CROYANT naïvement qu'un "Ultime Appel" que j'avais lancé par voie de presse, il y a cinq ans déjà, précisément les 02 et 03 juin 2016, allait déclencher, un tant soit peu, un élan unitaire, base d’une renaissance salutaire et constructive dont la Grande Famille Léboue, longtemps traumatisée et affaiblie par d'inutiles querelles intestines, avait grandement besoin, je reçus plutôt, tel un boomerang, une réaction extrêmement négative, où l'arrogance se le disputait à la suffisance.
JE PRIS alors la résolution de ne plus piper mot sur les vicissitudes de "ma" turbulente Communauté, dont un désolant clivage semblait, à travers les âges, la poursuivre comme une malédiction.
CONSCIENT que la défense efficiente des intérêts matériels et moraux de la Collectivité Léboue était inséparable à la préservation de son unité, il m'a toujours paru vital, de concert avec d'autres bonnes volontés, d'œuvrer à la transcendance des susceptibilités individuelles et des égos surdimensionnés. Mais nous dûmes rapidement nous rendre à l'évidence que nous prêchions dans le désert. Aussi, de guerre las, avions nous opté de remiser au placard nos utopies traditionnalistes et de nous résignâmes à revenir sur terre.
MAIS, voilà que, comme l'Hydre à sept têtes de l'Apocalypse, renaissant toujours de ses cendres, ces manoeuvres politiciennes, qui ont toujours gangrené la Collectivité Léboue, particulièrement à l'orée d'échéances électorales cruciales, reprennent allègrement le dessus. Avec leur cortège de dithyrambes inopportuns, d'allégeance politiciennes indignes. Et leurs maudits corollaires de querelles intestines et de clanisme malsain.
À L'HEURE où les "administrés" de cette vaillante communauté s'attendaient légitimement, de Ngor à Toubab Dialaw, à ce que leurs mandataires coutumiers restassent plus que jamais soudés et unis au «front»; au moment surtout où la majorité des victimes des litiges fonciers se compte en leur sein; assortis d’injustes expropriations forcées; qui ont fini par réduire de braves familles lébous de souches au statut de parias, en devenant de véritables étrangers sur la terre de leurs ancêtres ; pendant que ceux du littorale, qui depuis leurs aïeux vivent de ressources halieutiques, ne savent plus où donner de la tête, depuis que des bateaux-usines étrangers revigorés par de nébuleux contrats étatiques d’exploitation viennent impunément racler nos fonds marins, réduisant au chômage des familles entières de pêcheurs artisanaux, dont les fils valides ne trouvent d’autre salut que dans l’immigration clandestine, en bravant les océans, au péril de leurs vies… les élites de la Collectivité Léboue, qui peinent toujours à reléguer à l’arrière-plan leurs égos, ne trouvent pas d'autres priorités que de rivaliser de zèle, en se disputant des rôles indignes de sergents-recruteurs pour des politiciens en quête d'électeurs. Notamment pour les prochaines élections locales du 23 janvier 2022.
ET TOUS LES MOYENS sont bons, pour ce faire. On ne répugne même pas à dévoyer l'objectif d'une rencontre, censée poser des jalons d'une noble initiative portant "réconciliation de la grande famille léboue et la sauvegarde de son patrimoine historique et culturel". Les excès de zèle de "récupérateurs" professionnels auront vite fait de transformer cette "rencontre de l'espoir" en un meeting politique, avec comme point d'orgue l’intronisation de candidats pour les Élections Locales du 23 janvier prochain.
AINSI, là où il était question d'échanger et de débattre sur des sujets aussi vitaux et objet de vives préoccupations de la Communauté Léboue, comme les problématiques du foncier, de l’accès à l’eau potable, de la pêche artisanale, de la sauvegarde du patrimoine culturel Lébou, on eut plutôt droit à une liturgie politico-coutumiére, ponctuée de plébiscites de candidats peinards. Un véritable meeting d'intronisation politique, avec pour enjeu la Mairie de Dakar. Un lamentable détournement d'objectifs qui ne peut manquer de susciter de légitimes interrogations :
▪︎DANS QUELLE INSTANCE de la Collectivité Léboue ont été décidé ces indignes actes d'allégeance, et de quelle Collectivité Léboue parlaient-ils ?
▪︎QUI LES A MANDATÉ pour prendre des engagements aussi cruciaux au nom des 12 "pinths" (circonscriptions) et des 121 Villages de la Collectivité Léboue?
▪︎ILS SONT CERTES LIBRES d'aller personnellement se soumettre à la volonté d'un leader politique de leur choix, car nous sommes en Démocratie...
▪︎MAIS ILS N'ONT PAS LE DROIT d'engager dans leurs deals toute la Collectivité Léboue, qui est un patrimoine traditionnel commun !
▪︎QU'ILS FASSENT LEURS COMBINES politiciennes entre-eux, mais de grâce qu'ils laissent la Collectivité Léboue en dehors de leurs "combines-beurés".
▪︎LA COLLECTIVITÉ LÉBOUE ne leur appartient pas et ne les a pas mandaté non plus pour acter une quelconque "diébeulou" (allégeance) auprès d'un quelconque candidat politique.
▪︎DAKAR est devenue une ville cosmopolite. Les "Dakarois d'adoption" (Cap-Verdiens, Guinéens, Libano-Syriens, Citoyens ruraux...) y vivent, depuis plusieurs décennies, en parfaite symbiose avec les "Dakarois de Souche".
▪︎PRÉSERVONS cette richesse multiculturelle, en rejetant fermement toute velléité de RWANDISATION de notre Chère Capitale !
▪︎LA COLLECTIVITÉ Léboue, en tant que Patrimoine culturel et traditionnel commun, n'est donc pas :
☆ À PRÊTER
☆ NI À LOUER
☆ NI À VENDRE !
▪︎TOOÑ BAAXUL !
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NB: Un collectif de Cadres de la Ville de Dakar (je ne parle pas de l'Hôtel de Ville) rendra incessamment publique une DÉCLARATION d'alerte, afin que nulle n'en ignore !