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Inondations 2020: L’Assemblée nationale présente son rapport
Publié le mercredi 30 juin 2021  |  Enquête Plus
Examen
© aDakar.com par LB
Examen de la restitution des conclusions de la mission d’information parlementaire sur les inondations
Dakar, le 28 juin 2021- Les députés de l`Assemblée nationale ont examiné, ce lundi 28 juin 2021, en plénière, la restitution des conclusions de la mission d’information parlementaire sur les inondations.
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Alors qu’un nouveau cycle va repartir dans la lutte contre les inondations avec l’hivernage, une mission d’information parlementaire a présenté ses résultats, avec les explications des membres du gouvernement.

Dakar a accueilli ses premières gouttes de pluie le week-end dernier. Si elles sont porteuses d’espoir pour les agriculteurs des rares zones cultivables de la capitale sénégalaise, ces précipitations suscitent déjà craintes et angoisses chez beaucoup d’habitants, en premier lieu ceux vivant dans les zones inondables.

Pourtant, 766 milliards de F CFA déroulés à hauteur de 66,65 %, ont été investis, selon les autorités. Mais beaucoup restent sceptiques sur l’effectivité de l’exécution. La raison est encore fraîche dans les têtes : les inondations provoquées par les pluies du 5 au 6 septembre 2020.

Dix mois plus tard, l’Assemblée nationale a été le réceptacle des explications du gouvernement sur ce qui a été effectivement fait. Les dégâts occasionnés par ces fortes précipitations et la polémique qui s’ensuivirent ont poussé le bureau de l’Assemblée nationale à mettre en place une mission d’information parlementaire du 15 septembre au 31 octobre 2020, sur le dossier des inondations. Demandée dans le cadre du contrôle de l’action du gouvernement, elle cherche à faire le point sur l’état d’exécution des travaux de mise en œuvre du Programme décennal de lutte contre les inondations (PDLI) 2012-2022.

Cette mission était présidée par le député de la majorité Pape Sagna Mbaye et comptait 10 députés Benno Bokk Yaakaar, 3 du groupe de l’opposition Liberté et démocratie et 2 du groupe des députés non-inscrits. Après avoir rendu son rapport qui a été présenté au président de la République, un résumé a été présenté hier aux députés, suivi d’une séance d’explications.

Ils étaient sept à défendre l’action du gouvernement face aux députés parlementaires : le ministre de l’Eau et de l’Assainissement Serigne Mbaye Thiam, le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome, le ministre du Développement communautaire et de l’Equité sociale et territoriale Samba Ndiobène Ka, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique Abdoulaye Seydou Sow, le ministre des Finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires Oumar Guèye et le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement Mansour Faye. Sans oublier le ministre chargé des Relations avec les Institutions.

Une pluralité d’acteurs qui s’explique, selon Serigne Mbaye Thiam, par le caractère multi-acteurs et multi-secteurs du Programme décennal de lutte contre les inondations.

Pour le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, ‘’le rapport présenté au chef de l’Etat, en octobre 2020, porte beaucoup d’éléments de convergence avec l’évaluation faite par le gouvernement en 2020, qui situe le taux d’exécution du programme à 66,65 %, correspondant à 511,231 milliards de nos francs sur la somme initiale’’.

Vice-Président de la mission d’information parlementaire, le député Mamadou Lamine Diallo a souligné que les participants n’ont, dans le cadre de ce travail, fait qu’un compte rendu des chiffres que les différents ministres et directeurs généraux leur ont servis. Le leader de mouvement Tekki a également déploré que l’Assemblée nationale n’ait pas dépêché une mission parlementaire, ce qui aurait permis de vérifier les chiffres avancés par les concernés. Ce que la mission n’a pas pu faire.

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OUMAR GUEYE, MINISTRE DES COLLECTIVITES TERRITORIALES

‘’On ne reverra pas de pirogues à Keur Massar’’

‘’Nous ne verrons pas à Keur Massar les pirogues que l’on a vues l’année dernière, lors des inondations’’. Cette promesse a été faite hier, devant les députés, par le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires.

