Le père biologique d’Adji Sarr, l’accusatrice du leader du parti Pastef – Les Patriotes pour viols et menaces de mort, est sortie de son mutisme pour lui manifester son soutien. Fabirama Sarr défend sa fille cadette. « Je n’ai jamais renié ma fille. Adji n’est pas celle que la presse a décrite. Adji est une fervente musulmane et une fervente talibé baye niasse. Adji n’est pas une mauvaise fille, elle n’a jamais été mariée et n’a jamais eu d’enfant», a-t-il témoigné. « Que les Sénégalais sachent que j’ai trois enfants et que je n’ai jamais rejeté Adji Sarr que j’avais confiée à ma mère adoptive », rembobine-t-il. Il se dit meurtri et peiné depuis l’éclatement de cette affaire. Il réclame que la justice fasse le plus rapidement possible son travail pour que sa fille puisse être libre de tout mouvement. « Adji est une citoyenne qui a le plein droit de vaquer à ses occupations. Que la justice fasse son travail et qu’Adji passe à autre. » Il dit prier pour la paix. « Nous sommes embarqués dans une même pirogue qu’est le Sénégal. Prions pour le Sénégal ».
Adji est un Sénégalais comme Ousmane Sonko. Je prie pour Ousmane Sonko, car on ne s’est jamais dans la vie. S’il y a différend entre deux individus, il faut que l’autre pardonne. Ce que je souhaite c’est qu’il y a la paix dans cette affaire. Le Sénégal est une nation constituée de peuplades apparentées avec des liens inextricables. Nous voguons tous dans la même barque. Alors, nous périrons tous ensemble si l’embarcation en venait à sombrer», alerte-t-il.
Avant d’ajouter : « si 13 Sénégalais sont morts et que quelque part tu es à l’origine de ces décès, si tu ne ressens rien, c’est que tu n’es pas humain », fait-il remarquer. « Inchallah, il y aura la paix dans ce pays. Nous prions pour la paix. Je ne suis pas prêt pour en rajouter une couche. Nous voulons la paix. Nous écoutons la justice. Si cela ne dépendait que de moi, si je détenais la justice, l’affaire serait close. » « Ousmane Sonko est un musulman comme nous. Si deux musulmans ont des bisbilles, ils doivent résoudre leur différend. La meilleure des charités est de réconcilier les gens. C’est mon souhait : je veux la paix et je lance un appel à la Casamance. Même si deux coqs se battent, on doit les séparer à plus forte raison des humains. « Je demande pardon au peuple sénégalais et à Ousmane Sonko », répète-t-il.
Que de la santé d’Adji Sarr ? « Ma fille va bien on se voit et on se parle au téléphone régulièrement. » Dans la foulée, il dément qu’il aurait reçu de l’argent de l’Etat. « Je n’ai reçu aucun sou de l’Etat. Je vis en location, même le véhicule que j’ai conduit jusqu’ici on me l’a prêté », précise-t-il. Il conclut en donnant une leçon de déontologie aux journalistes. « Les médias doivent savoir comment traiter une information responsable. Si une information peut brûler le pays, il faut la censurer », conseille-t-il.
Adji Sarr ayant perdu très tôt ses parents, c’est donc sa grand-mère qui a pris en charge son éducation à Maya, où elle a fait ses premiers pas à l’école, à l’âge de 7 ans. Après ses études primaires, elle a rejoint le collège toujours à Fatick mais elle a abandonné les études trois ans après pour venir à Dakar.