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Baye Modou Fall, alias Boy Djine, se confie - ‘’Mon évasion est ma seule arme, pour dénoncer l’injustice
Publié le mercredi 2 juin 2021  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
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Vingt-quatre heures après son évasion, Baye Modou Fall alias Boy Djiné a accordé un entretien exclusif avec un confrère d’Itv. Le prisonnier le plus célèbre du pays a expliqué les raisons de son évasion. Il accuse le parquet d’avoir une dent contre lui, sa famille, ses affaires... Morceaux choisis.


Son évasion

‘’J’ai entendu des rumeurs qui soutiennent que j’ai des complices. Que des agents de l’administration m’ont aidé à m’évader. Je veux affirmer que j’ai utilisé mes propres moyens pour réussir mon évasion. C’est ma façon de lutter contre l’injustice. Eux réfléchissent, moi pareillement. Nous sommes tous dotés de raison. J’ai toujours dit qu’il n’y a pas de sécurité là où j’étais. Que je pouvais me faire la malle, quand je le voudrais. Nous avons un bon traitement, en tant que prisonniers. J’étais dans une chambre de 2m 10, avec une aération et deux lits. Nous étions deux. L’autre est un ressortissant malien qui est poursuivi pour terrorisme. J’aurais pu sortir avec lui, mais je ne l’ai pas fait. Il y avait une aération avec une grille en fer, je l’ai enlevée, la nuit. En ce moment-là, j’étais en grève de la faim.

‘’Je vis une injuste, depuis des années. Je pouvais le faire, bien avant, mais, je ne le voulais pas. Quand j’en ai eu marre et qu’il ne me restait que cette seule option, pour reprendre ma dignité, je l’ai fait. Depuis 2013, on m’arrête et le parquet fait tout ce qu’il veut. Il s’acharne sur moi. Rien ne justifie mon maintien en prison. Ils me retiennent en prison pour une affaire de vol au Lagon, en 2008. Cette affaire devait être jugée, depuis, mais rien n’a été fait dans ce sens. C’est une injustice notoire envers ma modeste personne.

‘’Après 2008, quand j’ai eu fini de purger ma peine, je suis retourné à mes affaires. Mais, puisque le commissariat central avait une dent contre moi, ils sont venus me chercher des poux. Ils m’ont arrêté, de nouveau. C’est un règlement de compte. Je ne dois rien à personne. Je le jure. Si le Tribunal m’appelle pour me juger, je vais aller répondre. J’ai purgé une peine de 9 ans. Je me bats pour que les Sénégalais sachent la vérité. C’est pour cela que je me suis évadé, à nouveau’’.

‘’Je fais confiance à 100% au tribunal. J’indexe le parquet. Je vais répondre, quand le Tribunal fera appel à moi, pour me juger. Ils font semblant de mener une instruction qui dure depuis plus de 9 ans’’.

‘’Je ne me vois pas comme un bandit’’

‘’L’histoire de Boy Djiné a démarré vers 2009, quand, ils disaient que j’étais mystique. Mais, cela n’a jamais été le cas. L’injustice au Sénégal m’a poussé à agir ainsi. En réalité, tous ceux avec qui j’ai été condamné ont été libérés, sauf moi. Je suis un technicien en informatique et maintenance. Je suis doué dans plusieurs autres secteurs aussi. Dieu a fait que, quand je vois faire quelque chose, je peux le reproduire. Je n’ai pas fait les bancs, mais je sais lire en français. J’avais mal, quand j’étais en prison. C’est à cause de cela que j’écrivais, souvent, des lettres incendiaires. Des choses qui secouaient l’administration pénitentiaire. Ils avaient peur, quand ils voyaient mes lettres’’.

‘’Moi, je ne me considère pas comme un bandit. On n’a fait que m’accuser. A l’origine, il y a eu une accusation mensongère. Un individu avait escroqué une usine. Il leur devait de l’argent et a dit que c’est moi qui l’avait volé. Alors, j’étais innocent’’.

‘’J’ai confiance à la justice, mais, il y a un côté noir. Il y a des gens qui font tranquillement et normalement leur travail. Le tribunal, par exemple, il rend justice. Je dis, tout temps, que le tribunal rend la justice. Je ne suis pas violent. Aucune arme n’a jamais été trouvée sur moi. Je suis contre le banditisme. Je ne me suis jamais battu avec personne. Je n’ai jamais agressé, violé, vendu de la drogue. Je ne sais même pas reconnaitre la drogue. Je ne fume même pas. Je ne fréquente pas les boites de nuit. J’aime le calme pour, soit, lire le Coran, soit, les khassida.

‘’J’ai opté pour l’évasion et rester sur place’’

Je suis resté au Sénégal, pour voir ce que la justice allait faire. Elle a refusé de me donner une liberté provisoire, prétextant que j’allais fuir, si je l’obtenais. J’ai opté pour l’évasion et rester sur place. Je suis dans ce pays. Je ne bougerai d’un iota. J’ai tout fait pour rencontrer Me Doudou Ndoye, car je voulais qu’il m’éclaircisse certains points du code pénal. J’ai tout fait pour avoir ses contacts. Après, il a été prouvé que c’était une injustice totale contre moi. Me Ndoye est venu et gratuitement me défendre. C’était une surprise. Son geste m’avait poussé à rester en prison. Cela, d’autant que je m’étais déjà évadé de la prison de Rebeuss.

‘’Je suis en entré en prison, pour une première fois, à Diourbel. Un voisin m’avait accusé d’avoir volé sa télévision. C’était des rumeurs. Moi, j’ai un don pour la maintenance. J’aidais beaucoup mes voisins. Une personne m’avait engagé. Il devait me donner 10 000 F CFA par jour. Je lui avais dit de garder l’argent jusqu’au moment où j’en aurais besoin. Au bout de 3 mois, je lui ai demandé mon argent, il a refusé. J’avais saisi tout son matériel. J’avais écopé d’une peine d’un mois. J’étais jeune. C’était des affaires des jeunes. Tous ceux qui me fréquentent savent que je ne mens pas. Je suis quelqu’un qui sait reconnaitre ses torts’’.

‘’La seule affaire que je reconnais, c’est le cambriolage à la SODIDA, mais, les autres, ce n’était pas moi’’.

‘’Je suis un transporteur’’

‘’J’emploie beaucoup de personnes. Je suis un homme d’affaires. J’ai fait le tour du monde, dans le cadre de mes activités. Je suis un transporteur. J’ai des camions. Je les ai hérités de mon père. J’ai investi aussi dans d’autres secteurs, mais je préfère ne pas en parler, car ils peuvent l’utiliser pour m’atteindre. On m’arrêté, en 2008. Et depuis lors, ce dossier peine à se terminer. C’est ce qui m’intrigue. Lorsque j’avais été arrêté par la DIC, pour une affaire de vol d’argent, j’avais rendu au propriétaire son argent. Lui-même l’avait reconnu. J’étais jeune. Pour étouffer l’affaire, j’avais reconnu l’erreur.

CHEIKH THIAM (AVEC ITV)
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