A la faveur de la célébration de l’Aïd El Kebir, ce mardi 29 juillet 2021, l’imam Ismaël Tiemtoré, du Cercle d’études, de recherche et de formation islamique (CERFI) au Burkina Faso, a fait ce sermon sur le grand sacrifice du jour, interpellant les dirigeants dans la lutte contre le terrorisme qui menace la stabilité des Etats en Afrique de l’Ouest. Ci-dessous, l’intégralité de sa prêche.
Frères et sœurs dans la foi,
En ce jour solennel, nous nous célébrons un homme, sa foi et commémorons le sacrifice d’une famille, celle d’Ibrahim, une famille comme nous, nos familles mais qu’Allah a surclassée à cause de sa foi et de sa confiance absolue en Lui. En effet, Allah a dit :
« Certes, Allah a élu Adam, Nuh (Noé), la famille d’Ibrahim (Abraham) et la famille de ’Imran au-dessus de tout le monde. » (Sourate 3 : 33)
Allah n’a élu ni une ethnie ni une race au-dessus des autres, ni un sexe en particulier mais Il élit les privilégiés sur la base de la piété. En effet, Allah nous dit :
« Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entreconnaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur ». (Sourate 49, verset 13).
Nous ne célébrons donc pas une famille parce qu’elle serait hébraïque ou arabe ou vietnamienne, car aucun peuple n’est au-dessus d’aucun autre. Mais nous commémorons en ce jour, le grand sacrifice d’Ibrahim, nous célébrons cet homme à cause de sa foi, ce chef de famille vertueux, ce leader parti de rien et dont le monde chante le succès, cet ami d’Allah dont le Coran chante la droiture et la rectitude.
La vie d’Ibrahim doit nous inspirer en ces moments de grande confusion ou fitna, de matérialisme triomphant, de multiplicité des formes de rébellion à l’unicité stricte d’Allah, d’exaltations des plaisirs et des désirs qui nous submergent et bousculent nos repères !
Ibrahim (AS) ne s’est pas conformé aux autres, parce que c’était l’air du temps, il n’a pas obéi aux injonctions de ses contemporains à adorer avec eux leurs idoles. Il a suivi l’inclination naturelle de son cœur, cette fitra originelle qu’Allah l’a aidé à garder pure.
Les leçons à prendre de la vie d’Ibrahim
Ainsi première leçon à prendre de la vie d’Ibrahim, est que notre cheminement vers Allah ne sera possible et bénéfique que si nous préservons, avec l’aide d’Allah, notre fitra de tout ce qui la recouvre, la corrompt ou la dénature. Et le pire poisson en la matière est l’orgueil. Ce sentiment exagéré de sa propre valeur, cette estime excessive de soi-même qui porte à se mettre au-dessus des autres et qui ne pousse pas à interroger nos positions, nos points de vue.
Dans sa quête d’Allah, Ibrahim fait ce monologue merveilleux qui devrait nous inspirer encore !
« Quand la nuit l’enveloppa, il observa une étoile, et dit : « Voilà mon Seigneur ! » Puis, lorsqu’elle disparut, il dit : « Je n’aime pas les choses qui disparaissent ». Lorsqu’ensuite il observa la lune se levant, il dit : « Voilà mon Seigneur ! » Puis, lorsqu’elle disparut, il dit : « Si mon Seigneur ne me guide pas, je serai certes du nombre des gens égarés ». Lorsqu’ensuite il observa le soleil levant, il dit : « Voilà mon Seigneur ! Celui-ci est plus grand » Puis lorsque le soleil disparut, il dit : « Ô mon peuple, je désavoue tout ce que vous associez à Allah.
Je tourne mon visage exclusivement vers Celui qui a créé (à partir du néant) les cieux et la terre ; et je ne suis point de ceux qui Lui donnent des associés. » (Sourate 6 :76-79)
« Quand la nuit l’enveloppa », nous dit le Coran pour nous rappeler la nécessité de rechercher une cette intimité avec Allah, en écartant ce qui parasitera notre relation avec lui. Cette distance que nous devons prendre des autres et des choses qui nous entourent et nous distraient dans notre parcours spirituel. Mon frère, ma sœur, nos conversations inutiles, ta présence sans discontinuer sur les réseaux sociaux, les fréquentations inopportunes nous ôtent cette possibilité d’intimité dans notre quête d’Allah et étouffent les cris de détresse de nos âmes sevrées de Sa présence ! Sache que la relation qui ne te construit pas spirituellement fane ta foi et te détruit, les conversations qui ne te font pas avancer te font trainer en arrière, loin de ceux qui vivent Allah au quotidien. Tu t’oublies trop souvent dans le flot continue des ragots et des commérages alors qu’elles te font oublier Allah et Allah t’avertit : « Et ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allah ; [Allah] leur a fait alors oublier leurs propres personnes » (sourate 59-19).
