Le mouvement Taxawu a eu du mal à proposer un candidat à la coalition Yewwi dans la perspective des investitures pour les locales de 2022 pour la Mairie de Dakar. Des divergences profondes ont surgi, comme on pouvait s’y attendre. Aujourd’hui, tout le monde attend de voir quelle attitude sera observée par le maire actuel, Soham Wardini.
En réalité, toutes les coalitions risquent de subir le même sort, s’agissant de leurs investitures à Dakar. Au niveau de Wallu Sénégal, Pape Diop de Bokk Gis Gis, un des éléments-clefs de la coalition, aurait claqué la porte. Et sa divergence avec les libéraux dirigés par Me Wade, ancien Président de la République, ne peut venir, fondamentalement, que de la situation à Dakar.
Au niveau de la coalition au pouvoir Benno Siggil Senegaal, c’est le silence-radio. Un silence qui cache un malaise né justement de ces investitures à Dakar. Car, manifestement, la coalition ne souhaite nullement se tromper à ce propos et compte mettre en selle un candidat dont elle est sûre qu’elle va maximaliser les chances de gagner.
Pour le moment, le choix n’est pas encore fait, du moins officiellement. Mais, tout le monde regarde du côté de Abdoulaye Diouf Sarr et d’Amadou Bâ, deux profils valables, même si, par ailleurs, d’autres caciques du parti au pouvoir comme Mame Mbaye Niang, veillent au grain. Là aussi, tout choix se fera dans la douleur et risque d’entraîner des listes parallèles ou des votes-sanctions, comme c’est le cas dans les coalitions de l’opposition.
La vérité est qu’il nous semble qu’aucune coalition ne sortira vraiment indemne des investitures à Dakar. Car, les enjeux, aux yeux de tous, sont très importants à Dakar, la capitale. Car, il se susurre que ceux qui auront la chance de gagner Dakar auront une longueur d’avance sur la prochaine présidentielle. La capitale engendre des recettes importantes, procure une forme de légitimité à tous les niveaux qu’aucune coalition ne souhaite perdre. Pour cette raison, opposition et pouvoir se crêpent le chignon et dans les coalitions, les leaders font tout pour occuper le fauteuil de Maire de Dakar.
Néanmoins, rien n’est joué dans la capitale. Sur 16 communes contrôlées, Taxawu en aurait perdu 11 au profit de la majorité. Mais, la coalition de Khalifa Sall garde encore des mairies importantes et n’a pas dit son dernier mot. Sa coalition se fait le devoir de venger l’affront subi par Khalifa Sall en le dégommant de la Mairie suite au procès sur la caisse d’avance de la ville qui lui a valu un emprisonnement.
Entouré par Barthélémy Dias qui pourrait être choisi logiquement par la conférence des leaders de Yewwi, Cheikh Guèye, Madiop Diop de Grand-Yoff et les alliés de Pastef, Taxawu et Yewwi sont prêts à en découdre pour que la ville ne leur échappe pas. Au niveau du pouvoir, tout est mis en œuvre pour mettre Dakar dans son escarcelle, un vieux rêve. Donc, si Dakar fait l’objet d’autant de convoitises aussi bien à l’intérieur des partis que des coalitions, c’est dire à quel point la bataille de la capitale sera rude.
Aujourd’hui, avec la redistribution des cartes suite aux départs de certains Maires, à l’inéligibilité de Khalifa Sall, les jeux sont plus ouverts. D’autant plus que la coalition au pouvoir va attendre la dernière minute pour dévoiler son candidat, ce qui, comme pour Taxawu, va créer, aussi des frustrations inévitables.
La complexité de la bataille autour de la capitale est consécutive au fait que les états-majors politiques ont donné, à ces élections, des allures de primaire pour la présidentielle. Et Dakar est justement, la localité à ne pas perdre.