L'avenue Amilcar Cabral et la place des héros de la guerre d’indépendance ont refusé du monde, vendredi à Bissau, à l’occasion des meetings de clôture organisés par les candidats Jose Mario Vaz et Nuno Gomes Nabiam au second tour de l’élection présidentielle et des élections législatives de dimanche.
Les deux places mythiques se trouvent à quelques jets de pierre de l’une de l’autre. Les forces de sécurité ont mis les bouchées doubles pour éviter tout débordement entre les militants de deux formations.
En effet, un cordon sécuritaire a été mis en place par une unité d’élite de la garde nationale. Les éléments ont veillé au grain en filtrant les déplacements des militants.
Jose Mario Vaz, le candidat du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert a choisi la Place des héros qui se trouve en face du Palais de la République.
De son côté, le candidat indépendant, Nuno Gomez Nabiam, soutenu par le Parti pour la rénovation et la solidarité (PRS) a opté pour l'avenue Amilcar Cabral, un autre héros de la guerre d’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert.
L’ambiance est bon enfant. Aucun incident n'a été déploré entre les militants des deux formations politiques qui se sont lancés des pics de temps en temps.
La même situation a prévalu dans les différents quartiers et artères de la ville où les militants ont formé de longues files pour se diriger vers le centre ville où devaient se tenir les deux meetings.
Les partisans de Jomaz n’ont pas lésiné sur les moyens en déployant des écrans géants pour permettre aux nombreux militants qui ont fait le déplacement de voir leur candidat dans les meilleures conditions.
Des militants faisaient le tour de la place en chantant, dansant, et en brandissant en l'air des branches d’arbre.
Pour couronner le tout, un maître de cérémonie s’est mis à haranguer la foule, en invitant les militants à voter massivement en faveur de leur candidat.
Plusieurs orateurs se sont succédé sur le présidium pour tirer le bilan de la campagne électorale. Parlant de l’instabilité politique en Guinée-Bissau, le directeur de campagne du candidat Jose Mario Vaz, Bassirou Dia a laissé entendre que les responsabilités sont partagées.
‘’Le PAIGC porte une lourde responsabilité sur ses épaules, celle de remettre sur les rails un pays exsangue’’, a-t-il dit.
Le candidat Jose Mario Vaz a longuement fait référence au héros des indépendances de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, Amilcar Cabral.
Mais, a-t-il déploré, le Cap-Vert est en train de progresser dans tous les domaines, contrairement à la Guinée-Bissau minée par l'instabilité sociopolitique.
Pendant que le candidat du PAIGC finissait de faire le bilan de la campagne électorale, de l’autre côté, c’est l’ambiance qui régnait en maître sur l'avenue Amilcar Cabral.
Les partisans de Nuno Gomez Nabiam, qui ont battu le rappel des troupes, chantaient et dansaient en brandissant des portraits de leur candidat.
Des camions remplis de militants sont stationnés dans les principales voies qui mènent à la Place Amilcar Cabral.
L’emblème du PRS, le parti de l’ancien président de la République bissau-guinéenne, Coumba Yalla, décédé récemment, flotte allégrement dans la forêt de pancarte brandies par les militants.
A travers le tricolore (bleu, blanc, rouge), on peut voir des épis de maïs et de riz, les principales denrées alimentaires de la Guinée-Bissau.
Jusque-tard dans la soirée, les discours n’avaient pas encore démarré. Ce sont des troupes folkloriques qui tenaient en haleine les militants pour les galvaniser.