Pour Noo lank, le nouvel avion présidentiel devrait faire partie de la flotte de la compagnie Air Sénégal, en cas de non déplacement du président de la République. Cela va rentabiliser son coût, selon la plateforme d’activistes qui s’attend par ailleurs à une baisse du train de vie de l’Etat.
Par Babacar Guèye DIOP – «Manifestement, le Président Sall a un problème de priorité. Au moment où le pays manque de tout (eau, électricité, infrastructures sanitaires, etc.) et où la pauvreté augmente, il n’a rien à faire que de nous payer un nouvel avion Neo 320, au coût de 60 milliards», a réagi le Collectif Noo lank dans un communiqué. La plateforme, née en décembre 2019 à la suite de la hausse du prix de l’électricité, considère qu’«engager cette dépense alors que le Ter est encore à quai, incapable de démarrer, est indicatif du manque de sens des priorités du Président Sall». Pape Abdoulaye Touré et ses camarades soulignent que cet avion sera amorti au coût annuel de «7 millions par jour, soit 2,5 milliards de francs Cfa par an, pendant 20 ans, compte non tenu des frais de carburant et opérations». Ce montant correspond, d’après Noo lank, à «l’achat de 400 véhicules par an au coût unitaire de 25 millions de francs Cfa pendant 5 ans». Pour rentabiliser cette dépense, tout en permettant au président de la République de pouvoir faire ses déplacements internationaux, Noo lank suggère d’affecter cet avion à Air Sénégal pour l’exploiter pendant ses périodes d’immobilisation où le Président ne voyage pas. «Cela rendrait par ailleurs inutiles des aménagements additionnels coûteux de luxe présidentiel. La compagnie nationale, durement affectée par la crise sanitaire, pourrait ainsi renforcer ses capacités et revenus commerciaux», propose le collectif jugeant «faramineux» le coût de l’avion.
De plus, Noo lank est convaincu que la responsabilité voudrait que le nouvel avion fasse «partie intégrante de la flotte d’Air Sénégal, tout en permettant les déplacements du chef de l’Etat, si nécessaire». Ces activistes notent que le fait que le Président Macky Sall «ait préféré se cacher et acheter un avion, sans que les Sénégalais en soient informés, démontre qu’il était parfaitement conscient que c’est une décision inopportune, impopulaire et contraire à la période difficile traversée par les contribuables qui ont vécu des privations de toutes natures durant la crise». Dès lors, Noo lank s’attend à une baisse du train de vie de l’Etat. «Les Sénégalais sont en droit de s’attendre à une baisse drastique des déplacements extrêmement coûteux du Président et des ministres. Ce serait aussi un exemple fort d’économie de ressources publiques et d’adaptation exemplaire à l’ère post Covid-19», soutient la plateforme.