Oumar Guèye s’exprimait dans le cadre de la séance plénière organisée par l’Assemblée nationale pour présenter le rapport de la mission d’information parlementaire qu’elle avait mise en place pour faire la lumière sur l’exécution du Programme décennal de lutte contre les inondations (PNDL). Les pluies des 5 et 6 septembre 2020 avaient installé cette partie de la banlieue dakaroise dans les eaux, amenant le président de la République à débloquer 15 milliards de F CFA. Aujourd’hui, le maire de Sangalkam informe que ‘’95 % des travaux ont été réalisés sur un délai record de 5 mois’’. Oumar Guèye ajoute que ‘’sur 10 km de réseau de drainage, 95 % sont terminés. Sur 7 bassins de rétention, 5 sont déjà terminés’’.

Face aux parlementaires, il n’a pas manqué de citer les différents quartiers du Sénégal dans lesquels les problèmes d’inondations ont été ‘’réglés’’ : Dalifort, cité Soleil, Wakhinane Nimzatt, la mosquée de Touba, etc. Mais, regrette-t-il, ‘’le problème des réalisations faites dans le cadre des assainissements, c’est qu’elles ne se voient pas. Les constructions sont enterrées et souvent oubliées’’.

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RAPPORT DE LA MISSION D’INFORMATION PARLEMENTAIRE

Les députés confirment les chiffres servis par le gouvernement sur les inondations

‘’EnQuête’’ vous propose un résumé du rapport présenté par les députés au président de la République sur les dossiers des inondations

Évalué à près de 767 milliards de F CFA, le PDLI est articulé autour de trois phases, informe le rapport de la MIP : la phase d’urgence 2012-2013 pour 66 milliards, la phase intermédiaire 2014-2016 pour 250 milliards et la phase moyen et long terme pour 450 milliards. Le PDLI est également réparti à travers trois sous-programmes que sont l’aménagement du territoire et l’amélioration de la connaissance des zones d’inondation ; la restructuration et le relogement des populations sinistrées ; et la gestion des eaux pluviales.

Pour la première sous-composante, le rapport des députés établit que des investissements à hauteur de 11 milliards de F CFA ont été consentis avec pour objectif principal de doter l’Anacim d’un radar météorologique permettant de localiser les précipitations à 100 km pour la mesure et de 150 à 200 km pour la détection des phénomènes dangereux. Le volet restructuration et relogement des populations sinistrées a reçu des investissements pour un montant de 33 milliards de F CFA, selon le rapport, à travers la construction de 1 843 logements sur 2 000 à la cité Tawfeek Yakaar et 505 sur 891 qui restaient à achever à la cité Jaxaay ; de même que la réalisation en cours de 700 logements entre Thiès, Joal, Saint-Louis, Fatick et Kaolack.

A cela s’ajoute, dans le cadre de ce volet, de la restructuration de Hann-Petit-Mbao et de Tivaouane par la fondation Droit à la Ville pour 13 milliards et des équipements sociaux de base construits par l’Apix.

L’essentiel des investissements notés par les enquêteurs parlementaires a été effectué dans les programmes de gestion des eaux pluviales avec 438 milliards de F CFA à travers 85 000 ml de réseaux de drainage, plus d’une quarantaine de stations de pompage et plus d’une vingtaine de bassins de rétention.

Dans ce volet, ont été ajoutées les réalisations des projets de Promovilles et de l’Ageroute.

Selon le rapport de la mission d’information parlementaire, les efforts déployés dans le cadre de la PDLI ont commencé à être efficaces et des progrès notoires sont ressentis. Les infrastructures de drainage des eaux de pluie ont permis de libérer plus de 18 villes et quartiers à Ouest-Foire, Guinaw-Rails Nord, Thiaroye-Gare, Bambey, Fatick, etc. Les mêmes appréciations ont été notées sur le relogement de milliers de familles qui ont été déplacées en mettant à leur disposition des maisons clefs en main.

Au total, l’évaluation faite par la mission d’information parlementaire montre que le programme initial de 767 milliards de F CFA est présentement exécuté à hauteur de 511 milliards de F CFA, soit 66,65 %.

La mission d’information réalisée par les députés a permis aux parlementaires de constater que plusieurs sites inondés résultent d’une occupation des zones inondables par des populations. Cela est d’autant plus préoccupant que, selon l’Anacim, il est fort probable que le Sénégal ait quitté une période de sécheresse de 30 ans pour entrer dans une période humide. Toutefois, il faudra des études scientifiques plus poussées pour le déterminer avec certitude.

