Le Conseil national de la consommation a entériné, hier, la nouvelle formule de baisse des prix du pain. La mesure entre en vigueur dès aujourd’hui dans la région de Dakar.
Comme annoncée lors du Conseil des ministres du 14 mai dernier, la baisse du prix du pain est effective dès aujourd’hui dans la région de Dakar – pour les régions, ce sera dans environ une semaine. En effet, le Conseil national de la consommation, qui s’est réuni hier sous la présidence du ministre du Commerce, de l’Entreprenariat et du Secteur informel, a entériné la mesure. D’après Alioune Sarr, les résultats des évaluations d’impact de la baisse des cours du blé sur celui de la farine ont révélé, sur toute la période allant de février 2013 au premier trimestre 2014, un prix moyen de 17.800 FCfa pour le sac de 50 kg de farine.
Dans le même sillage, un relevé des prix effectué sur le marché de Dakar en début avril a montré des prix allant de 17.500 à 18.600 FCfa le sac au niveau ex-usine. « Sur la base de ces résultats et après concertation avec les acteurs de la filière, le Comité de suivi des prix des denrées de première nécessité a arrêté un prix à homologuer du sac de 50 kg de farine de 18.000 FCfa, soit 2.000 FCfa (-10 %) de baisse par rapport à février 2013 », explique Alioune Sarr.
Sur la base de ces chiffres, une nouvelle grille des prix a été proposée par le Comité de suivi des denrées de première nécessité. Ainsi, la baguette de 190 g coûtera désormais 150 FCfa, celle de 125 g 100 FCfa et celle de 65 g 50 FCfa.
Pour le ministre du Commerce, cette option prend en compte les préoccupations des boulangers, des consommateurs et de l’Etat, tout en permettant de corriger le préjudice toujours subi par le consommateur qui achète le pain par découpes.
Car, précise Alioune Sarr, il est constaté qu’avec le manque voire l’inexistence de petites monnaies, le consommateur achète de fait le quart du pain à 50 FCfa au lieu de 45 FCfa et la moitié à 100 FCfa au lieu de 90 FCfa. A son avis, le nouveau format aura l’avantage d’avoir un prix praticable, qui règle le problème de monnaie, tout en gardant un format presque identique.
Un boulanger : « Nous n’avons pas le choix »
En dehors de la question du prix, le Conseil national de la consommation recommande la modernisation et l’assainissement du secteur de la boulangerie, l’installation de micro-boulangeries de proximité et l’incorporation des céréales locales dans la farine de blé, conformément au décret 79-665 bis du 7 juillet 1979. Selon Alioune Sarr, toutes les dispositions seront prises par la Direction du commerce intérieur pour rendre effective l’application des mesures de baisse sur l’ensemble du territoire national. Reste à savoir si les boulangers accepteront de jouer le jeu.
A l’issue de la rencontre, une boulangère venue de Rufisque nous a confié, sur le ton de l’anonymat, que cette mesure risque d’affecter négativement leur activité, avant de soupirer… « mais nous n’avons pas le choix ».
Tout le contraire du président de l’Association des consommateurs sénégalais (Ascosen), Momar Ndao, qui, lui, se dit « satisfait ».
Même s’il estime qu’il reste d’autres combats à mener, notamment pour l’hygiène et la qualité dans la fabrication du pain.
