, il faut se réveiller tôt pour avoir un siège et pour s’assoir et suivre les cours et en plus de tout cela, nous ne pouvons pas accéder à notre argent », déplore-t-elle. Et de poursuivre : « Si nous voulons dénoncer ces manquements, on nous tombe dessus, vous voyez les policiers qu’on a postés à côté ? et on nous reproche que c’est nous les violents. C’est aberrant ».
Le constat noté chez ces étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar est le même. Selon eux, les conditions ne sont pas réunies pour que les étudiants aient accès à un bon enseignement. Et selon eux, les réformes mises en place pour améliorer leurs conditions d’études ne sont pas bien maitrisées par ceux qui sont chargés de les mettre en œuvre.