« Ô hommes, nous interpelle encore Allah, ! La promesse d’Allah est vérité. Ne laissez pas la vie présente vous tromper, et que le grand trompeur (Satan) ne vous trompe pas à propos d’Allah ! » (Sourate 35 :5).
Rappelons-nous qu’il y a des amitiés qui nous accompagnent quand d’autres nous distraient. En effet, il en est des amitiés comme il en est des dents de nos bouches ! Quand elles sont saines, elles sont belles et fortes mais quand l’une est malade, toute la bouche en est affectée et l’haleine s’en ressent, comme les mauvaises compagnies affectent nos comportements. Trions nos amitiés sur la base de ce qu’elles nous rapportent aux yeux de Dieu, puis sachons entretenir les bonnes conversations et les saines discussions avec les bons amis afin de ne pas ternir notre fitra.
Ibrahim l’avait compris, il rechercha donc la solitude qui lui permet d’avancer en laissant de côté la compagnie qui freine son pas vers Allah et le distrait de ses objectifs d’éternité. Dans son intimité avec Allah, il interroge ses convictions :
« Il observa une étoile, et dit : « Voilà mon Seigneur ! » Puis, lorsqu’elle disparut, il dit : « Je n’aime pas les choses qui disparaissent ».
Dieu peut-il apparaître et disparaître alors qu’il le quête ? Non se répond Ibrahim. Mais le plus important dans sa quête du divin, Ibrahim ne se confie pas à ses seuls moyens humains, il s’en remet entièrement à Celui qui l’a créé :
« Si mon Seigneur ne me guide pas, je serai certes du nombre des gens égarés », dit-il, puis il continue sa quête ! Il revient interroger les croyances de ses contemporains mais il n’y trouva aucune certitude :
« Lorsqu’ensuite il observa le soleil levant, il dit : « Voilà mon Seigneur ! Celui-ci est plus grand » Puis lorsque le soleil disparut, il dit : "Ô mon peuple, je désavoue tout ce que vous associez à Allah ».
Ibrahim parvint à la conclusion que les croyances idolâtres de ses contemporains étaient la fausseté ; il s’en éloigna. A partir de cet instant, il laissa la direction de son cœur à Celui qui l’a créé. Et Allah ne peut ignorer cet appel sincère du cœur d’Ibrahim. Ibrahim ne fut pas orgueilleux, il ne joua pas à celui qui connaît tout et se suffit à lui. Il resta humble : je te cherche ô Allah, mais ma quête ne peut aboutir sans ton aide, sans ta main tendue vers moi pour me repêcher dans mes moments de faiblesse et me montrer la persévérance dans mes moments de doute.
La bonne résolution à prendre dans les nos affaires
Voilà la bonne résolution à prendre dans toutes nos affaires. En Effet, Allah nous garantit que toutes les fois où nous irons à sa rencontre, il viendra à la nôtre plus rapidement que nous. Ecoutons la miséricorde de notre Créateur !
« Lorsque mon serviteur se rapproche de Moi d’un empan, Je Me rapproche de lui d’une coudée. Lorsqu’il se rapproche de Moi d’une coudée, Je Me rapproche de lui d’une envergure (de bras). S’il vient à Moi en marchant, Je viens à lui avec empressement ». (Boukhari).
Ayant trouvé la réponse à ses interrogations et apaisé son cœur de par sa proximité avec Allah, alors Ibrahim peut tout entier se tourner vers Lui et orienter toute son action vers sa satisfaction.
Je tourne mon visage exclusivement vers Celui qui a créé (à partir du néant) les cieux et la terre ; et je ne suis point de ceux qui Lui donnent des associés. »
La voilà la croyance, le monothéiste pur, qui nous sauve et nous préserve du châtiment divin, alors que nous ne pourrons jamais de nous-mêmes nous prémunir contre le péché.
