Le Pr. Souleymane Mboup, qui place la formation continue au cœur des stratégies de lutte contre le Vih/Sida, a exposé les risques que les praticiens de la santé encourent en se limitant à ce qu’ils ont appris il y a quelques années.
L’évolution scientifique se fait à un rythme fulgurant. Elle impose à tous, notamment aux spécialistes de la santé, une adaptation et une réactualisation de leurs connaissances et savoir-faire. « Il est stratégique de disposer de possibilités de se recycler en permanence et avec des formations de haut niveau, au risque d’être rapidement dépassé », a prodigué le Pr. Souleymane Mboup, chef du laboratoire de Bactériologie-virologie de l’Hôpital Le Dantec. C’était lors de la cérémonie de clôture du 8ème Cours du diplôme universitaire de rétrovirologie biologie. Cette discipline, a affirmé l’universitaire, est un enjeu essentiel dans l’extension des programmes d’accès aux antirétroviraux dans les pays du Sud.
Cette formation, au bout de 8 ans, a acquis une certaine notoriété, en dépit de la complexité de l’organisation d’un tel évènement scientifique. « Ce Cours permet d’assurer la promotion de biologistes référents et compétents dans l’ensemble des domaines de la biologie nécessaires à la prise en charge thérapeutique correcte des malades et de mettre à niveau des structures », a-t-il argumenté.
Poursuivant, le Pr. Souleymane Mboup a indiqué qu’il aide à jeter les bases d’un dialogue entre biologistes et techniciens. Et, depuis son lancement, le Cours a formé 218 biologistes provenant de 21 pays d’Afrique. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a, pour sa part, apprécié positivement les efforts de modernisation des équipements entrepris par le Pr. Souleymane Mboup et salué le partenariat avec le Pr. Laurent Bélec de l’Hôpital Georges Pompidou de Paris. « Nous avons constaté qu’un ambitieux programme a été élaboré à travers ce Cours, afin que les expériences et innovations sur les stratégies biologiques, cliniques et comportementales soient partagées et débattues », a noté Mary Teuw Niane qui a estimé que cette démarche cadre avec les objectifs de son département.
Selon lui, le déficit de biologistes est souvent compensé par les laboratoires de recherches outillés pour la prise en charge de ces questions. « Par conséquent, il apparaît indispensable d’assurer la promotion de biologistes dont la vocation serait de guider le clinicien tout au long des étapes complexes dans la prise en charge du malade incluant la prévention et la gestion de l’échec thérapeutique », a souligné M. Niane.