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Approvisionnement du marché en poulet pour la Korité - Acteurs et autorités tablent sur un déficit de 10 %
Publié le mercredi 12 mai 2021  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
La filière volailles
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Malgré la dureté des coups portés par la pandémie du coronavirus au secteur de l’aviculture, le ministre de l’Elevage reste confiant pour un approvisionnement assez correct du marché en poulet. Il l’a fait savoir hier, lors d’une visite des installations de Sedima-Abattoir à Ndiar.



Si une petite inquiétude s’est installée sur une pénurie de poulet, à trois jours de la célébration de la fête de Korité, acteurs et autorités compétentes se veulent plus ou moins rassurants. Dans une filière durement frappée par la pandémie du coronavirus qui sévit encore au Sénégal, les résultats affichés par les aviculteurs dans l’approvisionnement du marché durant le ramadan montrent qu’il y a moyen de limiter la casse auprès des consommateurs.

En visite hier dans les locaux de Sedima-Abattoir à Ndiar, dans le département de Thiès, le ministre de l’Elevage et des Productions animales s’est montré optimiste quant à la fourniture du marché dans l’optique de la préparation de la fête. ‘’Les estimations qui nous ont été fournies font état d’une évaluation de la demande de l’ordre de 10 millions de poulets par mois. En comparant avec le volume de poussins mis à la disposition des fermes depuis 45 jours, l’on se retrouverait, lors de cette Korité, avec une production 9 millions de sujets. Ce qui rapporte à un déficit de 10 %. Ce qui est assez acceptable, vu les dégâts causés dans la filière par la pandémie’’, a déclaré Aly Saleh Diop.

Cet enthousiasme suit une visite des locaux de l’abattoir installé par le groupe Sedima, fonctionnel depuis 2017. Moment durant lequel le ministre de l’Elevage, en compagnie de sa collègue du Commerce et des Petites et moyennes entreprises, a pu apprécier les efforts réalisés par l’entreprise pour doter le Sénégal d’infrastructures modernes répondant à toutes les exigences de qualité et de service.

‘’L’Etat du Sénégal a pris la juste mesure de l’importance de la filière avicole. C’est pour cette raison qu’en 2005, des mesures de protection de la production locale ont été prises pour permettre aux acteurs de travailler dans un environnement propice. Nos encouragements accompagnent nos félicitations à votre endroit. Les efforts que vous avez déjà produits génèrent en vous une responsabilité qui ferait en sorte que vous restiez à ce niveau de standard pour tirer davantage cette filière naissante. Vous avez honoré notre pays’’, a dit Aly Saleh Diop.

‘’Nous sommes conscients de la responsabilité qui nous incombe et nous l’assumons fortement’’

Touchée par cette marque de reconnaissance, la directrice générale de Sedima et KFC Sénégal, qui a mené herself la visite guidée de ses illustres invités, s’est sentie revigorée. ‘’Il ne nous reste plus qu’à aller travailler. Cet engagement de notre ministre de tutelle, nous en avions besoin. C’est un honneur d’entendre ces propos. Nous sommes conscients de la responsabilité qui nous incombe et nous l’assumons fortement’’, s’enthousiasme-t-elle.

Leader de la filière avicole en Afrique de l’Ouest, le groupe Sedima pèse plus de 1 050 emplois directs et plus de 20 000 emplois indirects. Rien que sur le site de Sedima-Abattoir, 400 personnes sont employées lorsque l’entreprise tourne à plein régime. Entre 4 000 et 6 000 abattages y sont effectués par heure. Et cela n’empêche pas l’entreprise de s’inscrire dans un cadre écologique, puisque tous les déchets issus de la préparation des poulets sont réutilisés : les parties solides sont transformées en farine de poulet utilisée dans la fertilisation des sols, tandis que l’eau traité est offerte aux maraîchers qui ont flairé le bon coup et se sont installés en masse aux abords de l’abattoir.

Tout n’est pas rose pour autant. La pandémie de la Covid-19 continue à impacter négativement le secteur, en plus de quelques cas de grippe aviaire ayant conduit récemment à l’abattage de centaines de milliers de poulets. A Ndiar, révèle Anta Babacar Ngom, ‘’l’abattoir a été fermé l’année dernière pendant plus de 5 mois. Nous nous sommes battus pour préserver ces emplois’’.

Hausse des prix du poulet, conséquences du marché international du blé

Ces difficultés se répercutent également sur le prix du poulet. Ce qu’explique la DG de Sedima et KFC Sénégal : ‘’L’augmentation du prix du poulet est la conséquence de la hausse des coûts du maïs sur le marché international. L’alimentation des poulets se compose à 60 % de maïs. Et nous sommes obligés de l’importer à des prix élevés. Avec la pandémie, ces prix ont augmenté de 30 %. Une autre hausse pouvant atteindre 60 % est même annoncée dans les prochains mois’’.

Satisfaite des investissements consentis sur ce site, la ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises s’est réjouie ‘’de visiter des acteurs majeurs de la filière tels que la Sedima pour s’assurer de la disponibilité des poulets pour la fête’’. Aminata Assome assure qu’avec des industriels occupant plus de 60 % de la production avicole du pays, le ministère du Commerce, à l’image de l’ensemble des ministères du gouvernement, se tient à disposition pour leur apporter toutes les solutions nécessaires pour le relance de la filière.

Cette relance fait déjà l’objet d’un plan par lequel le ministre de l’Elevage et des Productions animales entend, sur instruction du chef de l’Etat, impliquer l’ensemble des acteurs, petits et gros producteurs. Selon Aly Saleh Diop, il permettra de ‘’mettre en place un système d’information et de gestion des données liées à la filière. Cela va nous permettre d’anticiper sur des facteurs exogènes, comme la pandémie. Vous pouvez être assurés que le ministère va mettre en place un cadre adéquat pour que la filière puisse continuer à se développer’’.

Un moyen urgent d’arriver à reprendre pleinement les activités de la filière pour répondre à la demande est, pour Anta Babacar Ngom Diack, un apport des autorités par des solutions pour diminuer les coûts d’acquisition du blé sur le marché international. Cela permettra de le répercuter sur le prix du poulet afin qu’il soit beaucoup plus accessible.

Lamine Diouf
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