Le chef de l’Etat poursuit sa tournée économique dans le centre et le sud-est du Sénégal, avec la poursuite des inaugurations d’infrastructures et un focus sur ses réalisations.
Deuxième étape de la tournée économique du président de la République dans le centre et le sud-est du Sénégal, Kédougou a reçu, hier, le chef de l’Etat, Macky Sall. Comme à Kaffrine, il a procédé à l’inauguration d’une structure sanitaire d’une capacité de 150 lits : l’hôpital régional Amath Dansokho. « J’ai voulu, à travers cette structure sanitaire moderne, installer la région de Kédougou en bonne place sur la carte sanitaire de notre pays, en offrant à ses populations, un accès à des soins diversifiés et de meilleure qualité », assure un président de la République, visiblement marqué par le drame qui a ôté toute velléité festive aux événements de la journée. Il a demandé également au ministre de la Santé et de l'Action sociale que "les médecins, les spécialistes et le personnel qui seront choisis aient l'obligation de rester au moins 5 ans dans les régions. Ça va être une obligation. Il y'a pas de raison que ceux qui sont de Matam, Kédougou, Kolda ou de Ziguinchor ou de Matam ne puissent pas avoir de spécialistes, alors qu'à Dakar il y'a une pléthore".
D’ailleurs, avant sa prise de parole, Fodé Kéita, maire de Dimboli, la commune qui abrite le centre hospitalier Amath Dansokho, a exprimé sa satisfaction de voir un hôpital de niveau 2 au sein de sa commune. Et a demandé au Président de la République, dans la gestion de ce joyau, la territorialisation dans la stratégie de recrutement du personnel soignant. Autrement, de penser aux enfants de la région, au moment de choisir le personnel. Néanmoins, il a salué l’érection de l’hôpital qui va abriter l'essentiel des spécialités, avec un plateau technique de dernière génération, et leur éviter les déplacements vers Tambacounda distant de 233 km.
Ainsi, devant l’assistance, Macky Sall a rappelé que, lorsqu’il a organisé le conseil des ministres délocalisé de Kédougou, « beaucoup d’esprits tordus disaient qu’on ne faisait que des promesses. J’espère que les populations de Kédougou ont répondu d’elles-mêmes sur les promesses qui ont été tenues, à travers les merveilleuses infrastructures que nous avons inaugurées, aujourd’hui ». Il a ajouté, à l’endroit se ses détracteurs : ‘’Lorsque le Président de la République est en tournée économique, il n'est pas en campagne électorale. Il vient voir l'état d'exécution, les blocages, les difficultés, pour donner un coup d'accélérateur, puisque notre raison de vivre, c'est la satisfaction des populations".
Ainsi, il s’est remémoré que, candidat à la présidentielle de 2012, il s’était promis de désenclaver Kédougou, une fois qu’il bénéficierait de la confiance des Sénégalais. Car, lors de sa première visite, entre 2009/2010, il avait vécu d'énormes difficultés, dans ses déplacements, du fait de l'impraticabilité des routes. Il avait vu aussi la souffrance des populations confrontées aux difficultés à s'approvisionner en eau, entre les mois de mars et d’août. Ce sont ces manquements qui l'avaient poussé à faire cette promesse. Ainsi, à l’en croire, plus de 11 milliards de F CFA ont été injectés pour régler la question de l'eau. Le projet est entièrement financé par l'État du Sénégal.
En plus de l’hôpital régional Amath Dansokho, constate le chef de l’Etat, « la route Kédougou-Salémata, longue de 85 km, avec des cours d’eau, est en train d’être finalisée pour 42 milliards de francs CFA. S’y ajoute le démarrage de Promovilles, conçu pour apporter du soutien aux communes urbaines, afin de leur permettre de densifier leurs réseaux de voiries intérieurs à travers le pavage, l’assainissement et l’éclairage public ».
A Kédougou, Macky Sall a également inauguré le nouveau système d’alimentation en eau de cette commune, capitale régionale. D’un coût de 11 milliards de francs CFA, entièrement financé par l’Etat du Sénégal, il permettra aux populations locales de réduire considérablement leurs problèmes d’approvisionnement, avec une production journalière pouvant atteindre 200 mètres cubes d’eau. « Ici, justifie le président, il fallait agir aussi pour la santé des populations et pour l’eau. Nous avons mis en œuvre une solution révolutionnaire, avec le pompage à partir des eaux du fleuve Gambie. De faire le traitement et de les mettre à disposition des populations de Kédougou ». Le système sera pris en charge par la Sénégalaise des eaux.
Plus tôt dans la journée, le président de la République a lancé, à Tomboronkoto, les travaux du Programme de modernisation des villes (PROMOVILLES) et la phase II du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) dans cette région. Accueilli dans la sobriété par les autorités administratives locales de Kédougou, les responsables du PUDC, conformément à son invite après le décès accidentel de trois membres de l’équipe du site d’information Leral.net, Macky Sall a déclenché le système d’électrification des trois villages (Tomboronkoto, Ngary et Makounding), de même que le programme d’électrification des 2 000.
Piloté par le PUDC, ce projet vise à rehausser le taux de couverture sur le plan national, espérant le faire passer de 69 % en fin 2021 à 79 % en 2023, avec un accès à l’électricité de plus de 880 000 habitants supplémentaires. Il est articulé autour de plusieurs volets dont la construction de 520 km de dorsales électriques dans les régions de Kolda, Ziguinchor, Louga et Saint-Louis, Tambacounda, Kédougou, Sédhiou, Matam et Thiès. Y figurent également la réalisation de 6 750 km de lignes moyenne tension, la construction de 6 000 km de réseau basse tension, la fourniture et la pose de 2 000 transformateurs. Rien qu’à Kédougou, le projet va électrifier, selon un document du PUDC, 136 villages dont 60 à Kédougou, 39 à Salémata et 37 à Saraya.
Le Président a également annoncé la construction d'un aéroport qui pourra accueillir, en toute sécurité, les grands avions. Il souligne que l'aéroport de Kédougou fait partie des 5 localités sélectionnées pour en accueillir. Les autres villes sont : Saint Louis, Ourossogui, Ziguinchor, et Tambacounda.