Frères et sœurs dans la foi, regarder cette belle assurance qu’Allah accorde à ceux qui ne font pas le chirk, en lui donnant des associés !
« O fils d’Adam ! Tant que tu M’invoqueras et que tu auras l’espoir en Moi, Je te pardonnerai tes péchés, peu M’importe leur gravité et leur nombre. O fils d’Adam ! Si la somme de tes péchés atteignait le ciel et qu’ensuite tu sollicitais Mon pardon, Je te l’accorderais et peu M’importe leur gravité et leur nombre. O fils d’Adam ! Si tu venais le jour du jugement avec des péchés remplissant la terre et que tu me rencontres en ne m’associant rien, Je te pardonnerai. » » (Tirmidhi).
C’est ce monothéiste strict d’Ibrahim que nous musulmans avons empruntée, à la suite du Prophète Mouhamad (SAW) :
Dis : « Moi, mon Seigneur m’a guidé vers un chemin droit, une religion droite, la religion d’Abraham, le soumis exclusivement à Allah et qui n’était point parmi les associateurs. » (Sourate 6 :161).
Allah aime les monothéistes et il aime éprouver ceux qu’ils aiment pour les aider à grandir et à se rapprocher de lui.
« Est-ce que les gens pensent qu’on les laissera dire : « Nous croyons ! » sans les éprouver. Certes, nous rappelle Allah, Nous avons éprouvé ceux qui ont vécu avant eux ; Allah connaît ceux qui disent la vérité et ceux qui mentent. » (Sourate 29 : 2-3)
C’est donc une constante dans la vie des croyants et Ibrahim n’y a pas échappé. L’une de ses épreuves fut celui de l’absence d’enfant jusqu’à son âge avancé. Il tint bon. Mieux, il se rapprocha davantage de son Seigneur car il savait que c’est de Lui que viennent toutes nos faveurs et les bienfaits que nous convoitons. Cela est encore une leçon pour nous ! Ibrahim, dans cette épreuve difficile n’accusa pas sa femme, il ne menaça pas de la chasser, il n’accusa personne ! Il s’en est plutôt remis à Celui qui, l’ayant créé auparavant alors que lui n’était rien, peut encore créer indéfiniment.
Et nous, de nos jours ? Quand la stérilité affecte notre couple, que faisons-nous ? Ne cherchons-nous pas de fausses solutions ? Ne trouvons-nous pas des coupables innocents ?
Ibrahim n’accusa personne et ne perdit pas la foi en Dieu, il ne douta pas qu’Allah soit capable de lui donner un héritier, il n’alla pas voir un charlatan ou un wackman, il alla plutôt vers Allah :
« Moi, je pars vers mon Seigneur et Il me guidera. Seigneur, fais-moi don d’une [progéniture] d’entre les vertueux. » (Sourate 37 :100)
Car il sait que c’est « À Allah la royauté des cieux et de la terre. Il crée ce qu’Il veut. Il fait don de filles à qui Il veut, et don de garçons à qui Il veut, ou bien Il donne à la fois garçons et filles ; et Il rend stérile qui Il veut. Il est certes Omniscient et Omnipotent. » (Sourate 42 : 49-50).
Ibrahim s’adressa uniquement à Allah mais ne demanda pas à avoir seulement et coûte que coûte un enfant. Il demanda une progéniture parmi les vertueux ! Quel intérêt d’avoir un enfant rebelle à Allah qui nous tire vers son châtiment ? Un enfant, oui mais un enfant dont la destinée finale est le paradis et dont l’intention est d’y amener ses parents !
Le grand sacrifice
Frères et sœurs, combien ont regretté par la suite la venue d’un enfant qu’il leur tardait d’avoir ? Le croyant doit s’en remettre au jugement d’Allah et lui laisser toute latitude pour lui accorder ce qui lui convient !
Ibrahim eut son enfant vertueux, Ismâ’îl. Le vieillard s’attacha à son enfant longanime et doux. Il s’attacha à son éducation, et édifia sa famille sur la base de la foi.
« Et c’est ce qu’Ibrahim recommanda à ses fils, de même que Ya’qub : « Ô mes fils, certes Allah vous a choisi la religion : ne mourrez point, donc, autrement qu’en Soumis ! » (à Allah). (Sourate 2 132)
Quelle est notre attitude de nos jours ? Nous investissons-nous réellement dans l’éducation spirituelle de nos enfants ? En faisons-nous des investissements qui nous garantissent une reddition des comptes facile au jour dernier ?
