Dans une lettre ouverte publiée par AS, le technicien français explique les raisons de son départ du Real Madrid, non sans une certaine amertume.
Libre de tout contrat depuis son départ du Real Madrid, Zinédine Zidane a vidé son sac dans une lettre ouverte publiée par As ce lundi. Dans celle-ci, le technicien français explique les raisons de son départ, regrettant notamment le manque de confiance de ses dirigeants et messages publiés par la presse espagnole. Un entretien plein de franchise.
"Je m’en vais, mais je ne saute pas du bateau et je ne suis pas fatigué d'entraîner. En mai 2018, je suis parti car après deux ans et demi avec tant de victoires et tant de trophées, j'ai senti que l'équipe avait besoin d'un nouveau discours pour rester au top. Aujourd'hui, les choses sont différentes. Je pars car j'ai l'impression que le club ne me donne plus la confiance dont j'ai besoin, il ne m'offre pas le support pour construire quelque chose à moyen ou long terme", explique Zinédine Zidane, un brin amer dans ses déclarations.
"Je suis né gagnant et j'étais ici pour conquérir des trophées"
"Je connais le football et je connais les exigences d'un club comme Madrid, je sais que quand on ne gagne pas, il faut y aller (...) Mais ici une chose très importante a été oubliée, tout ce que j'ai construit au quotidien a été oublié, ce que j'ai apporté dans la relation avec les joueurs, avec les 150 personnes qui travaillent avec et autour de l'équipe. Je suis né gagnant et j'étais ici pour conquérir des trophées", rappelle ensuite le Ballon d'Or 1998, qui n'a jamais caché son amour pour la Maison Blanche, son club de coeur.
"Mais au-delà de cela, il y a les êtres humains, les émotions, la vie et j'ai le sentiment que ces choses n'ont pas été valorisées, et qu'il n'a pas été compris que la dynamique d'un grand club se maintient comme ça. Même, d'une certaine manière, on m'a fait des reproches. Je veux respecter ce que nous avons fait ensemble. J'aurais aimé que ma relation avec le club et avec le président ces derniers mois soit un peu différente de celle des autres entraîneurs", regrette Zinédine Zidane, qui ne demandait que du respect selon lui.
"Cela m'a blessé, ainsi que toute l'équipe"
"Je ne demandais pas des privilèges, bien sûr que non, mais un peu plus de mémoire. Aujourd'hui, la vie d'un entraîneur sur le banc d'un grand club est de deux saisons, pas beaucoup plus. Pour que cela dure plus longtemps, les relations humaines sont essentielles, elles sont plus importantes que l'argent, plus importantes que la célébrité, plus importantes que tout", explique ensuite le Français, avant d'évoquer le rôle de la presse dans toute cette histoire. Il ne s'en cache pas : il a été personnellement blessé ces derniers mois.
"C'est pourquoi cela m'a beaucoup fait mal quand j'ai lu dans la presse, après une défaite, qu'ils allaient me mettre dehors si je ne gagnais pas le match suivant. Cela m'a blessé, ainsi que toute l'équipe, car ces messages ont été intentionnellement divulgués aux médias, créant des interférences négatives avec le personnel, créant des doutes et des malentendus. Heureusement que j'avais des garçons merveilleux qui allaient mourir avec moi. Quand les choses ont mal tourné, ils m'ont sauvé avec de grandes victoires. Parce qu'ils croyaient en moi et qu'ils savaient que je croyais en eux", a enfin martelé Zinédine Zidane, dont le nom circule activement un peu partout en Europe depuis son départ.