Le Sénégal poursuit les efforts de modernisation de son réseau routier. Comptant sur l'appui des bailleurs américains, le pays envisage de renforcer l’interconnexion de la capitale avec le septentrion et d’autres pays d’Afrique du Nord.
Le projet de construction d’une autoroute devant relier Dakar, la capitale, à la ville septentrionale de Saint-Louis a connu des avancées concernant la finalisation des travaux préliminaires, suite à un récent accord d’investissement signé entre le gouvernement sénégalais et le groupe américain Bechtel, spécialisé dans les travaux publics. L’accord a été révélé le samedi 20 novembre par le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, alors qu’il faisait l’annonce de la signature de plusieurs protocoles d’accord entre l’Etat du Sénégal et 4 investisseurs américains.
Encore appelée la côtière, cette infrastructure qui s’étendra sur 200 km intégrera des postes de péage. Ce projet constitue un segment d’une autre autoroute qui reliera Dakar à Rosso, ville frontalière avec la Mauritanie. L’autoroute Dakar-Rosso, quant à elle, intègre le pont de Rosso, un ouvrage stratégique qui permet une interconnexion par la route entre le Sénégal et la Mauritanie. Ledit pont est également un chaînon essentiel du corridor transafricain N°1 (Le Caire – Dakar), lequel raccordera l’Afrique de l’Ouest à la partie Maghreb arabe du continent.
Elaboré dans le cadre du Plan Sénégal émergent qui priorise les infrastructures routières, le projet de l’autoroute Dakar – Saint-Louis est prévu pour se dérouler en deux phases. La première phase, qui s’étend sur un linéaire de 114 km, part de Tivaouane Peulh à Lompoul. Pour l’exécution de cette phase dont le coût global était de 365 millions d’euros en 2019 (selon Businessfrance), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) avait accordé en mars 2019 un prêt de 27,5 milliards francs CFA (environ 42,1 millions EUR) destiné à financer la réalisation du tronçon Dakar – Tivaouane, d’une distance de près de 65 km. La deuxième phase quant à elle concerne un linéaire de 81 km, et relie Lompoul à Saint-Louis.
Dans une déclaration faite à la presse fin octobre 2021, à l’issue d’une rencontre avec les parties prenantes du projet, Mor Gueye Gaye, directeur général de l’Ageroute, avait confié que « les travaux débuteraient à la mi-2022 pour se terminer en juin 2025 ».
Du point de vue des avantages, ce projet, d’après le secrétaire d’Etat américain, « fournira un accès meilleur, plus sûr et plus rapide à Saint-Louis, une région appelée à devenir un carrefour des activités agricoles et de l’industrie pétrolière et gazière du Sénégal. Saint-Louis va également faciliter les échanges commerciaux du Sénégal avec l’Afrique du Nord ».
Mais le modèle prévu quant à l’exploitation de l’infrastructure pose néanmoins le problème de la nécessité d’un rapprochement à faire entre le pouvoir d’achat des Sénégalais et la politique des péages intégrée au projet.