Vingt ans ont passé depuis qu’il s’est fait connaître sur la scène internationale et le reggaeman ivoirien a toujours le verbe tranchant. Rencontre avec un artiste engagé qui se rêve en « éveilleur de consciences ».
Alors que vous vous étiez fortement engagé contre le troisième mandat d’Alpha Condé en Guinée, notamment avec le titre ?Amoulanfe, certains vous reprochent de n’avoir rien dit quand Alassane Ouattara s’est représenté. Pourquoi ce silence ?
Je ne suis jamais resté silencieux. J’ai sorti un titre sur cette question du troisième mandat qui s’appelait Troisième dose, et j’ai été l’un des premiers à m’opposer aux troisièmes mandats. Quand Amadou Gon Coulibaly est mort [en juillet dernier] et qu’Alassane Ouattara a décidé de revenir sur sa décision, j’ai fait une vidéo pour donner ma position. Les gens auraient sûrement voulu que je sois dans la bataille sur le terrain. Mais je n’avais pas envie d’attiser encore le feu. Nous étions dans une impasse : je savais qu’Alassane Ouattara n’allait pas reculer et je ne voulais pas avoir de morts sur la conscience. Une chose est sûre : les troisièmes mandats bloquent le renouvellement de la classe politique, et partout où il y en aura, je m’y opposerai.