L’accusé Amadou Sow, âgé de 21 ans, a été condamné jeudi à dix ans de travaux forcés après avoir été reconnu coupable du meurtre d’un homme qu’il suspectait de courtiser son épouse, a constaté l’APS.
Ce verdict de la Cour d’assises de Saint-Louis (Nord), siégeant à Louga (Nord), a été rendu au terme d’un long moment de délibération. Le président de la Cour et ses assesseurs ont ainsi suivi le réquisitoire du ministère public.
Amadou Sow âgé de 18 ans au moment des faits, et depuis lors en détention, était notamment poursuivi pour un meurtre sur la personne de Mamadou Bâ, un jeune homme de son âge. Il lui aurait asséné un coup de coupe-coupe à hauteur de sa tempe, entraînant ainsi sa mort.
Selon l’accusation, ces faits remontent au 8 août 2012. Ils ont eu pour cadre le village Kewi Fedji, dans la communauté rurale de Mboula (département de Linguère).
Dans la matinée de ce jour-là, la brigade de gendarmerie de Dahra reçut une information faisant état d’une grave blessure d’un homme, consécutive à un coup de coupe-coupe qu’il aurait reçu sur la tempe.
Le déploiement rapide d’éléments de cette brigade permit de confirmer cette information. Le blessé fut évacué d’abord au district sanitaire de Dahra, puis à l’hôpital Matlaboul Fawzaini de Touba (Centre), où le décès de la victime sera déclaré le même jour.
Le certificat de genre de mort établi par un médecin de cette structure sanitaire a conclu à une mort consécutive à une importante lésion temporo-auriculaire droite.
Devant la barre, l’accusé a, comme il l’avait fait lors des différentes étapes de l’enquête, reconnu être l’auteur du coup fatal, tout en niant avoir eu l’intention de tuer la victime. Selon lui, c’est un accident tragique ayant sanctionné une bagarre.
‘’Mamadou Bâ m’a attaqué avec son coupe-coupe et me l’a asséné à deux reprises sur la main. Son arme s’est rompu et j’ai ramassé un coupe-coupe à mon tour et lui ai aveuglement porté’’, a expliqué l’accusé.
Les débats lors du procès ont surtout porté sur les raisons de cette supposée altercation. Sur ce point l’accusé a prétendu avoir surpris à deux reprises la victime avec sa femme.
Il a soutenu avoir tenté de régler cette situation à l’amiable à condition que cette information soit gardée au secret. Mais la victime a continué à s’en glorifier. C’est lors d’une séance d’explication avec cette dernière que la bagarre aurait eu lieu.
Des faits que l’épouse du prévenu, entendu à titre de témoin a niés devant la barre, renforçant du coup la conviction du ministère public qui a insisté sur l’absence d’éléments objectifs permettant d’asseoir une quelconque excuse de provocation ou de circonstances atténuantes.
‘’On ne peut pas asséner un coup de coupe-coupe sur la tempe d’un homme et dire qu’on n’avait pas l’intention de le tuer. D’autant que la victime avait le dos tourné, preuve qu’il détalait au moment de l’agression’’, a fait valoir l’avocat général.
La stratégie des avocats de la défense basée sur l’existence d’une bagarre ayant occasionnée des blessures mortelles et l’invocation de circonstances atténuantes, n’a apparemment pas convaincu la Cour.
Au bout de cette sentence, il y a aussi le caractère tragique d’une affaire qui a radicalement changé le destin des différentes parties prenantes.
Le coupable passera les huit prochaines années de sa vie de jeune homme derrière les barreaux. La victime ne verra jamais l'enfant qu’il a conçu et qui a vu le jour après sa mort. Il y a aussi les parents dont la victime était le seul fruit de leur union.
La jeune épouse du mis en cause a aussi vu sa réputation à jamais entamée tandis que la famille du condamné risque de pâtir de cette longue détention, car il était leur seul soutien après la mort du chef de famille.