Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Nouveau CEMGA Cheikh Wade: ‘’Mes ambitions pour l’armée sénégalaise…’’
Publié le samedi 3 avril 2021  |  Enquête Plus
Cheikh
© Autre presse par DR
Cheikh Wade, Général de corps d`Armée
Comment


Le nouveau chef d’État-major général des armées (Cemga) a été installé hier dans ses fonctions de patron de la ‘’Grande muette’’. Le général de corps d’armée, Cheikh Wade, a indiqué les axes majeurs autour desquels il compte exercer son commandement.

Après le départ à la retraite du général de corps aérien Birame Diop qui va désormais être admis à la 2e Section des cadres de réserve de l’État-major général des armées, son successeur à la tête du chef d’État-major général des armées (Cemga) a été installé hier dans ses nouvelles fonctions par le ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba.

Le général de corps d’armée Cheikh Wade a ainsi décliné ses ambitions durant son magistère, pour ne pas dire les axes majeurs autour desquels il compte exercer son commandement. Il veut mettre à la disposition du Sénégal une armée résolument ancrée dans son cœur de métier et en mesure de faire face, fermement et avec succès, aux différentes formes de vulnérabilité pouvant mettre en péril son intégrité, sa sécurité et son unité.

A cet effet, poursuit-il, son intention est de prioriser, à tous les échelons, la préparation et le soutien aux opérations, en faisant atteindre aux différentes composantes un haut degré d’efficience face au spectre des menaces actuelles ou probables, à brève ou moyenne échéance. Mettant en œuvre une politique de formation adaptée à chaque catégorie de personnel et un entrainement continu des formations organiques, et s’appuyant sur un soutien logistique flexible et cohérent, il compte doter les armées de capacités adéquates pour conduire avec efficacité ses missions. Dans le sillage des actions décisives et très opportunes initiées par son prédécesseur, il entend ériger ‘’le système d’hommes’’ en socle de leur efficacité opérationnelle.

Parallèlement à cet innovant outil de pilotage, de planification et d’aide à la décision, la formalisation des parcours professionnels des personnels militaires, récemment validée et diffusée, devrait permettre d’opérer une meilleure gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences. Sous ce rapport, d’après le Cemga, le recrutement d’officiers sous contrat et la réactivation du corps des officiers de réserve seront d’autres innovations majeures de régulation des flux en vue d’une meilleure adéquation entre les besoins et les profils requis. Quant au recrutement national des militaires du rang, il devrait de plus en plus être ciblé vers les profils et besoins prioritaires exprimés par les grands commandements et services.

Au plan de la formation, les programmes infrastructurels innovants déjà entamés pour moderniser les plateaux pédagogiques des écoles et centres de formation, de même que la récente création d’écoles techniques des armées et services, et enfin la mise sur pied d’un pôle d’excellence de l’enseignement militaire supérieur, seront parachevés et consolidés. Ils doivent tous concourir à relever les standards de formation des personnels.

En effet, explique-t-il, il leur faudra poursuivre cette quête de qualité dans la formation de leurs ressources humaines, s’ils veulent disposer d’un instrument de défense crédible et performant. Aussi, dans un souci d’efficience et de cohérence, la restauration effective du commandement des écoles s’impose pour une meilleure prise en compte de tout le spectre de la politique de formation jusqu’à l’enseignement militaire supérieur.

En définitive, l’obtention de ressources humaines de qualité exigera, de sa part, une politique de recrutement mieux ciblée, une formation adaptée et des initiatives supplémentaires pour une plus grande attractivité des armées.

‘’J’entends poursuivre et accélérer cette montée en puissance’’

S’agissant de la logistique des armées, les efforts conséquents initiés par l’Etat depuis 2013, dans le cadre du Plan stratégique horizon 2025, ont permis d’améliorer significativement les conditions de vie et de travail des personnels ainsi que les capacités opérationnelles des composantes. Mais de nombreux défis subsistent. ‘’J’entends poursuivre et accélérer cette montée en puissance, dont les objectifs visent à garantir aux armées une autonomie logistique au niveau national. Celle-ci doit se traduire par une plus grande autonomisation des structures décentralisées, de manière à leur permettre d’assurer, en toute flexibilité, les missions qui leur sont dévolues. La priorité résidera dans la fourniture d’un soutien logistique de proximité dans les différentes chaînes fonctionnelles. En effet, nous devons tout mettre en œuvre pour assurer une bonne disponibilité technique opérationnelle et la préservation des matériels majeurs, dont le niveau élevé de maintenance demeure le seul gage d’une longue durée de vie et donc de rentabilité des investissements substantiels consentis par l’Etat’’, a soutenu le général Wade.

A ce titre, dit-il, dans un souci de cohérence capacitaire reposant sur l’interopérabilité en interarmées, leur concept de soutien logistique sera revisité pour l’adapter en permanence à la physionomie des armées et aux exigences inhérentes à leurs différents déploiements opérationnels. ‘’A l’évidence, en plus d’être bien formés et convenablement soutenus au plan logistique, les personnels devront sacrifier à un entraînement collectif très rigoureux, réaliste et axé sur leurs engagements opérationnels prévisibles, de manière à optimiser la qualité des enseignements reçus’’, fait-il savoir.

