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Gestion des inondations au Sénégal: Revoilà Orsec !
Publié le lundi 23 aout 2021  |  Sud Quotidien
Keu-Massar-Visite
© aDakar.com par FB
Keu-Massar-Visite du ministre de l`Intérieur à Keur Massar après les fortes pluies du week-end
Dakar, le 6 septembre 2020 - Le ministre de l`Intérieur a effectué, avec le ministre de l`Eau et de l`Assainissement, une visite à Keur Massar, quartier durement éprouvé par les inondations. Son déplacement a aussi acté le lancement du plan Orsec.
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Un plan national d’organisation des secours (Orsec) a été déclenché sur instruction du président de la République, Macky Sall, annonce le ministère de l’intérieur et de la sécurité publique à travers un communiqué publié samedi 21 août. Ledit plan décrété par arrêté ministériel n°027814 fait suite aux fortes pluies qui se sont abattues sur le pays ces derniers jours. Sauf que le déclenchement d’un plan Orsec suite à de fortes précipitations est devenu une habitude. C’est pratiquement le cas chaque année. Il avait déjà été déclenché l’année dernière. Suite aux fortes pluies du mois de septembre, le président de la République avait donné des instructions pour qu’il soit lancé. Trois plans Orsec ont été déclenchés dont un en 2012 (environ 5 milliards), un autre en 2019 (le plan ne concernait que la région de Dakar avec un budget de 508.000.000FCFA) et un plan en 2020 qui s’élève à 10 milliards. Pour celui de 2020, Dakar a reçu 762 000 000F CFA dans le cadre du plan Orsec 2020. Elle est suivie de la région de Diourbel 455 000 000F CFA puis vient celle de Louga avec une dotation 175 000 000FCFA. Thiès a reçu 359 000 000FCFA. La région de Fatick a une enveloppe de Fatick 485 000 000FCFA. Matam, quant à elle, a eu 200 000 000F CFA. Pour la région de Saint-Louis, 300 000 000 FCFA ont été mobilisés. Kaffrine un financement de 105 000 000FCFA. Ziguinchor pour sa part a 347 000 000 FCFA.

REUNION DE COORDINATION DU PLAN ORSEC : Oumar Guèye et Cheikh Issa Sall étalent leurs divergences

Les désagréments causés par les pluies diluviennes à Keur Massar qui bénéficie pourtant d’un réseau d’assainissement réalisé dans le cadre de la phase d’urgence du Progep 2, sont dus à 250 m du réseau qui ne sont pas accordés à cause d’occupation sur le site. Le directeur de l’Agence de développement municipal (Adm) parle de solutions alternatives pour contourner la difficulté, le ministre des Collectivités territoriales, Oumar Guèye, quant à lui, estime que des raccordements temporaires ne peuvent pas régler la situation. Ces divergences ont été étalées lors d’une rencontre sur le plan Orsec tenue au ministère de l’Intérieur hier, dimanche 22 août 2021.

«Les travaux se sont déroulés dans de très bonnes conditions. Il y a eu des contrats de 10 et 12 mois en 6 mois, nous avons enregistré des niveaux de réalisation allant de 80 à 90%. Des performances que nous devons à un suivi très reproché. Nous avons eu également une contribution citoyenne de ces entreprises. Malheureusement, avant le week-end dernier, il nous restait 250m de canalisation qui se situe dans un point d’extrême importance. C’est ce qui nous a valu les désagréments», a déclaré Cheikh Issa Sall, directeur de l’Agence de développement municipal (Adm) hier, dimanche 22 août lors d’une rencontre sur le plan Orsec tenue au ministère de l’Intérieur. Selon Cheikh Issa Sall, la lenteur est due au fait que le raccordement doit être fait dans une zone difficile d’accès à cause des installations qui s’y trouvent mais, affirme-t-il, une solution est en train d’être trouvée. «On est en train de faire des contournements avec des tuyaux de même capacité», explique-t-il.

Sauf que le ministre des collectivités territoriales du développement et de l’aménagement du territoire, Oumar Gueye, n’est pas en phase avec le directeur de l’Adm sur cette solution temporaire. Pour Oumar Gueye, il faut impérativement que le raccordement de ces 250 mm soit fait. Et martèle-til, «des solutions provisoires ne peuvent pas réglerla situation». Il déclare : «Nous savons avec précision ce qu’il faut pour le faire. Cette connexion passe certes dans une zone difficile mais, la technologie existe».

