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Tribunal de grande instance de Diourbel: Me Abdoulaye Babou brille par son absence
Publié le lundi 7 juin 2021  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Me Abdoulaye Babou, avocat
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L’incident qui a eu lieu, mardi dernier, lors de l’audience du tribunal de grande instance de Diourbel siégeant en grande correctionnelle continue de faire grand bruit, dans la région de Diourbel. Hier, l’avocat Me Abdoulaye Babou a brillé par son absence, au tribunal. Des proches du khalife général des mourides ont rendu visite au substitut du procureur de la république pour lui manifester leur soutien et se démarquer des propos de l’avocat.

Attendu hier au tribunal de grande instance de Diourbel siégeant en flagrant délit, Me Abdoulaye Babou a fait faux bond à ses clients. Les prévenus qu’il devait défendre ont vu leurs dossiers renvoyés jusqu’à une date ultérieure et cela à la demande de l’avocat. Ce dernier avait, le mardi, eu une passe d’armes avec le substitut Mamadou Saidou Diao. A la suite de cela, l’avocat Abdoulaye avait cru devoir faire une sortie au niveau de certaines radios de la place pour jeter en pâture le substitut du procureur.

Ensuite, Me Abdoulaye Babou s’en était ouvert à Serigne Moussa Nawel Mbacké et d’autres proches du khalife général absent de Touba, ce jour-là. Après cette sortie de l’avocat, la maison du magistrat avait été mise sous haute protection et gardée par les policiers du groupement mobile d’intervention dépêchés de Thiès. Depuis lors, le magistrat ne cesse de recevoir des messages de réconfort et de soutien de la plupart de hauts dignitaires mourides.

Après Serigne Amsatou Mbacké, responsable du dahira Khoudamoul Khadim, qui s’est entretenu au téléphone avec le substitut Diao, après le compte-rendu qui lui a été fait par Modou Diop Diaobé qu’il avait envoyé à Diourbel pour s’enquérir de la situation qui a engendré l’incident entre les deux auxiliaires de la justice, c’est Serigne Moustapha Abdou Lakram qui a fait le déplacement jusqu’au domicile du magistrat, mercredi passé. Venu un peu avant le crépuscule, Serigne Moustapha Abdou Lakram a longuement taillé bavette avec le substitut du procureur.

D’autres marabouts mourides se sont démarqués des propos de Abdoulaye Babou qu’ils ont vite fait de condamner.

L’UMS entre dans la danse, une plainte en cours

Cette affaire, qui occupe les discussions au niveau des grands-places de Mbacké, Diourbel et Touba, est loin de connaître son épilogue. L’union des magistrats du Sénégal (UMS) va au cours de sa réunion d’aujourd’hui se pencher sur cette affaire. Elle pourrait, d’après des sources dignes de foi, demander au ministre de la Justice, Garde des sceaux d’autoriser le parquet de Diourbel à s’adresser à la presse, afin que les populations sachent ce qui s’est passé réellement, ce mardi. D’ailleurs, le magistrat attend l’aval de ses supérieurs, pour porter plainte contre Me Abdoulaye Babou.

Sur l’incident d’audience en question, le substitut a donné sa version à son supérieur hiérarchique qui est le procureur de la république prés le tribunal de grande instance de Diourbel. Relatant les faits, il note : « lors des débats, Serigne Cheikhouna Bousso, contestant les faits d’escroquerie, soutenait n’avoir pas vendu le terrain litigieux au plaignant. Il arguait qu’en sa qualité de chef de village de la localité, il avait fait donation de la parcelle au plaignant qui devait l’occuper sous peine de désaffectation. Ecartant la vente alléguée, il expliquait que les 100 000 FCFA reçus représentaient des frais de bornage ».

Et le magistrat d’ajouter : « S’engouffrant dans cette version servie par Serigne Cheikhouna Bousso, Ibrahima Diouf se dédiait de ses propos préliminaires pour dire avoir obtenu le terrain litigieux à titre gratuit auprès de celui-là. Prenant la parole, j’ai posé à Ibrahima Diouf la question de savoir si les 250 000 FCFA qu’il avait déboursés représentaient alors un « Addiya » à l’endroit de Serigne Cheikhouna Bousso. Sur ces entrefaites, Maître Abdoulaye Babou (avocat de la défense), m’a interrompu net pour arguer que ma question était attentatoire à la dignité du « Mouridisme ». En lui rétorquant que je maintenais ma question, il demanda au greffier audiencier d’en faire mention et qu’il entendait adresser une correspondance à l’autorité. Dans la foulée de cette passe d’armes entre nous, tout en m’apostrophant et m’indexant du doigt, l’avocat renchérissait : « tu es qui ? ». Après lui avoir fait remarquer qu’il n’avait aucune injonction à me donner, il s’est permis de m’insulter en ces termes : « vas te faire foutre ! ». En réplique, je lui ai dit : « toi aussi va te faire foutre ! ». Faute de pouvoir nous calmer, le président a fini par suspendre l’audience ».

A noter que l’incident a eu lieu, lors de l’évocation de l’affaire Ministère Public et Sohibou Fall contre Serigne Cheikhouna Bousso et Ibrahima Diouf ; Cheikhouna poursuivi pour escroquerie et Ibrahima Diouf pour occupation illégale de terrain d’autrui. Sohibou Fall qui est le plaignant reproche à Serigne Cheikhouna Bousso d’avoir revendu un terrain qu’il lui avait vendu. Quant à Ibrahima Diouf, il s’est révélé que c’est lui qui occupait le terrain revendiqué.

Lors de l’enquête préliminaire, Ibrahima Diouf avait fait consigner avoir acheté auprès de Serigne Cheikhouna Bousso le terrain litigieux à 250.000 FCFA.
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