L’archevêque de Dakar, Mgr Théodore Adrien Sarr, a invité lundi "les bonnes volontés" engagées dans le processus de paix en Casamance (Sud) à mettre "en synergie leurs efforts" pour que se tiennent des négociations entre l'Etat et les indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).
Il faut "aller progressivement" vers la paix, pour que "les bonnes volontés puissent mettre en synergie leurs efforts", a dit Mgr Sarr lors d'un point de presse tenu en marge d'une conférence des évêques du Cap-Vert, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie et du Sénégal.
Les évêques ont invité ''les fidèles et les bonnes volontés à unir leurs efforts, en vue de l'avènement de la paix'' en Casamance. Ils encourageant ''toutes les initiatives" visant le renforcement du "dialogue'' entre l'Etat et les indépendantistes.
César Atoute Badiate, l'un des responsables du MFDC, a sollicité la médiation de l'archevêque de Dakar et de l'imam de Bignona, El Hadji Fansou Bodian, en vue du règlement de la crise politique.
Mgr Sarr déclare avoir eu des contacts avec la communauté de Sant'Egidio (basée en Italie), qui a entrepris une médiation dans ce conflit, en cherchant à arrondir les angles entre l'Etat et Salif Sadio, l'un des chefs du MFDC.
''Nous en sommes à un stade où Sant'Egidio travaille avec Salif Sadio, et nous avec César Atoute Badiate'', a précisé Mgr Sarr.
''Mais, nous espérons que progressivement, une jonction pourra se faire, pour que le dialogue débouche effectivement sur des négociations qui permettraient d'en finir avec ce conflit'', a-t-il fait ajouté. ''Je suis persuadé que nous sommes à une période qui est très favorable à la paix en Casamance", a affirmé le cardinal Sarr, évoquant le désir de paix manifesté par les populations du Sud du pays.
Il estime que ''les populations sont fatiguées des 30 ans de conflit" qui ont engendré des "conséquences négatives dans les villages et dans les familles''.
Selon lui, la volonté des populations de vivre en paix pourrait constituer ''un point d'appui'' pour les médiateurs, l'Etat et le MFDC.
Le MFDC a aussi exprimé des vœux de paix, a-t-il dit, donnant la volonté des indépendantistes d'impliquer des médiateurs dans le dossier comme une preuve de cette orientation.
Le gouvernement aussi est favorable à la tenue de négociations avec le MFDC et n'exige pas de conditions, a affirmé Théodore Adrien Sarr.
''Nous pouvons tous nourrir l'espoir que dans les mois à venir, dans un an ou peut-être plus que cela, les négociations pourraient s'ouvrir et que la paix revienne définitivement en Casamance'', a-t-il encore dit.
a Casamance, constituée des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, est le théâtre d’un conflit armé depuis 1982. Les indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, rébellion) s’affrontent souvent avec l’Armée sénégalaise.
Le conflit a fait plusieurs morts dans les rangs de l’Armée comme chez les rebelles du MFDC et les populations civiles. Il freine le développement économique de la zone, qui a d’énormes potentialités touristiques et agricoles surtout.
La Casamance - les régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor réunies - est le théâtre d’un conflit armé depuis 1982. Des combattants du MFDC s’affrontent souvent avec l’Armée.
Ce conflit est à l'origine de plusieurs morts dans les rangs de l’Armée comme chez les rebelles et les populations civiles. Il freine le développement économique du Sud du pays, qui a d’énormes potentialités touristiques et agricoles.