Selon le ministre, la solution est «qu’il faut mettre des plans qui sont déjà sur place. Le hic maintenant c’est que l’outil pour le faire n’est pas disponible». «On n’a pas un appareil pour le mettre. C’est l’appareil qui fait défaut. C’est ce qu’on appelle le vibrofonceur. Il existe mais, l’entreprise ne l’a pas. Maintenant que le Plan Orsec est déclenché cela permettra d’aller chercher l’appareil et poser les plans et assurer la liaison», indique-t-il. En évoquant la nécessité d’avoir cet appareil, il rappelle le rôle essentiel que pourra jouer le raccordement de la section concernée. «Il est important d’avoir ce vibrofonceur. Cette liaison permettra d’assurer un grand flux d’eau et l’amener dans les bassins qui sont dans la forêt classée de Mbao, et les transférer vers le marigot». Le problème à Keur Massar c’est également dit Oumar Gueye, la cité Ucad 2, où les anciens réseaux sont cassés. Cela veut dire, dit-il que, «les sapeurs-pompiers ne disposent que d’un réseau». Donc, il y a urgence de palier à cela. A l’unité 2 des parcelles assainies, l’installation des motopompes, a affecté le réseau hydraulique causant des désagréments à la population.

EXÉCUTION DES PROGRAMMES À KEUR MASSAR : Divergence entre l’Adm et la direction du budget

«Les 15 milliards de l’Etat pour la phase d’urgence de Keur Massar sont divisés en 7,5 milliards en crédits de payement et 7,5 milliards en autorisation de programmes», a déclaré Cheikh Issa Sall. Et poursuit-il, «ce sont 7, 5 milliards qui pourraient être payés cette année». «Les entreprises choisies pour la réalisation des infrastructures dans le cadre de la phase d’urgence n’ont pas encore reçu l’intégralité de leur dû», selon le directeur de l’Adm. «Globalement ces entreprises qui sont à des niveaux d’exécution de 90% n’ont été payés qu’à hauteur de 38%», a-t-il dit. Mais, le directeur du budget, Mamadou Moustapha Ba, n’est pas du même avis. «Toutes les dépenses liées aux inondations sont payées. Nous pouvons dire avec raison qu’actuellement, au niveau du trésor public, il ne subsiste aucune instance de paiement liée aux inondations», indique-t-il. De l’avis du directeur du budget, «l’administration paie après que les services soient faits. Des engagements sont faits en priorité et la trésorerie est déjà mobilisée au niveau du trésor pour pouvoir faire face à tout engagement lié à ces inondations». «Tous les marchés en relation avec la phase d’urgence de Keur Massar ont été approuvés», si l’on en croit, le directeur du budget. «A Keur Massar, sur ce programme d’urgence qui a fait l’objet d’une autorisation d’engagement de 15 milliards, tous les marchés par rapport à l’autorisation d’engagement qui avaient été donnés parl’Assemblée nationale, ont été approuvés. Ce que le Dg de l’Adm a appelé crédits de paiement, ce sont les crédits mobilisables dans l’année au titre de la gestion 2021 d’un montant de 7,5 milliards de francs CFA. Ces 7, 5 milliards ont été mobilisés à hauteur de 83% totalement payés et pour le reliquat de l’ordre de 768 millions, nous attendons les engagements en vue des paiements».

PLAN ORSEC : Le ministère du budget fin prêt pour gérer les dépenses

Pour apporter une assistance aux populations touchées par les inondations, le chef de l’Etat, Macky Sall, a donné l’ordre de déclencher le plan Orsec. Pour ce faire, informe le directeur du budget, Mouhamadou Moustapha Ba, les moyens nécessaires à sa mise en œuvre sont disponibles. «Relativement au plan Orsec qui vient d’être déclenché, nous restons attentifs aux ressources additionnelles requises validées par les autorités. Le schéma budgétaire qui est là nous permet de mobiliser ces ressources dans les délais les plus brefs en vue du paiement. Parce que la trésorerie est disponible au trésor. Une fois que les crédits sont validés, on fait des réaménagements qui ne vont pas nécessiter ni des décrets d’avance, ni des lois de finances rectificatives mais des actes de gestion à savoir des arrêtés de virement de crédits et des arrêtés de transferts de crédits pour pouvoir faire face. Par conséquent, nous pouvons dire avec raison, que les ressources qui ont été budgétisées au titre du programme de lutte contre les inondations ont été mobilisées de façon satisfaisante. On est relativement prêts au ministère des finances pour payer les dépenses déjà budgétisées et qui ne sont pas encore arrivées au trésor public».

