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Dette publique en 2021: 9 694,6 milliards de dette contactée par l’administration centrale
Publié le lundi 21 juin 2021  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Le président sénégalais, Macky Sall, et la directrice du FMI, Kristalina Georgieva, se serrent la main lors d`un conférence organisée à Dakar, le 2 décembre 2019.
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L’encours de la dette publique de l’administration centrale sénégalaise est projeté à 9694,6 milliards en 2021 contre 8904,7 milliards un an auparavant, soit une hausse de 8,9% sur la période. Selon le rapport de la situation économique et financière en 2020 et perspectives 2021, rendu public hier, par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), il devrait représenter 64,7% du Produit intérieur brut (Pib) en 2021 contre un taux de 62,8% l’année précédente.



Le Sénégal est à moins de 5% du seuil du ratio d’endettement de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa). Il ressort du rapport de la situation économique et financière en 2020 et perspectives 2021, rendu public hier, par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), que l’encours de la dette publique de l’administration centrale est projeté à 9694,6 milliards en 2021 contre 8904,7 milliards un an auparavant, soit une hausse de 8,9% sur la période. ‘’Il devrait représenter 64,7% du Produit intérieur brut (Pib) en 2021, contre un taux de 62,8% l’année précédente. Le ratio devrait demeurer ainsi en dessous de la norme retenue dans le cadre du pacte de convergence de l’Uemoa’’, renseigne le document.

La même source indique que les dons devraient passer de 324,5 milliards en 2020 à 292 milliards en 2021, soit une contraction de 32,6 milliards. Le repli des dons s’explique, d’après la Dpee, par la baisse de 67,2% des dons budgétaires. En effet, avec l’avènement de la Covid-19, un grand afflux de dons budgétaires a été noté passant de 16,7 milliards en 2019 à 194,7 milliards en 2020 et une estimation de 64 milliards en 2021. ‘’Par ailleurs, ce dernier montant prend en compte l’appui budgétaire annoncé pour 20 milliards de la Banque mondiale pour appuyer la campagne de vaccination. Quant aux dons en capital, ils devraient se conforter de 98,2 milliards (+75,6%) pour s’établir à 228 milliards en 2021 confortant ainsi le déroulement des projets financés par les partenaires extérieurs’’, lit-on dans le rapport.

Les recettes globales sont projetées en hausse de 6,7% atteignant ainsi 3 034,5 milliards en 2021, contre une réalisation de 2 842,7 milliards en 2020. Cette progression devrait bénéficier de la relance de l’activité économique et des mesures de réformes fiscales. Elles sont constituées de recettes fiscales pour 2 564,5 milliards, de recettes non fiscales pour 118 milliards, de recettes exceptionnelles pour 60 milliards et des dons pour un montant de 292 milliards. ‘’La hausse des recettes fiscales serait tirée principalement par l’accroissement des impôts sur les biens et services, les impôts sur le revenu, les bénéfices et gains en capital’ (+8,3%) et les ‘impôts sur le commerce extérieur et les transactions internationales’ (+6,3%). Au niveau des différentes composantes sous rubriques, les impôts sur les biens et services devraient bénéficier de la bonne tenue des taxes spécifiques sur la consommation hors pétrole et de la TVA intérieure hors pétrole qui sont attendues respectivement à 98,7 milliards et 390 milliards en 2021, soit des hausses respectives de 42,2% et 15,6%. Cette hausse résulte, d’une part, de l’effet escompté de l’institution d’une taxe sur les bouillons alimentaires de 25 milliards et, d’autre part, des effets attendus de la politique de relance de l’activité’’, explique la Direction en charge de la Prévision et des études économiques.

Quant aux impôts sur le revenu, la Dpee informe qu’ils devraient bénéficier de la réforme relative à l’application effective du prélèvement de conformité fiscale, ainsi que des actions au niveau de la Direction des services fiscaux pour sécuriser et conforter l’assiette des contribuables avec des effets escomptés d’environ 32,5 milliards en 2021. Mais aussi, d’un renforcement de la gouvernance de la valeur en douane au niveau du cordon douanier. Du côté des recettes attendues au cordon, les droits de porte hors pétrole devraient se conforter de 10,1% pour se situer à 311,5 milliards en 2021. ‘’Cette amélioration serait due au retour progressif du rythme des importations associées aux mesures de réformes engagées par la Douane. Il s’agit, entre autres, des actions visant une meilleure gouvernance de la valeur en douane, un renforcement du contrôle après dédouanement axé sur les produits à risque, un suivi plus affiné des niches sur la taxe sur la valeur ajoutée (Tva) suspendue ainsi que l’utilisation de la nouvelle version du système de dédouanement de Gaïndé’’, justifie notre source.

