En avril-mai 1960, alors que le Sénégal marche vers l’indépendance, les autorités sénégalaises découvrent que les services secrets français utilisent leur sol contre le premier président guinéen Sékou Touré. À leur insu, des armes de guerre destinées à des conjurés guinéens étaient stockées au Sénégal oriental, d’où elles prenaient la direction du massif du Fouta Djallon en Guinée.
Le réseau de trafic d’armes a été démantelé par Mamadou Dia - alors président du Conseil du Sénégal. Ces caches d’armes ont été découvertes notamment dans le village de Dindéfélo, où notre correspondante, Théa Ollivier, a retrouvé l’une des dernières femmes à avoir pu témoigner de ces événements.
Appuyée sur sa canne, Mariama Seydi Diallo revient à pied de la mosquée à travers les petits chemins de son village aux pieds des montages à trois kilomètres de la Guinée. À l’âge de 86 ans, elle est le dernier témoin de l’affaire des caches d’armes de 1960 à Dindéfélo. Son beau-frère, Boubé Camara, avait été arrêté devant ses yeux par les autorités sénégalaises pour avoir caché dans une de ses cases, des caisses remplies d’armes destinées à être envoyées secrètement en Guinée pour lutter contre le régime de Sékou Touré. « Une voiture venait ici la nuit, ils se rencontraient avec d’autres qui venaient de Guinée, du village de Téguérang c’est là qu’ils envoyaient les armes. Mais ils l’ont fait à l’insu des gens du village ici… ceux de la Guinée transportaient les armes, c’était une affaire entre eux.