Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Santé
Article
Santé

Hausse vertigineuse des cas et absence de restrictions : Delta à l’Etat du Sénégal, vous me recevez ?
Publié le jeudi 15 juillet 2021  |  senenews.com
Le
© aDakar.com par PMD
Le chef de l`État inaugure la station RTS 5 Matam
Matam, le 19 juin 2021 - Le président de la République, Macky Sall, a procédé, vendredi 18 juin 2021, à l`inauguration de la station RTS 5 Matam.
Comment


Depuis le début dumois de juillet, la courbe des cas de contamination au covid-19 grimpe de façon inédite. Ces derniers jours ont été particulièrement parlants avec des chiffres quotidiens qui font froid dans le dos. Ce qui fait le plus tiquer, c’est que les cas issus de la transmission communautaire battent les records et se dénombrent par plusieurs centaines. Alors qu’elles ont fait face aux deux premières vagues avec des mesures de restrictions diverses, le gouvernement semble aujourd’hui assis entre deux chaises. Un inconfort qui s’explique par plusieurs facteurs et qui pousse le gouvernement à miser sur la sensibilisation eu lieu de recourir à des moyens plus drastiques.

Lors des premiers mois de cette longue lutte contre la pandémie de covid-19, l’Etat du Sénégal avait réussi avec brio à faire observer le respect des règles édictées pour une survie collective. Pièce maitresse de la batterie de stratégies envisagées, la sensibilisation s’était révélée efficace à telle enseigne que tous les citoyens reçurent la bonne information par rapport au mode de transmission et au degré de létalité de l’épidémie. Après plus d’un an de résistance et de résilience, on ne peut plus présumer que ces populations-cibles aient ignoré tout ou partie de ce fléau. Aussi le relâchement continu face au coronavirus ne signifie-t-il pas un manque d’information par rapport à l’avènement de ces multiples variants. Au contraire, ce manque d’attention est plutôt révélateur de l’usure collective dont sont victimes les populations et qui nait d’un routinier appel à appliquer les mêmes conseils sans résultats véritables.

733 nouveaux cas positifs ce mercredi, et le gouvernement se cherche
Chaque point du jour du ministère de la santé, sur la progression de la maladie, vient battre le record précédent; les chiffres grimpent ainsi pour atteindre des limites jamais frôlées jusque-là. Ce mercredi 14 juillet, le bilan fait état de 733 cas positifs dont 483 cas communautaires. Alarmant quand le nombre de cas communautaires est estimé à près de 500 et dépasse largement les cas contacts. Les autorités étatiques ne sont pas insensibles à cette situation, elles essaient difficilement à faire adhérer les populations à cette croisade contre le covid. Or, une importante frange leur tient rigueur de la situation, non pas par rapport à la politique de gestion de la maladie, mais surtout pour les rassemblements dont eux-mêmes ont été promoteurs ces dernières semaines.

Accusés, le ministre Seydou Guèye a dégagé toute responsabilité du chef de l’Etat et argue: « Il n’y a pas de paradoxe puisqu’au moment où les Sénégalais étaient réunis autour du président ou autour d’autres activités, on avait des chiffres qui étaient lourdement à la baisse. Il ne peut pas y avoir de culpabilité ou d’accusation fondée ou même de présomption puisque pour documenter ça, il faut peut-être s’appuyer sur l’évolution des statistiques de contamination dans les régions visitées ». Même s’il est difficilement de prouver scientifiquement l’impact de la tournée du président de la République sur l’ascendance de la courbe épidémiologique, ce serait une pure aberration de faire dans lé déni.

Miser sur la sensibilisation, la dernière arme de l’Etat?
Le comportement des autorités de l’Etat, prêchant la cessation des rassemblement pour finir par les tenir, a réussi à désengager une partie des populations dans ce qui devait être une cause commune. C’est par la faute d’une mauvaise communication d’ailleurs que nombre de personnes ne se sentaient pas concernées par la campagne de vaccination. Aujourd’hui que les autres pays corsent les mesures pour limiter la propagation du variant Delta, l’Etat du Sénégal préfère revenir à la case-départ de la sensibilisation. C’est tout simplement une fuite de responsabilité quant on sait que le nombre de vaccinés dans notre pays est largement en deçà des estimations attendues et beaucoup de ceux qui l’ont été n’ont pas encore reçu une seconde dose. Pendant ce temps, la France qui a réussi le pari de la vaccination, a décidé de renforcer son système de lutte en allant même jusqu’à menacer de licenciement les travailleurs de la santé qui refuseront de se vacciner.

Au Sénégal, paradoxalement avec la hausse des cas, les rassemblements continuent d’avoir lieu. Les salles de concert et de sports, l’arène nationale, les stades et autres grandes artères continuent de refuser du monde en abritant des soirées dansantes, des séances d’entraînement, des combats de lutte, et des activités politiques. A quelques jours de la fête de l’Aïd-El Kébir, les foirails si contigus et peu hygiéniques, ne se désemplissent pas à cause des vendeurs et acheteurs qui d’ailleurs opèrent dans l’inobservation stricte des règles édictées.

Variant Delta, quand les alertes des médecins sont inentendues
Sur les réseaux sociaux et à travers les médias classiques, les spécialistes de la santé passent leur temps à alerter la population contre le variant Delta. Dans une publication faite sur Facebook le 12 juillet dernier, le docteur Mamadou Mansour Diouf, médecin réanimateur, met en garde contre les dérive du variant delta et avertit: « avec moins de 1% de couverture vaccinale d’une population dont la plupart n’ont reçu qu’une seule dose en attendant une hypothétique seconde dose et une pénurie de vaccins, organiser des rassemblements sauvages open bar constitue une mise en danger manifeste de la vie d’autrui ». Nonobstant le caractère grave de l’heure et les alertes des médecins, un désintéressement total assimilable à une démission collective est notée au niveau de toutes les couches des populations.

Et pour ne rien régler, l’Etat étale toutes ses limites quant aux mesures idoines à prendre. Eu égard aux nombreuses manifestations contre les différentes mesures de restriction, les mois passés, le régime actuel ne peut plus envisager d’y recourir au moment où d’autres pays comme la Tunisie sont en train de corser les mesures. La plus grande faillite des autorités actuelles réside dans leur valse incessante et improductive entre interdictions et levées de restrictions. C’est pourquoi il n’est pas besoin d’être devin pour parier que l’Etat n’osera plus prendre ses responsabilités pour interdire ou demander même la suspension des rassemblements religieux et l’instauration d’un couvre-feu. Il y va de sa survie…politique.
Commentaires