‘’Les grands commandements et services, responsables de la préparation opérationnelle centralisée, veilleront donc à ce que les modules et offres d’entraînement soient en cohérence avec les missions potentielles des formations et les équipements majeurs déjà acquis ou en voie de l’être. La présence et les actions dynamiques sur le terrain, prioritairement dans les zones frontalières, seront aussi mises à profit pour pratiquer une forme d’entraînement en situation réelle de travail. En outre, il est nécessaire que les performances des formations puissent être mesurables en termes d’atteinte des objectifs assignés. A ce titre, le recours aux nouvelles technologies d’instruction, notamment la simulation, sera fortement privilégiée pour faciliter le contrôle et l’évaluation, sans occulter les avantages comparatifs qu’ils procurent au plan logistique. De même, il sera procédé à l’accroissement des capacités d’accueil de nos structures d’entrainement et à la modernisation des infrastructures’’, explique-t-il.

Selon lui, les exercices majeurs, tels que les manœuvres zonales annuelles et la manœuvre nationale biannuelle, seront pérennisés et évalués avec objectivité pour que des mesures correctives idoines soient prises à tous les niveaux de commandement. ‘’En ce qui concerne les activités opérationnelles, est-il besoin encore de rappeler que la sécurisation totale du sanctuaire national, dont l’intégrité reste non-négociable, vaut tous les efforts et sacrifices, car nous avons le devoir moral et historique de préserver ce legs précieux de nos illustres anciens. Ainsi, s’appuyant sur la réorganisation en cours des composantes terrestre, maritime et aérienne, telle que prévue par le format des Armées horizon 2025, de même que la mise en service très prochaine de nouvelles capacités multiplicatrices de forces, il s’agira de poursuivre la densification du maillage territorial avec un effort marqué au niveau des zones frontalières’’, renseigne-t-il.

Avant d’informer que la présence des unités sur le terrain sera accrue, aussi bien par le niveau de déploiement que par la fréquence, notamment dans les espaces lacunaires ou zones enclavées du territoire. En outre, poursuit-il, tout en renforçant les mesures de sauvegarde des formations isolées, et dans un souci de réactivité, il sera procédé à un rapprochement du centre de gravité de la réserve générale vers les zones potentielles d’intervention. ‘’Confortées dans leur rôle central dans la défense opérationnelle du territoire national, les armées, force de 3e catégorie, accorderont un intérêt particulier au principe de réversibilité qui leur confère cette capacité à opérer avec les autres forces de défense et de sécurité dans l’accomplissement de leurs missions régaliennes. Bientôt dotée d’équipements de surveillance aérienne performants qui pourront assurer une bonne appréciation de situation de l’espace aérien national et d’une flotte de vecteurs opérationnels modernes et polyvalents, l’armée de l’air devra s’engager à recentrer son effort dans ses missions premières de défense aérienne et d’appui aux autres composantes. Un meilleur maillage du territoire avec l’ouverture prochaine de nouvelles bases aériennes participera à la réalisation de cet objectif’’ promet-il.

‘’Un accent particulier sera mis sur l’interopérabilité des moyens navals et aériens en service’’

En outre, selon le nouveau Cemga, les enjeux de sécurité maritime seront au cœur des défis qu’il leur faudra relever. Face à l’imminence de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, selon lui, la marine nationale, composante navale des forces armées et principal levier opérationnel de l’action de l’Etat en mer, se doit d’être équipée, organisée et préparée en conséquence.

‘’Voilà pourquoi les efforts déjà entamés pour une évolution capacitaire dans le contrôle effectif de notre zone économique exclusive vont se poursuivre, parallèlement à l’adaptation des concepts d’emploi et de préparation opérationnelle des unités, à l’évolution des menaces et à l’engagement en mer. Sous ce rapport, un accent particulier sera mis sur l’interopérabilité des moyens navals et aériens en service. Elle passera par l’acquisition des équipements et des compétences nécessaires à la conduite des opérations aéromaritimes qui nous garantiront l’efficacité dans la collecte et l’analyse de l’information, la réactivité dans les interventions et la supériorité dans l’usage de la force’’, informe-t-il.

A l’analyse, forger des unités opérationnelles crédibles serait hypothétique sans, au préalable, sécuriser l’environnement familial du militaire pour lui faire bénéficier de conditions optimales d’existence. En effet, selon lui, comme l’histoire militaire l’enseigne et leur rappelle au fil du temps, le bon moral du combattant permet de faire face à toute forme d’adversité. A ce titre, tout en réaffirmant la centralité de l’homme dans l’action militaire, il entend consolider tous les acquis structurants et soutenables dans la durée, que la politique sociale des armées a engrangés ces dernières années. Des mesures concrètes seront initiées, en explorant de nouveaux sentiers porteurs, avec toujours comme objectif prioritaire l’amélioration substantielle de la condition militaire, en particulier celles des catégories subalternes.

Il a soutenu qu’il compte sur la discipline, un bon commandement des subalternes, le respect, la solidarité, la fraternité d’armes et la confiance mutuelle entre les militaires durant son commandement.
Commentaires