Le Sénégal ne dispose pas encore de centre de traitement pour les grands brûlés. Ce qui désole les spécialistes médicaux qui, faute de moyens, sont impuissants face à la détresse et la souffrance des patients affectés à un haut degré. Une situation qui explique que certains malades qui en ont les moyens sont évacués à l’étranger par une prise en charge onéreuse pendant que d’autres, désargentés, crèvent dans les structures de soins. Ce constat alarmant a été agité mardi, à l’occasion d’un point de presse tenu en prélude aux 15emes journées médicales de l’hôpital Principal de Dakar.
Les 15èmes journées médicales de l’hôpital Principal de Dakar démarrent aujourd’hui sous le thème des maladies ostéo articulaires. Mais la problématique qui tient à cœur les organisateurs concerne les grands brûlés, une pathologie peu évoquée dans les rencontres médicales et qui pourtant continue de faire des dégâts sans que des solutions soient envisagées au Sénégal.
De l’avis du Professeur Coumba Diouf Niang, même si des résultats satisfaisants sont enregistrés sur les cas de brûlés à degré moindre, le grand problème reste la prise en charge des grands brûlés. Par manque de moyens et de centre de traitement, les cas d’évacuation vers l’étranger se multiplient. Selon le médecin et lieutenant colonel, les brûlés graves constituent une pathologie douloureuse et un traumatisme aigu. La prise en charge idéale de ces cas devrait se faire dans le cadre d’un service spécialisé regroupant tous les spécialistes concernés.
Toutes les structures sanitaires existantes essaient de faire tant qu’elles peuvent avec les moyens insuffisants dont elles disposent. Prenant exemple de l’hôpital Principal qui a affecté dans l’unité des soins intensifs chirurgicaux une aile destinée aux brûlés, il a déploré que cette unité ne dispose que de 5 lits voire moins et sont régulièrement occupés par d’autres malades alors qu’un brûlé est opéré en moyenne chaque semaine.
Parmi ceux ces grands brûlés, le médecin a listé les victimes de l’électricité, des produits chimiques, du gaz, des encensoirs etc. Sans compter les cas de violences interpersonnelles ou ceux qui se mettent le feu pour se faire entendre. Face à tous ces maux, des pas sont en train cependant d’être enregistrés. C’est pour cela que selon toujours le Dr Niang, l’intérêt des journées médicales de l’hôpital Principal, est de partager ces préoccupations pour que des solutions locales soient trouvées.
Les journées médicales verront la participation de plusieurs experts nationaux et internationaux provenant de la France, des Etats Unis, de la Guadeloupe en vue de mieux s’enrichir de leurs expériences. Plusieurs affections liées aux maladies ostéo articulaires comme l’arthrose et les hépatites virales seront débattus entre autres thèmes, selon le médecin Colonel Ibrahima Cissé Diakhaté.