GESTION DES INONDATIONS DE 2021 : 27, 8 milliards prévus dont les 83% déjà mobilisés

27, 8 milliards sont inscrit dans le budget pour lutte contre les inondations et 83% du montant est déjà bouclés. Le directeur général du Budget, Mamadou Moustapha Ba, en a fait l’annonce hier, dimanche 22 août lors de la réunion sur le plan de l’organisation des secours tenue au ministère de l’intérieur et de la Sécurité Publique. «Je vais me limiter sur l’année 2021. Il y a deux parties sur les efforts en matière de lutte contre les inondations 2021 : Il y a deux parties des ressources internes de l’Etat et les ressources extérieures avec l’appui technique de nos partenaires. Juste sur les ressources internes de l’Etat du point de vue de l’anticipation, il y a un peu près des crédits qui ont été ouverts de l’ordre de 27,8 milliards dans la loi de finances initiale et dans la loi de finances rectificative. Ces 27,8 milliards prennent en compte l’ensemble des projets et programmes qui contribuent de façon efficace à la lutte contre les inondations pour l’année 2021. Ces ressources internes ont été mobilisées jusqu’à concurrence de 83%», a dit Mamadou Moustapha Ba en précisant que le montant est sur financement du fonds propre à l’Etat du Sénégal.

INONDATIONS 2021 : Plusieurs villes touchées, Dakar le point critique

Les inondations de cette année ont touché particulièrement le littoral et le centre du pays a dit le commandant de la brigade nationale des sapeurs-pompiers, Colonel Mor Seck. Dans la région de Thiés, Joal est impacté. Il y a aussi Diourbel où plusieurs maisons sont dans les eaux. Bambey est également sous l’eau. La ville de Touba, avec l’affaissement de la station de Keur Niang, subie les affres des inondations. StLouis, Passy, Foundiougne sont parmi les villes inondées, a répertorié le commandant Seck. Seulement, selon le secrétaire général du ministère de l’eau et de l’assainissement, Thierno Baba Ly, «pour les régions, la situation est sous contrôle mis à part Kaffrine, Mbour et Touba». L’essentiel des difficultés est localisé dans la région de Dakar où les stations de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), fonctionnent mais, avec une capacité insignifiante par rapport au volume d’eau reçu. Dans ce sens, le gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall, a listé des difficultés dans les communes de Thiaroye Gare notamment Diacksao, Thiaroye sur Mer, Thiaroye Gare, Mbao, Diamaguéne Sicap Mbao. «Ces zones sont des points endémiques», a-t-il dit. Il y a également des problèmes d’évacuation des eaux à Pikine notamment à Guinaw Rail Sud et Nord, Djeddah Thiaroye Kaw, Pikine Nord et Keur Massar. Pour le gouverneur de Dakar, le dispositif de pompage des sapeurs-pompiers fonctionne en permanence mais, quelques dysfonctionnements ont été relevés. Les inondations c’est aussi à Jaxaay, l’unité 15 de Keur Massar, Aladji Pathé, Almadies 1, Almadies 2, les Unités 14, 9, 6 et 3. Au Niveau de Guédiawaye également, il a été noté quelques difficultés mais également dans le département de Dakar liés à des dysfonctionnements du réseau mais également à des capacités d’absorption assez modestes par rapport à la quantité d’eau reçue notamment des Parcelles Assainies unité 15 où on a constaté le refoulement d’eau usée à partir du réseau de l’Onas. La même situation est notée dans l’arrondissement de Yeumbeul à Yeumbeul Nord et Sud mais également à l’Unité 14 des Parcelles Assainies de Keur Massar.

Antoine Diome descend dans la banlieue, Tivaouane Diacksao se rebelle

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique était dans la banlieue de Dakar pour s’enquérir de l’état des inondations mais, aussi lancer le début du plan d’organisation des secours (Orsec). C’était après la réunion tenue à son ministère. Antoine Félix Abdoulaye Diome a fait le tour de plusieurs quartiers. Au même moment, à Tivaouane Diacksao, des jeunes ont bloqué l’autoroute à péage pour réclamer l’évacuation des eaux
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