Le Sénégal a fait une bonne négociation et l’accord qu’il a signé est bien à son avantage, rassure Mme Dominique Dellicour, chef de la Délégation de l’Union européenne (Ue). Cet accord se veut surtout un partenariat stratégique visant une exploitation durable des stocks halieutiques, ajoute-t-elle.
L’accord de pêche signé avec l’Union européenne (Ue) est à l’avantage du Sénégal qui a conclu une très bonne opération, assure le chef de la Délégation de l'Ue au Sénégal, Mme Dominique Dellicour, au cours d’une rencontre avec la presse, hier. Le but de cette conférence de presse était d’apporter des clarifications et précisions sur la portée de l'accord et de son protocole de mise en œuvre. Cet accord représente, pour le Sénégal, 14 millions d’euros, soit près de 9,183 milliards de FCfa sur cinq ans. Une partie de cet argent sera utilisé pour appuyer la politique sectorielle de la pêche au Sénégal, à l’en croire. Ce que Mme Dellicour considère comme un bon montant qui, à son avis, tient le comparaison avec les autres accords de pêche qui ont été conclus dans la sous-région, notamment en Côte d’Ivoire et au Gabon. Par rapport au tonnage retenu, le Sénégal a fait une bonne négociation en termes financiers et se trouve dans une excellente position, estime Mme Dellicour.
Evidemment, poursuit-elle, au regard des montants, cela n’a rien à voir avec un accord comme celui signé avec la Mauritanie dont les montants sont beaucoup plus importants ou bien même l’ancien accord avec le Sénégal avant 2006. Ce sont des accords mixtes qui portaient sur toutes les séries de ressources halieutiques comme c’est le cas avec la Mauritanie qui offre un éventail de ressources halieutiques beaucoup plus large. L’accord avec le Sénégal, indique le chef de la délégation de l'Ue, est un « accord ciblé où les montants sont moins élevés, mais pour des accords comparables c’est une excellente ressource pour le Sénégal ».
Tendre vers une exploitation durable des stocks
Cet accord, selon Mme Dellicour, cadre parfaitement avec la nouvelle politique de pêche de l’Ue qui est basée sur la transparence. Dans cette nouvelle politique qui est entrée en vigueur en 2014, a-t-elle souligné, l’objectif est de parvenir à une exploitation durable des stocks halieutiques à l’échelle mondiale en réduisant le taux de mortalité par pêche, en minimisant leurs incidences sur l’écosystème marin et en contribuant au développement durable du secteur dans les pays partenaires. Cet accord, à en croire Dominique Dellicour, se veut surtout un partenariat stratégique avec un double objectif. D’une part, règlementer les conditions d’accès aux ressources halieutiques des navires européens dans les eaux sous juridiction sénégalaise en limitant l’accès à certaines espèces pour lesquelles il existe un surplus disponible non exploité, et d’autre part, appuyer la politique de pêche sénégalaise. A son avis, ce partenariat permettra donc de renforcer les capacités du Sénégal pour assurer la surveillance et le contrôle des ressources halieutiques, de lutter contre la pêche illégale, illicite, et non règlementée (Inn). Il permettra aussi d’appuyer la pêche artisanale et de renforcer la protection des écosystèmes fragiles pour assurer la reconstitution des stocks des juvéniles.