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Emploi et insertion socioéconomique des jeunes : Un programme à cinq piliers
Publié le mercredi 4 aout 2021  |  Le Quotidien
Amadou
© aDakar.com par DR
Amadou Hott, ministre de la Promotion des investissements et du Développement des Télé-services de l’Etat
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«Recrutement spécial, Projets publics d’intérêt communautaire, Projets d’investissement public à haute intensité de main-d’œuvre (Pip/Himo), Mesures de soutien à l’initiative privée et Réformes.» Tels sont les cinq piliers autour desquels le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes, Xëyu ndaw ñi, s’articule. Après sa validation au conseil présidentiel tenu le 22 avril 2021, ledit programme d’un coût de 450 milliards de francs Cfa, a été rendu public hier, par le ministère de l’Economie, du plan et de la coopération.

Le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes, Xëyu ndaw ñi, est maintenant disponible. Posté hier sur le site du ministère de l’Economie, du plan et de la coopération, le document s’articule autour de cinq piliers à savoir : «Recrutement spécial, Projets publics d’intérêt communautaire, Projets d’investissement public à haute intensité de main-d’œuvre (Pip/Himo), Mesures de soutien à l’initiative privée et Réformes.»

Recrutement spécial
Dans ce volet, note le rapport du ministère de l’Economie, «il sera question de la mise en place d’un vaste programme de recrutement, notamment dans les secteurs de l’éducation, du reboisement, de la sécurité et du nettoiement, du service civique national, de la sécurité dans les 14 régions du Sénégal. Concernant l’éducation, il est retenu un recrutement spécial de 5000 agents dans le préscolaire, l’élémentaire, le moyen et le secondaire y compris les daaras modernes et l’enseignement arabe au titre du programme quinquennal de résorption des déficits. Le reboisement portera sur l’insertion des jeunes dans le domaine de la production de pépinières et d’arbres fruitiers dans tous les départements du pays. Ce programme devra tenir compte à la fois du poids démographique et du taux de chômage des jeunes dans les différentes régions. Cette activité permettra de créer 10 000 emplois. Le programme de nettoiement sera exécuté avec l’Unité de coordination et de gestion (Ucg) des déchets solides qui procédera à un recrutement local de 12 000 agents, avec un coût estimé à 36 milliards de francs Cfa. Un recrutement de 8400 agents dans le volontariat (santé, sécurité et service civique national, stadiers), et dans d’autres secteurs tels que le tourisme».
Et de préciser que «l’exécution immédiate du pilier «recrutement spécial», sur les 6 derniers mois de 2021, permettra, pour un coût global de 31 milliards de francs Cfa en 2021, de créer 49 850 emplois. Ce programme devrait être pris en charge à travers le Budget national avec l’appui des Partenaires au développement. Une enveloppe annuelle de 130 milliards de francs doit être prévue pour 2022 et 2023. En sus de leurs salaires, les jeunes enrôlés dans ces programmes, outre l’éducation et la sécurité, bénéficieront d’une formation leur permettant de pérenniser leurs activités dans le cadre d’initiatives privées ou d’être reconvertis, à terme, dans d’autres activités génératrices de revenus, avec l’accompagnement financier d’instruments comme la Der/fj. Ainsi, il est important de mettre en place une coordination effective et efficace entre les ministères sectoriels concernés et le ministère en charge de la Formation professionnelle pour la réussite de ce programme afin d’éviter de pérenniser ces dépenses qui ne sont prévues que sur 3 ans».

Projets publics d’intérêt communautaire
Ce 2e pilier «vise à renforcer un service public d’intérêt communautaire sur toute l’étendue du territoire national. Il porte, notamment, sur le pavage des villes et l’entretien courant des routes non classées. A cet égard, le Programme de modernisation des villes du Sénégal (Promovilles) compte insuffler une stratégie de renforcement de la mobilité urbaine par la fourniture d’infrastructures à haute intensité de main-d’œuvre à travers le Projet de pavage des villes du Sénégal. Il s’agira de : recruter et former 2000 jeunes dans les métiers du pavage pour la réalisation d’un réseau de 30 km de voiries dans les localités de Kédougou, Kaffrine, Fatick, Dakar et Kaolack, regrouper ces jeunes en vingt (20) Gie qui contractualiseront avec les collectivités territoriales pour l’entretien courant de la voirie .
De même, l’Agence d’exécution des travaux d’intérêt public contre le sous-emploi (Agetip) développera à travers le pays un important projet de pavage permettant, d’une part, de lutter contre le chômage des jeunes avec la création de 2000 emplois pour les jeunes et, d’autre part, l’amélioration du cadre vie des populations. Le budget établi pour la mise en œuvre de ces projets est estimé à 16,725 milliards sur une période de 3 ans (2021 – 2023). Dans le même sillage, il sera lancé un projet d’entretien courant de routes non classées sur la période 2021-2023. Il s’agira de procéder au cantonnage, au désensablement et au désencombrement des routes (entretien des routes non classées). Son coût est estimé sur la durée du programme à 16,725 milliards de francs Cfa, avec un objectif de création de 11 150 emplois.
Au total, ces piliers (recrutement spécial, programme public d’intérêt communautaire et convention Etat-Employeur) vont générer 65 000 emplois. Pour les autres emplois non permanents, les occupants bénéficieront d’un accompagnement (formation, encadrement, etc.) en vue de leur autonomisation».

Pip/himo
Ce 3e pilier «vise à sélectionner des projets d’investissements publics à haute intensité de main-d’œuvre, en cours d’exécution, et à accélérer leur mise en œuvre, à travers des appuis financiers ou non financiers, afin d’atteindre le nombre d’emplois visés».

Mesures de soutien à la formation professionnelle et à l’initiative privée
Dans ce 4e volet, «les mesures préconisées pour le soutien à l’apprentissage et la formation professionnelle ainsi qu’aux initiatives privées concernent l’appui au secteur informel. Le secteur informel est constitué essentiellement d’agriculteurs, de commerçants et d’artisans. Dans le cadre de ce programme, les secteurs ciblés sont : l’agriculture, la couture/confection, la menuiserie de bois et la filière métallique, la réparation mécanique intégrant l’électronique, la cordonnerie et le commerce, etc.».

Réformes
Pour accompagner le programme d’urgence, une série de réformes est prévue. Entre autres, souligne le rapport, la «finalisation de la plateforme de mutualisation des structures d’appui et d’encadrement pour les jeunes sous forme de guichet unique dénommé Pôle-emploi et entrepreneuriat («P2E») en présentiel dans chacun des départements et en virtuel pour les aspects liés à la formation, l’insertion, l’entreprenariat, l’accompagnement technique, le financement et le suivi ; la Der/fj, l’AnpeJ, l’Adepme et le Fongip seront entre autres, représentés dans chacun de ces guichets uniques». En outre, note le document, «la mise en place d’un identifiant et d’une base de données uniques des bénéficiaires du programme d’urgence, cette mesure sera développée par l’Ansd et elle permettra de renforcer le ciblage des bénéficiaires et de rationaliser les interventions du gouvernement…».
Quid du financement du programme ? Le rapport souligne que «le coût du programme d’urgence est évalué à 450 milliards de francs Cfa sur la période 2021-2023, soit 150 milliards de F Cfa par an. Au titre de 2021, la prise en charge du programme se fera dans le budget de l’Etat à travers une Loi de finances rectificative (Lfr). Pour les années 2022 et 2023, ce programme sera directement intégré dans les Lois de finance initiale (Lfi)».
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