Ibrahim le fit et éduqua son enfant sur la base de la foi en l’unicité. La prochaine grande épreuve survient alors. Ibrahim se voit en rêve sacrifiant cet enfant si cher, ce petit être aimant et attachant !
« Puis quand celui-ci fut en âge de l’accompagner, [Ibrahim (Abraham)] dit : « Ô mon fils, je me vois en songe en train de t’immoler. Vois donc ce que tu en penses. » (Isma’il) dit : « Ô mon cher père, fais ce qui t’es commandé : tu me trouveras, s’il plaît à Allah, du nombre des endurants. » (Sourate 37 : 102)
Quelle douceur entre ces deux, quelle complicité émouvante, quelle confiance entre le père et le fils !
L’épreuve est dure ici aussi ! Le seul enfant, le seul fils qu’il n’ait jamais eu et tardivement ! L’immoler pour Dieu !
Mais le père et le fils s’y soumettent de bon cœur ! Quelle confiance en Allah !
Est-ce notre cas de nos jours ? Faisons-nous vraiment confiance en Allah dans ses décrets ? Non, mes sœurs et frères. Pire, nous faisons plus confiance au savon qu’à Dieu ! Quand nous nous lavons les mains au savon, contre le Covid par exemple, notre esprit est si apaisé, si confiant et nous n’avons aucun doute que le savon ait éliminé toute saleté, tout germe ! Mais quand nous nous adressons à Dieu, nos cœurs sont sceptiques et nos yeux demandent à voir ce qu’ils n’ont pas vu pourtant s’agissant des microbes que le savon aurait emportés !
Ya Allah, emplis nos cœurs de la confiance en toi et accorde-nous de nous abandonner entièrement à ta miséricorde et à ta guidée, comme le firent Ibrahim et son fils ! Que dire de la mère ? Qui, neuf mois durant porta son enfant, d’affaiblissement en affaiblissement. Frères et sœurs, vraiment « le paradis d’un enfant se trouve sous les pieds de sa mère ».
Malgré l’amour indescriptible d’une mère pour son enfant, la mère d’Ismâ’îl accepta le décret divin et plaça sa confiance en Allah.
Et cette confiance en Allah leur apporta cette délivrance que reçoit Ibrahim quand il entendit son Seigneur au moment même où tout semblait perdu pour l’amour du père pour son fils :
Puis quand tous deux se furent soumis (à l’ordre d’Allah) et qu’il l’eut jeté sur le front, voilà que Nous l’appelâmes : « Ibrahim ! Tu as confirmé la vision. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants. » C’était là certes, l’épreuve manifeste. Et Nous le rachetâmes l’enfant par une immolation généreuse. Et Nous perpétuâmes son renom dans la postérité : « Paix sur Ibrahim (Abraham). » (Sourate 37 : 105-109).
Deuxième partie
Frères et sœurs en Allah,
Allahou Akbar, Allahou akbar, laa ilaha illallah, Allahou akbar wa lillahil hamdou.
Allah est vraiment le plus grand et il n’y a point d’autres divinités en dehors de Lui. A Lui revient toute la louange !
« [Et rappelle-toi] quand ton Seigneur eut éprouvé Ibrahim par certains commandements, et qu’il les eut accomplis, le Seigneur lui dit : « Je vais faire de toi un exemple à suivre pour les gens. » (2 124)
La fête du sacrifice nous rappelle la grandeur de la foi d’Ibrahim et la qualité de sa confiance en Allah (SWT). La bête que nous sacrifions à l’occasion doit nous rappeler le rachat suprême et nous enseigner à retourner sur les pas d’Ibrahim AS.
Le sacrifice des animaux en ce jour est donc le retour à ce symbole du monothéisme authentique car « Ni leurs chairs ni leurs sangs n’atteindront Allah, mais ce qui L’atteint de votre part c’est la piété. Ainsi vous les a-t-Il assujettis afin que vous proclamiez la grandeur d’Allah, pour vous avoir mis sur le droit chemin. Et annonce la bonne nouvelle aux bienfaisants ». (Sourate 22-37)
A l’occasion du sacrifice, notre intention doit être uniquement de nous rapprocher d’Allah et notre sacrifice sera beau et agréable à Allah, si nous témoignons de notre générosité en distribuant la viande des bêtes sacrifiées aux pauvres et aux indigents, spécialement aux personnes déplacées internes !
