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Un accusé condamné à sept ans de travaux forcés pour meurtre
Publié le samedi 17 mai 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise




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Louga – L'accusé Oumar Sow, âgé de trente ans, a été condamné vendredi à sept ans de travaux forcés pour le meurtre d'un homme également âgé d'une trentaine d'années, a constaté l'APS.

Cette sentence de la Cour d'assises de Saint-Louis, siégeant à Louga (Nord), a été prononcée au terme de trois heures de délibération. Le président de la Cour et ses assesseurs n'ont pas suivi le ministère public qui avait réclamé dix ans de travaux forcés.

Ils ont également rejeté les quatre exceptions de nullité soulevées par la défense relativement à la violation des droits de l'accusé durant les différentes étapes de la procédure. Aussi bien à l'enquête préliminaire que durant la phase de l'instruction.

Le président de la Cour et ses assesseurs n'ont pas non plus suivi la demande de requalification des faits de crime en coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner.

Oumar Sow, en détention depuis deux ans, devra donc passer les cinq prochaines années de sa vie en prison. Sauf si ses avocats arrivent à obtenir gain de cause avec l'appel qu'ils envisagent d'introduire pour un jugement en seconde instance.

Les faits pour lesquels il comparaissait remontaient au 6 octobre 2012, date à la laquelle des gendarmes en patrouille à Boulal (département de Linguère) lors d'une manifestation religieuse, reçurent une information faisant état d'un meurtre survenu dans le village de Bawane.

Arrivés sur les lieux peu après minuit, ils trouvèrent un homme couché par terre et blessé à la tête et aux côtes. Le décès de l'homme répondant au nom de Djina Sow sera annoncé après son évacuation au poste de santé de Boulal.

L'homme aurait succombé des suites des blessures occasionnées par des coups de coupe-coupe qui lui aurait été assénés par Oumar Sow lors d'une bagarre.

Le certificat de genre de mort délivré le lendemain par un médecin du district sanitaire de Dahra avait conclu à des lésions multiples par arme blanche avec section de gros vaisseaux sanguins et traumatisme cranio-encéphalique.

Lors du procès, l'accusé a maintenu sa version, en ce qui concerne notamment les raisons de cette supposée bagarre. Il a notamment prétendu avoir surpris Djina Sow, en train de voler un de ses moutons.

Il aurait alors poursuivi la victime sur un kilomètre et une bagarre s'en était suivie. Il lui aurait alors asséné plusieurs de coups de coupe-coupe en réaction à un premier cou donné par la victime.

Une version battue en brèche par un témoin. Celui-ci a notamment dit avoir séparé les deux protagonistes qui s'empoignaient aux alentours d'une concession aux environs de 23 heures. Une heure après il apprit la mort de la victime à la suite d'une bagarre avec Oumar Sow.

"L'intention de donner la mort ne souffre d'aucune difficulté. La nature de l'arme utilisée, les parties du corps visées et le fait d'avoir poursuivi la victime sur une distance d'un kilomètre le montre. Dans cette affaire, aucun élément objectif ne peut asseoir une légitime défense, une excuse de provocation ou des circonstances atténuantes", a soutenu le ministère public.

Pour l'avocat général, tous les témoignages sur Djina Sow, la victime, démontrent qu'il n'était pas un voleur.

"La particularité de cette affaire réside dans le fait qu'à part l'accusé et la victime, il n'y a pas d'autres témoin si ce n'est Dieu. Il n'y pas d'éléments objectifs pouvant asseoir l'intention de tuer. Il existe un doute et le doute doit profiter à l'accusé", avait pour sa part dit Me Siré Clédor Ly, un des avocats de la défense.

"Les officiers de police judiciaire n'ont pas cette fois-ci bien fait leur travail. Comment après avoir appris la mort d'un homme après une bagarre, ils ne daignent pas se déplacer pour faire des constatations d'usage. Au lieu de cela, ils ont envoyé un parent de l'accusé récupérer l'arme du crime", a-t-il regretté.

Autant d'éléments qui l'ont poussé à soulever des exceptions de nullité devant pouvoir annuler toute la procédure d'enquête pour une libération de son client. Cela n'a pas convaincu le président de la Cour et ses assesseurs.

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