Si l’essentiel des réalisations du PDLI est concentré à Dakar, l’assainissement, constatent les députés, n’est pas érigé en priorité dans le cadre des projets de lotissement et dans la procédure de mise à disposition des parcelles aux populations. C’est même le cas avec les constructions de la nouvelle ville de Diamniadio. Cela n’empêche qu’il a été noté un soulagement des populations partout où des ouvrages du PDLI ont été réalisés.

Dans leurs recommandations, les enquêteurs de la mission d’information parlementaire invitent les autorités à accorder plus d’importance aux alertes de l’Anacim, notamment en direction des populations des zones sensibles. L’identification de 401 sites endémiques répartis sur tout le territoire devrait, indique le rapport, pousser les autorités à réactualiser le PDLI. Le document invite également à l’allègement des procédures de lotissement et à la planification de l’urbanisation.

Il est aussi important, note-il, de désigner les acteurs responsables de la maintenance et du suivi des ouvrages et renforcer les mesures de contrôle contre l’occupation anarchique des bas-fonds, lacs et voies d’eaux.

MISSION D’INFORMATION PARLEMENTAIRE SUR LE PDLI

Des chiffres qui prêtent à confusion

Le taux réel d’exécution du Programme décennal de lutte contre les inondations est sujet à interprétations. En effet, dans le rapport de la mission d’information parlementaire sur le dossier des inondations présenté hier à l’Assemblée nationale, l’évaluation des réalisations faites par les députés fait état d’un taux d’exécution de 66,65 %, soit 511 milliards de F CFA sur les 766 prévus par le plan décennal.

Mais un fait intriguant peut être noté dans le résumé du rapport. Sur les constats généraux rapportés par les parlementaires enquêteurs, le 2e point précise que ‘’le document remis à la mission par le ministère des Finances et du Budget comptabilise une dépense totale de 291 338 984 746 F CFA, soit un taux de réalisation de 38 % à deux ans de la fin du programme’’.

Ajouté en annexe au résumé du rapport, ce document dénommé ‘’Base de travail du ministère de Finances et du Budget’’ liste une cinquantaine de programmes mis en exécution dans le cadre du Programme décennal de lutte contre les inondations.

Lors de son passage, le député Cheikh Abdou Mbacké a interrogé le ministre des Finances et du Budget sur cet écart. Abdoulaye Daouda Diallo a reconnu que ‘’de 2012 à 2020, ce qui est directement passé par le budget de l’Etat sur la base des 51 projets identifiés et sortis des caisses du Trésor Public, correspond effectivement à 291 338 984 746 F CFA’’.

Toutefois, explique-t-il, ce montant n’inclut pas tous les investissements réalisés par des structures autonomes, qui ont des budgets autonomes sur lesquels le ministre des Finances n’a pas l’occasion de savoir ligne par ligne les dépenses consenties. Il s’agit de l’Apix, de l’Ageroute, de Promovilles, etc.

Aïda Mbodj a perdu sa mère

La séance de présentation du rapport de la mission d’information parlementaire a été marquée par l’annonce du rappel à Dieu de la mère de l’honorable députée Aïssatou Mbodj dite Aïda.

Présente lors de cette session, l’ex-maire de Bambey a dû prendre congé de ses collègues dans la discrétion, laissant le soin à quelques collègues d’annoncer la mauvaise nouvelle à l’hémicycle. Les députés Cheikh Bara Doly et Mamadou Lamine Diallo ont saisi le président de l’Assemblée nationale qui a demandé à l’assistance d’observer une séance de prière à la mémoire de la disparue.

Moustapha Niasse a profité de l’occasion pour rappeler tout le bien qu’il pouvait témoigner sur la défunte, qui ‘’était (sa) mère aussi. Je peux attester devant cette Assemblée de sa piété et de sa dévotion à l’islam’’.

Sokhna Adjaratou Aminata Sarr était également la mère de Pape Abdou Khadre Mbodj, député de la 12e législature. L’enterrement est prévu aujourd’hui à 11 h à Bambey.
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