Le Sénégalais Léopold Sédar Senghor est le précurseur de la Francophonie et non l'un des précurseurs comme beaucoup d'intellectuels le font croire aux gens, a soutenu lundi à Dakar, l'universitaire Pape Massène Sène.
"Senghor est le précurseur de la Francophonie. Il n'est pas l'un des précurseurs comme on le dit souvent", a dit M. Séne, en introduisant un panel dans le cadre du forum de deux jours sur "le Sénégal dans la francophonie: trajectoire et influence" organisé par le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur et le Comité scientifique préparatoire du 15eme sommet de la Francophonie prévu les 29 et 30 novembre 2014 à Dakar.
"Senghor s'est toujours battu pour faire passer l'idée de la Francophonie. Mais malheureusement, il n'a toujours pas été suivi. Son combat, il faut trouver les traces dans son premier discours de 1960 au peuple sénégalais juste après l'éclatement de la fédération du Mali", a poursuivi Pape Massene Sène, par ailleurs délégué général adjoint à l'organisation du 15eme sommet de la Francophonie.
Selon lui, s'adressant aux Sénégalais après l'éclatement de la fédération du Mali, le président Senghor plaidait déjà pour le regroupement des Etats de l'ancienne Afrique occidentale française (AOF) qui devrait fédérer tous les pays francophones.
"La Francophonie est d'abord un nom. Ce nom c'est Senghor. Mais les gens n'insistent pas sur cette partie de l'histoire de l'organisation", a fait remarquer M. Sène.
Le présent forum marque le début des rencontres intellectuelles et scientifiques en vue du sommet de Dakar.
Il intervient six mois avant le Sommet de la Francophonie qui se tiendra les 29 et 30 novembre à Dakar. Il permettra d'élaborer les grandes orientations diplomatiques du Sénégal dans la Francophonie institutionnelle du futur.
L'enjeu principal du ‘'Forum sur le Sénégal dans la Francophonie'' consiste à proposer les éléments susceptibles de nourrir une vision stratégique et renforcée de la diplomatie sénégalaise en Francophonie tout en s'appuyant sur l'évolution historique, les réalités sociologiques, les orientations de la politique nationale et l'état des relations internationales.
Les propositions tiendront naturellement compte des priorités traditionnelles et nouvelles de la Francophonie institutionnelle, qu'il s'agisse de la diversité culturelle, du dialogue des cultures, de l'éducation et de la formation, de la démocratie et des droits de l'Homme, de l'économie, du développement durable et de la solidarité, des technologies numériques, ainsi que de la place et du rôle des femmes et des jeunes.