Plus de deux milliards de francs CFA ont été injectés dans l’achat de la production d’arachide de la région de Tambacounda, a relevé le directeur régional du développement rural (DRDR) Pierre Diouf, soulignant que ce montant n’a pas été atteint depuis cinq ans, même si l’on déplore des invendus durant la campagne agricole 2013-2014.
« Même si on parle d’invendus, de dépôts, vous avez quand même plus de deux milliards et quelque de financés. Ça fait cinq ans qu’on n’a pas eu cela ici », a indiqué à la presse M. Diouf, au terme d’un CRD préparatoire de la campagne agricole 2014-2015. Par rapport à l’année passée où 880 millions de francs ont été injectés dans l’achat de l’arachide, la différence est « écrasante », a-t-il relevé, affirmant qu’en réalité « c’est la production d’arachide qui a été importante, si bien que malgré les montants dépensés, c’est comme si de rien n’était ». L’adjoint au gouverneur chargé du développement a, pour sa part, estimé que le bilan de la campagne était « mitigé ». La région a enregistré une augmentation de sa production d’arachide de l’ordre de 70%, soit 66.573 tonnes, contre 39076 tonnes auparavant. La région avait totalisé 47.156 tonnes de mil, 29.004 tonnes de sorgho, 34.028 tonnes de maïs, 2885 t de riz, 230 t de fonio. Soit un total de 113.303 t de céréales. Concernant le coton, une production de 6119 tonnes a été enregistrée.
Interpellé sur les bons impayés, M. Diouf a dit ne pas les prendre en compte, dès lors qu’il a été « strictement interdit » aux producteurs de déposer leurs arachides auprès des opérateurs. Cependant certains producteurs ont invoqué la « confiance » qu’ils plaçaient en ces derniers, pour leur livrer leur produit sans se faire payer séance tenante. « Je n’en ferai pas mon problème numéro un », a-t-il dit, même s’il a relevé que les sommes dues sont en train d’être épongées. Répondant à la suggestion du secrétaire exécutif de l’ONG GADEC, Alassane Guissé d’anticiper déjà sur la commercialisation, le DRDR a noté que l’anticipation de la commercialisation est « techniquement » faisable, mais c’est sur la fixation du prix que se trouve le blocage, dès lors que le ministère des Finances entre en jeu.
Concernant la pluviométrie, 22 postes pluviométriques sur les 30 que compte la région ont été déficitaires l’année dernière, a indiqué Pierre Diouf. Cette situation, couplée aux effets de certains ravageurs comme les cantharides et les piqueurs suceurs, allait provoquer une déperdition, n’eût été l’intervention d’une équipe de protection phytosanitaire.
La campagne agricole 2013/2014 a été marquée par une installation tardive des pluies, une « mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l’espace » dans les départements de Koumpentoum, Bakel et Goudiry. Ce qui a eu comme conséquences la perturbation du calendrier des semis, l’allongement de la période de semis et le non bouclage des derniers semis de céréales, surtout du riz. « Comparée à la normale de 1971-2000, la situation est excédentaire de 45,3 mm », mais « comparée à l’année dernière la situation est déficitaire de 160,96 mm », a noté Le DRDR.