Nous avons quatre jours pour sacrifier nos bêtes et en faire profiter à tous ! les trois jours qui suivent ce jour sont appelés jours de tachriq et seront caractérisés par la récitation des formules de louanges, de pureté, d’unicité d’Allah.
Allahou Allahou laa ilalaha illallah ! Allahou akbar wa lillahil hamde!
La fête en ce jour coïncide avec la fin du pèlerinage marqué par la station à Arafat qui nous rappelle le jour de la Résurrection ! Malheureusement, cette année, coronavirus oblige, le pèlerinage n’a pas eu lieu pour les pèlerins étrangers. Ce n’est que partie remise et un appel à la patience pour quiconque croit en Allah et ne désespère jamais de sa miséricorde. En attendant la prochaine édition, multiplions nos prières afin qu’Allah soulage le monde entier des ravages du Covid-19 et des autres maladies.
Frères et sœurs, restons prudents par rapport au covid. Se préoccuper du monde dans lequel nous vivons fait partie de ces vertus qu’Ibrahim nous a léguées, au-delà de notre espace d’adoration, à la manière d’Ibrahim qui fit cette invocation :
« Ô mon Seigneur, fais de cette cité un lieu de sécurité, et fais attribution des fruits à ceux qui parmi ses habitants auront cru en Allah et au Jour dernier », (Sourate 2 : 126)
Qu’Allah restaure la sécurité dans les recoins de notre beau pays, inspire nos autorités dans l’adoption d’une meilleure politique sécuritaire et préserve nos forces de défense et de sécurité et nos VDP ! Qu’Allah accorde au Burkina Faso la prospérité et la justice. Nos invocations ne suffiront pas, nous devons y impliquer et y participer activement.
Proposition contre le terrorisme
L’insécurité, ce n’est pas seulement du fait de la crise terroriste. Elle commence par l’incivisme en circulation, dans nos écoles et dans la violence dans nos interactions à nos petites échelles. Nos cris contre les autres, nos coups bas sont autant d’insécurité et des preuves que nous devons continuer à nous améliorer, car « le Croyant qui a la foi la plus parfaite est celui dont les autres sont à l’abri des méfaits de la langue et de la main ».
Mieux, le croyant est celui, « lorsqu’il est témoin d’un mal, y remédie de sa main, s’il n’en est pas capable, de sa langue et s’il n’en est pas capable il le reprouve au fond de son cœur et c’est le minimum que la foi puisse exiger de quelqu’un ».
Nous ne devons avoir de cesse de participer à toutes les initiatives d’édification de la paix et prônant la réconciliation entre les gens !
« Il n’y a rien de bon dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l’un d’eux ordonne une charité, une bonne action, ou une conciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant l’agrément d’Allah, à celui-là Nous donnerons bientôt une récompense énorme. » (Sourate 4 : 114).
Aussi, appelons-nous de nos vœux nos en ce jour solennel l’avènement d’une véritable réconciliation dont nous avons tant besoin. Nous lançons l’appel au gouvernement et à tous les acteurs politiques et de la société civile de privilégier tout dialogue, toute initiative allant dans le sens de la réconciliation vraie et sincère entre les fils et les filles du Burkina Faso, en mettant l’intérêt du Burkina Faso au-dessus de tout intérêt partisan ou particulier. Les individus passeront, nous laisserons le Burkina Faso à nos fils, petits-fils et arrière-petits-fils !
Donnons-nous la main pour bâtir sincèrement notre pays, et soulager la souffrance de nos populations, déjà si durement éprouvées par des conditions climatiques des plus difficiles. N’y rajoutons pas les conséquences funestes de nos travers que sont la corruption, la gestion de courte vue et sans planification, le pillage de nos maigres ressources, chacun à son échelle et la confiscation des richesses par une minorité ! Au Burkina Faso, il n’y a pas que la capitale, il y a aussi nos autres villes, il n’y a pas que des villes, il y a aussi nos villages, nos campagnes ! Ils font partie du Burkina et ont droit à ses ressources.
