Le processus de retour des populations déplacées dans certaines parties de la Casamance risque d’être compromis car il existe encore des communes qui restent plongées dans le noir en cette 21e siècle et Boutoupa camaracounda, dans le département de Ziguinchor en est un exemple typique. D’ailleurs selon les informations, elle est la seule commune du pays qui n’est pas électrifiée, ce qui peut constituer un facteur bloquant pour les populations des 24 villages de cette commune qui comptent faire un «retour» dans ces lieux abandonnés.
«C’est inacceptable qu’on court depuis des décennie derrière cette électrification. Nous avons fait notre devoir envers l’Etat et le Président mais on est toujours là dans cette période de la préhistoire sans électricité», se désole l’imam de Boutoupa camaracounda, Alioune Badara Biaye.
Même le maire de cette commune Malang Gassama perd le Nnord lorsqu’il est interpellé sur cette situation de non électrification de sa commune. «C’est la seule commune au Sénégal qui n’est pas électrifiée. Des promesses, nous en avons reçu tellement avec des missions çà et là qui viennent, mais toujours rien», peste le maire de la commune qui estime que cette situation freine considérablement le retour des populations déplacées. «Nous avons une commune.
Le manque d’électrification freine le retour des populations car, ces populations ne peuvent pas quitter des zones éclairées et rejoindre leurs contrées dans le noir. Ce serait incompréhensible», lance avec dépit l’élu qui interpelle le chef de l’Etat, le Président Macky Sall pour éclairer la zone.
La question d’insécurité longtemps agitée et qui semblait retarder l’électrification de la zone n’est plus d’actualité selon ces mêmes populations qui dressent un tableau reluisant de la situation sécuritaire de la zone. Aujourd’hui, c’est la dynamique de retour des populations déplacées qui en prend un sacré coup. L’élan du retour est ralenti par cette situation de manque d’électricité.
Un manque d’électricité qui continue de plonger ces populations de la commune de Boutoupa dans le noir. Une situation «inexplicable et inacceptable» par les populations de cette zone qui pourtant essaient tant bien que mal d’effacer les stigmates d’un conflit.