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Covid-19 Hausse des inhumations : Ci git la tragédie : Le gestionnaire de Saint-Lazare : «Si la situation continue, on fermera
Publié le lundi 26 juillet 2021  |  Le Quotidien
Cimetière
© Autre presse par DR
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Les enterrements ont connu une augmentation à Saint-Lazare. Ainsi, il n’est pas exclu, selon Habib Sagna, le gestionnaire du cimetière, d’assimiler cette affluence à la pandémie du Covid-19.

Il y a toujours des enterrements. Mais ces derniers jours, le nombre de personnes enterrées par jour dans le cimetière Saint-Lazare est en hausse. Rien que dans la matinée de ce samedi, sept corps y ont été inhumés. Il est 10 h. Le premier corbillard franchit le portail du cimetière. Le cortège formé derrière la voiture funèbre, roule à pas de caméléon, pour accompagner une défunte à sa dernière demeure avec des chants religieux entrecoupés par des prières. A peine portée sous terre et les parents rentrés, un autre corbillard arrive sur les lieux. Il portait la dépouille d’un jeune garçon décédé d’une courte maladie à Guédiawaye. Alors que le cortège devancé par le corbillard l’accompagne vers sa tombe, arrive encore un autre au cimetière.
A Saint-Lazare, le rythme est devenu insoutenable. A cause de la pandémie du Covid-19, les parents sont priés de patienter devant le portail en attendant la fin de l’inhumation en cours. Après 10h, une voiture funèbre dépose la dépouille d’un sexa. Sa fille était inconsolable après l’enterrement. «Oh mon papa», pleurait-elle en s’écroulant par terre. Sa cousine, venue avec d’autres femmes lui remonter le moral, s’est évanouie aussi. C’est la panique, les femmes crient son nom «Eno, Eno». Comme si elle est possédée par un esprit, elle fait des convulsions. On essaie de la maîtriser, mais elle se débattait de toutes ses forces. Et pour éviter qu’elle se morde la langue, une fille du service de sécurité teint ses mâchoires contractées. Et c’est finalement des hommes préposés à assurer la sécurité qui sont venus la réanimer avant de la transporter vers la voiture. Mais, la jeune dame, étreinte par la douleur de la séparation d’avec son père, a été escortée par deux femmes en traînant lourdement ses pieds.
Sous un soleil ardent, l’émotion et la douleur de la séparation faisaient craquer certaines personnes au moment de descendre le cercueil dans le trou. Les différents enterrements sont faits selon les règles du protocole sanitaire. Après, il s’en suivi les inhumations de M. G., qui était venue assister au décès de son frère il y a quelques jours avant d’être emportée par la grande faucheuse, puis de E.D., de E.B., de A.G et enfin de A.N.N. «Il est difficile de connaître chez les chrétiens le nombre exact de morts. Il y a ceux qui sont morts il y a trois voire quatre jours avant qu’on ne procède à leur enterrement. Il y a des jours où on peut rester sans inhumation. Mais ces jours-ci, nous avons constaté une augmentation de décès. Aujourd’hui (samedi), nous devons enterrer dix corps», dévoile sous l’anonymat un fossoyeur. Alors qu’une jeune fille, venue assister à l’inhumation de la belle-mère de sa cousine, met cette hausse des cas de décès sous l’effet de la grippe et du paludisme. «A chaque hivernage, c’est toujours comme ça. Il y a beaucoup de morts chaque année à cette période», dit-elle tout en reconnaissant que la maladie du coronavirus pourrait aussi être l’explication de cette situation.
En écho, Habib Sagna, le gestionnaire du cimetière, ne cache pas que la situation est préoccupante comme l’atteste, dit-il, le nombre d’enterrements dans la matinée du samedi. Il dit : «Ces temps-ci il y a une augmentation des décès. Seulement, il est difficile de déterminer ces morts avec les catholiques qui gardent les corps pendant plusieurs jours avant d’enterrer. Mais, ces deux semaines passées nous avons connu une affluence. On pouvait rester un jour sans enterrement. Mais avec l’augmentation notée ces jours ci, ce que les gens craignent est bien là, c’est-à-dire le Covid-19.» En tout cas, le bilan des mois de juin et juillet donne le vertige. «Au mois de juin, nous avons enterré 20 corps. A la date du 24 juillet, nous en sommes déjà à 18 enterrements pour ce mois. Il faut s’attendre à ce que ce nombre augmente d’ici la fin du mois. Et si la situation continue comme ça, on sera obligé de fermer le cimetière dans deux ans et demi. Il ne reste qu’une bande de terre et quelques poches aux alentours du mur. Mais si la situation du Covid-19 perdure d’ici 2024 maximum, on finira par fermer le cimetière», craint le gestionnaire du cimetière, qui a été inauguré en 1997.
A l’en croire, trois enterrements sont déjà enregistrés pour le mardi prochain. «Et, il pourrait y avoir des enregistrements pour le lundi. Le rush est noté le samedi parce que c’est un jour non ouvrable», précise M. Sa­gna.
Le cimetière Saint-Lazare est érigé sur une superficie de 8 ha. A l’intérieur de ce pré carré, jalonnent des tombes qui rivalisent de beauté. Sur ces dernières sont érigées des stèles carrelées et flanquées de croix qui témoignent de l’appartenance des morts au Christ Jésus. Elles portent les noms de leurs occupants, leur date de naissance, de rappel à Dieu, les photos des disparus. Les images du Christ et de la vierge Marie sont fièrement accrochées sur les stèles de certaines tombes. Des fleurs sont plantées tout autour pour orner ces dernières demeures.
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