L’implantation des chambres d’allaitement, à défaut de crèches d’entreprise, est bien réglementée dans le Code du travail sénégalais. D’après l’ancien inspecteur du travail Abdou Fouta Diakhoumpa, elles doivent être installées et équipées avec une femme de salle partout où travaillent au minimum 25 femmes.
Cependant, il faut dire qu’entre ce qui est recommandé et les réalités du terrain, l’écart est énorme. Aujourd’hui, il est difficile de trouver les entreprises qui respectent ce règlement. L’actuel formateur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar précise d’ailleurs qu’il en avait vu ‘’dans les entreprises de pêche comme Africamer, à la fin des années 1990’’.
Par ailleurs, au sujet de la rallonge des congés ou du report demandé par certaines femmes, M. Diakhoumpa s’en tient à ce qui est dit dans le Code du travail sénégalais. ‘’Le Code du travail dit clairement que les femmes ont droit à 14 semaines dont 8 postérieures à la délivrance, par déduction. Il y a donc 6 semaines avant l’accouchement. La jurisprudence ajoute que, quelle que soit la date anticipée ou différée de l’accouchement, la période post-natale de 8 semaines reste intactes’’. Seulement, pour l’ancien inspecteur du travail, une loi peut toujours changer en fonction de la volonté du législateur. Toutefois, il reste persuadé que sur ce point, le Sénégal n’est pas prêt à faire comme la France.
En effet, dit-il, les contextes sociologiques diffèrent. D’ailleurs, l’ancien inspecteur du travail et membre du parti Rewmi peine à comprendre les revendications de ces femmes salariées. A l’en croire, celles qui sont dans le milieu informel retournent souvent au bureau moins d’un mois après accouchement. ‘’Une femme commerçante ne va pas fermer boutique pendant deux mois. Pire, celles qui sont dans le monde rural retournent au champ 15 jours après l’accouchement. Donc, pourquoi les femmes salariées veulent avoir plus de 8 semaines ?’’, se demande-t-il.
Il souligne, en outre, que la réglementation a aménagé une heure d’allaitement par jour et pense qu’au-delà de cet acquis, les femmes peuvent s’organiser pour appliquer l’allaitement maternel.