Le Centre africain d’études stratégiques, l’ambassade des Etats-Unis à Dakar et le gouvernement du Sénégal ont co-organisé hier, lundi 19 mai, un atelier sur la lutte contre la menace transnationale, sous la présidence de Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l’Intérieur. Un appel a été lancé la libération immédiate et sans condition des jeunes filles enlevées au Nigéria par le groupe Boko Haram.
Présidant hier, lundi 19 mai, la cérémonie d’ouverture de l’atelier sur la lutte contre la menace transnationale dans le Sahel, le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, a évoqué la situation de 200 jeunes filles enlevées au Nigéria depuis le 14 avril dernier par le groupe Boko Haram. « Nous exprimons notre solidarité et notre sympathie au peuple du Nigéria et nous lançons un appel à la libération immédiate et sans condition des lycéennes détenues afin qu’elles retournent dans leurs familles respectives », a-t-il indiqué.
Cet enlèvement qui démontre à suffisance la vulnérabilité de nos Etats doit amener a-t-il souligné, les pays du Sahel, dans le cadre de leurs missions de sécurisation des populations, à renforcer l’action commune et concertée de nos différents gouvernements
Par ailleurs, a-t-il soutenu, le Sahel demeure traversé par des crises multiformes qui constituent un terreau fertile de toutes sortes entretenu par des réseaux terroristes et autres groupes militants, pour des organisations terroristes tels que Al Quaida au Maghreb islamique, Boko Haram , le mouvement pour l’unicité de Jihad en de l’Ouest (Mujao).
De son point de vue, une telle situation laisse les pays de la région de plus en plus vulnérables face à l’insécurité qui résulte des divers trafics illicites transnationaux, notamment des personnes, des stupéfiants, des médicaments d’armes, etc.
« Le trafic de drogue, mère de toute cette criminalité malheureusement gagne du terrain et aucun pays de la région sahélienne ne semble être à l’abri de l’action des narco trafiquants qui a pour conséquence la recrudescence de la violence, ainsi que la criminalité et la corruption dans nos pays », évoque le ministre. Ainsi, précise-t-il, « ces transactions illicites sont particulièrement favorisées par la porosité de nos frontières qui composent la partie sahélienne ainsi que par la corruption. Tout cela constitue une réelle menace pour la paix et la sécurité dans la région ».
Sous ce rapport, Abdoulaye Daouda Diallo a relevé l’urgence pour les pays du Sahel de conjuguer leurs efforts afin de lutter contre ces activités criminelles sur leurs territoires tout en reconnaissant l’insuffisance des moyens. « Même si les moyens font parfois défaut, il est de notre responsabilité d’assurer un suivi efficace des menaces qui pouvaient se présenter dans nos pays et de pendre des mesures appropriées », a-t-il conclu. Pour sa part Lewis Luken, ambassadeur des Etats unis aux Sénégal, a réaffirmé l’engagement des Etats Unis aux cotés des Africains pour faire face à ces menaces.
