Un an après l’interdiction des plastiques jetables et à usage unique, seules 9 000 tonnes de déchets sont retraitées sur les 200 000 produites chaque année.
Un attroupement se forme autour de Modou Fall, habillé d’une centaine de sachets multicolores. Chacun veut prendre en photo « l’homme plastique », ce militant qui se bat depuis quinze ans contre la pollution au Sénégal. A Guédiawaye, un quartier populaire de la banlieue de Dakar, il est venu sensibiliser les populations. Un an après l’entrée en vigueur de la « loi contre le péril plastique », « les gobelets qui traînaient dans la rue ont disparu mais il n’existe toujours pas de recyclage industriel des sacs », constate le militant. Le Sénégal produit toujours 200 000 tonnes de déchets plastiques par an, dont seulement 9 000 tonnes sont retraitées. Le reste est déversé dans la nature et les océans.
Une première loi avait été votée en 2015 pour interdire les sachets dits de « faible micronnage », peu épais, pas très résistants et donc difficilement réutilisables. Mal appliqué, le texte a été abrogé et remplacé par la loi de 2020. Cette dernière proscrit les plastiques à usage unique ou jetables, comme les gobelets, les couverts, les pailles ou les sachets. Des produits qu’on trouve encore en abondance sur les marchés… Pourtant, des efforts ont été faits : 182 opérations de contrôle ont été effectuées par les forces de l’ordre au cours de l’année 2020 et 70 tonnes de plastiques prohibés ont été interceptées, dont plus de la moitié dans la région de Dakar. D’autres saisies ont également eu lieu au niveau des douanes, selon le ministère de l’environnement, qui n’avance pas de chiffres.... suite de l'article sur LeMonde.fr