La pression fiscale devrait ressortir à 17,1% du Pib

Il ressort aussi du rapport qu’au terme de l’année 2021, la pression fiscale devrait ressortir à 17,1% du PIB, soit un relèvement de 0,4 point de pourcentage comparativement à 2020. Une progression qui reflète, notamment, d’après la Dpee, les effets escomptés des réformes fiscales, ainsi que les premiers résultats de la SRMT. Au niveau des recettes non fiscales, les recouvrements sont attendues en repli de 9,8% pour se situer globalement à 118 milliards en liaison avec la contraction de 18 milliards (soit -39,2%) attendue sur les dividendes à percevoir (28 milliards). Ceci, en raison, notamment, de la baisse des revenus de 2020, mais également, d’une faible évolution des commissions de transferts avec des recouvrements prévus à 12,6 milliards en 2021 contre 11,8 milliards en 2020.

‘’Les dépenses totales sont, pour leur part, projetées à 3 851,5 milliards en 2021 contre 3 745,7 milliards en 2020, soit une progression modérée de 2,8% en la faveur du financement de la relance de l’activité économique (PAP2A), notamment, le programme d’urgence pour l’insertion et l’emploi des jeunes ainsi que la campagne de vaccination contre la Covid-19. Globalement, il ressortirait une forte progression des investissements financés par l’Etat et une réduction globale des charges de transferts courantes ; ces dernières ayant connu une hausse exceptionnelle en 2020 dans le contexte de la lutte anti-Covid-19’’, souligne le document.

La Dpee note aussi que, pour les charges, elles devraient ressortir en baisse de 5,9%, passant de 3 134,3 milliards à 2948,1 milliards en 2021. Cette diminution serait sous l’impulsion, notamment, de la baisse des transferts exécutés sous forme de dons courants, mais atténuée cependant par l’accroissement des charges d’intérêt sur la dette et la rémunération des salariés. ‘’En effet, les dons courants devraient baisser de 60,8% pour se situer à 265,8 milliards en liaison avec l’atténuation des transferts de la première année du Covid-19 et la poursuite de l’option de rationaliser les charges de consommations publiques. En revanche, les charges relatives à la masse salariale (904,9 milliards) et aux intérêts sur la dette (318,3 milliards) devraient maintenir leurs tendances haussières avec des taux respectifs de 12,5% et 9,9%. Les dépenses en termes d’utilisation des biens et services devraient revenir progressivement à la normale avec une progression de (51,8 milliards ; +18%) pour se situer à 337,3 milliards en 2021’’, prévient la Dpee.

Les investissements globaux projetés à 1 525 milliards, en 2021

Au niveau des investissements, il est relevé que les acquisitions nettes d’actifs non financiers devraient progresser de 47,8% pour se situer à 903,4 milliards. Ce montant est composé de 119,4 milliards de dépenses exécutées directement par l’Etat et 784 milliards financés sur ressources extérieures. De plus, les investissements exécutés sur le budget de l’Etat sous forme de transferts et classés sous la terminologie ‘’dons en capital’’ au niveau des charges, devraient se contracter de 12% passant de 706,3 milliards en 2020 à 621,6 milliards en 2021. Au total, les investissements globaux sont projetés à 1 525 milliards en 2021, soit une progression de 15,8% en glissement annuel.

Concernant le financement du déficit budgétaire en 2021, il est projeté à 817 milliards, selon notre source et devrait être assuré globalement par une accumulation nette de passifs. Celle-ci résulterait d’un financement extérieur net chiffré à 603,2 milliards associé à un financement intérieur estimé à hauteur de 213,7 milliards. ‘’S’agissant du financement extérieur, il devrait bénéficier des tirages sur prêts projets et de tirages sur prêts programmes pour des montants respectifs de 556 milliards et 292 milliards en 2021 (dont un montant de 201 milliards du Fonds monétaire international). L’accompagnement du Fmi s’inscrit dans le cadre du programme pour faire face à la persistance de la Covid-19 et à la campagne de vaccination, tout en préservant la soutenabilité du cadre macroéconomique.

Concernant le financement intérieur, il devrait être marqué essentiellement par la sollicitation des titres publics et des crédits bancaires pour un montant net estimé à 244,3 milliards. Quant à l’amortissement de la dette extérieure, il est projeté à 397,3 milliards en 2021. La contribution nette des titres de créances s’élèverait à 152,9 milliards au niveau du financement extérieur’’, relève la Dpee.
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