Pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, un commissaire promis directeur de l’Office central de répression du trafic illicite dees stupéfiants (Ocrtis), avait osé au début de cette année faire une révélation des plus fracassantes : de hauts gradés de la police nationale étaient de mèche avec de grands dealers de la drogue. Il s’en suivra un chamboulement, qui coûtera au commissaire Cheikh Keïta sa radiation. Aujourd’hui, les faits établissent qu’il n’avait pas tort : un agent de l’Ocrtis, Ibrahima Dieng, a été filé et alpagué avec une importante quantité de cocaïne, qu’il commercialisait ; avec des complices et methode. Le ver est dans le fruit. Pis, le mal touche toutes les catégorises. On se souvient de l’arrestation du célèbre instrumentaliste Lappa Diagne. Dans les années 70 déjà, un film de Momar Thiam, « Baks Yamba » avait défrayé la chronique. Le roman « La vie en spirale » d’Abass Ndione avait tenté de faire autant de lumière possible sur l’herbe qui tue. Des medecins, magistrats, ingénieurs, enseignants, étudiants, ouvriers, artisans, chômmeurs l’utilisent aussi bien que les délinquants. Un chauffeur d’un assistant ministre de Wade avait été pris la main dans le sac. Ce fut sans suite. La drogue embrouille les cerveaux et capacités de jeunes, d’adultes comme de vieux du pays. Elle est consommée par tous les sexes. Le mal est très profond. Il faut oser le regard. C’est le moins à faire pour espérer le guerir. Bien des cérémonies d’incinération de grosses quantités ne seraient que des mises en scène. Pour preuve, l’herbe est prisé à un rythme inquiétant. Le régime du président Macky Sall sous lequel les scandales ont éclaté osera-t-il et parviendra-t-il a arracher l’herbe qui tue du territoire national ? C’est l’un de ses défis, même si tout indique que le « désherbage » sera un long, arrassant et très risqué labeur.