Dans la répartition des richesses que nous produisons ensemble, nous devons tenir compte de tous. Car à force de privilégier nos villes, nos fractionnons notre pays en ilots étrangers les uns à l’égard des autres, nous donnons trop de moyens à nos villes et par cela, nous les poussons à des dépenses en produits de luxe que notre faible économie ne peut encore produire. D’où une déperdition de nos maigres revenus au profit d’économies étrangères ! Alors que si nous orientions la redistribution vers nos campagnes, nous donnerions à une masse critique de burkinabè les moyens de consommer des produits de première nécessité que nous produisons depuis la nuit des temps. Le Consommons Burkinabè sera toujours un vain mot si nous n’y pensons.
Cette redistribution des richesses devra commencer par la disponibilisation de services sociaux de base, qui manquent si cruellement dès que l’on quitte les limites de la capitale !
Occuper sainement les enfants pendant les vacances
Assez ! Assez ! De ces maternités délabrées dans lesquelles nos mères accouchent encore dans nos villes moyennes et villages ! Assez que nos centres de santé manquent du minimum pour soulager de la maladie, de cette souffrance physique et morale qui hante les murs de nos hôpitaux alors que nous avons ici les voitures les plus chères et que certains sirotent des vins hors de prix !
Assez de cette insouciance face à cette vie chère qui fait courber l’échine à nos braves paysans ! Vivement, un sursaut salvateur !
Que dire de nos formations dans les universités et instituts qui tardent à être enfin réajustées aux besoins du marché de l’emploi afin de résorber ce chômage aussi endémique que le paludisme au sein de nos populations, plus durement au sein des étudiants en fin d’étude qui iront bientôt en vacances, tout comme les élèves, sans espoir d’emploi !
Frères et sœurs dans la foi, nous savons que les vacances riment souvent avec désœuvrement et que l’oisiveté est mère de tous les vices. Afin d’aider les parents à occuper sainement leurs enfants durant les vacances, l’A.E.EM.B. et le CERFI tiennent des séminaires et colonies de vacances islamiques, et un Camp vacances Coran.
Occupons sainement vos enfants en les y inscrivant.
Vous avez toujours soutenu nos différentes initiatives citoyennes (écoles, centres de santé, Centre culturel islamique de l’A.E.E.M.B.) et tous les autres projets déroulés par l’A.E.E.M.B. et le CERFI, dont la Zakat House du Cerfi.
Qu’Allah vous en accorde la récompense ici-bas et au jour dernier !
Nos structures sont fortes de vos implications dans leurs activités et de votre adhésion à leurs enseignements et directives. C’est pourquoi, vous devez accompagner les initiatives de la FAIB, de vos conseils sincères et fraternels, pour une meilleure représentation des musulmans et, surtout, par vos invocations afin que son congrès se tienne avant la fin de cette année. Incha Allah !
Frères et sœurs, hors de nos frontières, nous vivons de plus en plus dans un monde dominé par la violence, l’injustice et le règne de la loi du plus fort malgré nos avancées civilisationnelles et éducationnelles ! Nous en avons été témoin encore en Palestine occupée avec le silence des alliés traditionnels d’Israël !
Tout musulman doit être porteur de Justice et y appeler, et être une voix contre l’injustice, car l’injustice est la négation même de la piété !
« Ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Soyez justes : cela est plus proche de la piété. » (Sourate 5 : 😎
Qu’Allah apaise nos cœurs et taise les rancœurs et fasse prévaloir la justice partout dans le monde, en commençant par nos familles !
Frères et sœurs, aujourd’hui est un jour de réjouissances. Nous devons y refléter notre éducation à la générosité, à la décence et à la sobriété. L’islam nous enseigne le partage, nous interdit le gaspillage et les excès en tous genres, et nous commande de mettre Allah au centre de nos joies. Ce qu’Allah nous a interdit, nous ne pouvons l’offrir aux autres, par devoir de sincérité.
Qu’Allah nous accorde une saison pluvieuse féconde et nous préserve des catastrophes !
Qu’il accorde la santé aux malades, du soulagement à ceux qui souffrent, de l’emploi à nos jeunes éprouvés par le chômage !
Qu’il préserve et bénisse nos pays ! Qu’Allah nous fasse miséricorde en ce jour de MISERICORDE ! Amine, Ya rabbal a’lamine !