Les pays du Sahel sont appelés à conjuguer leurs efforts afin d'annihiler les activités criminelles dans cet espace géographique représenté par une immense bande de terre aride, a soutenu, lundi à Dakar, le ministre sénégalais de l'Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, plaidant pour la mise en place d'un fonds commun pour arriver à cet objectif.
"Il est urgent pour les pays du Sahel de conjuguer leurs efforts afin d'annihiler les activités criminelles sur leurs territoires. De part les dommages collatéraux qu'elles engendrent, les menaces transnationales affectent toute la structure socio-économique de la sous-région", a-t-il déclaré.
Abdoulaye Daouda Diallo présidait l'ouverture officielle d'un atelier d'une semaine consacré à la lutte contre les menaces transnationales dans le Sahel. Cette rencontre est co-organisée par le Centre africain d'études stratégiques (ACSS), l'ambassade des Etats-Unis à Dakar et le gouvernement sénégalais.
Selon M. Diallo, "le Sahel nécessite une attention particulière et soutenue. Sa sécurité et son stabilité sont préalables à la sécurité et au développement de l'Afrique". "Avec nos partenaires, a-t-il dit, il s'agira donc de mettre en place un fonds commun pour aider le Sahel".
Les pays du Sahel se trouvent confrontées à de nombreuses difficultés qui constituent "un terreau fertile pour des crises de toutes sortes entretenues par des réseaux terroristes et autres groupes militants tels que Al Qaïda au Magreb islamique (AQMI), Boko Haram et le mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao)", a-t-il fait observer.
"Tout cela constitue malheureusement une réelle menace pour la paix et la sécurité dans la sous-région. Ces crises freinent les processus politiques en cours, les dynamiques économiques et la démocratie du fait de la collision entre les trafiquants et certains segments de la société", a-t-il ajouté.
Le Sénégal, "pour ce qui le concerne, à travers ses différentes structures de lutte contre le grand banditisme, participe pleinement au démantèlement des réseaux internationaux illicites en relation avec les partenaires dans le dessein de neutraliser et d'anéantir les groupes criminels et qui auront un impact certain sur la paix et la sécurité de la région ainsi que sur son développement", a fait valoir le ministre de l'Intérieur
"Notre pays est conscient de la nécessité de la prise en compte de l'enjeu sécuritaire de la région, un préalable à tout processus de développement socio-économique", a-t-il ajouté.
Les défis pour la sécurité au Sahel "sont redoutables et complexes mais des initiatives qui se veulent holistiques sont menées afin de renforcer la paix et la sécurité, gages d'un développement durable", a noté le ministre sénégalais de l'Intérieur.
Depuis le premier janvier 2014, a-t-il par ailleurs relevé, le Sénégal a pris la décision d'accueillir le bureau de l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahel.
"Sous ce rapport, a signalé Abdoulaye Daouda Diallo, la stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel s'inscrit dans cet élan novateur avec sa triple dimension : gouvernance, sécurité et résilience".
Pour M. Diallo, "dans la mise en œuvre de la stratégie, il conviendrait d'agir avec souplesse et de mettre à contribution tous les Etats du Sahel, de l'Afrique de l'Ouest et du Maghreb sans oublier les donateurs et les partenaires régionaux et multinationaux".
Du point de vue de l'ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, "une approche originale'' s'impose dans ce domaine. "Il faut saisir l'opportunité de cette rencontre pour discuter et tirer les leçons pour surmonter les menaces transnationales qui persistent dans le Sahel", a indiqué le diplomate américain.
Aussi, Lewis Lukens a-t-il réaffirmé l'engagement des Etats Unis "aux côtés des Africains pour faire face à ces menaces".
