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En détention préventive depuis 4 ans pour terrorisme: Le malien Boukary Bah pourrait être acquitté
Publié le jeudi 1 avril 2021  |  Enquête Plus
Rentrée
© Présidence par DR
Rentrée solennelle des cours et tribunaux
Dakar, le 8 janvier 2019 - La cérémonie officielle de rentrée solennelle des cours et tribunaux s`est déroulée, ce mardi, à la Cour suprême, en présence du chef de l`État et du garde des Sceaux.
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Après 4 ans de détention préventive pour ‘’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste’’, Boukary Bah, de nationalité malienne, a comparu hier mardi 30 mars, à la barre de la Chambre criminelle spéciale du tribunal de grande Instance de Dakar. Le représentant du ministère public a requis son acquittement.


Le maitre des poursuites a requis, hier, l’acquittement pour le ressortissant malien Boukary Bah. Le berger a fait face aux juges de la Chambre criminelle spéciale du tribunal de grande instance de Dakar, pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Il a été arrêté le 20 août 2017 à Dakar.

Boukary Bah avait oublié son téléphone portable dans une banque de la place où il souhaitait ouvrir un compte pour sécuriser ses avoirs. Le vigile qui a ramassé son cellulaire, a découvert dans l’appareil des vidéos à caractère djihadiste. Sur ces entrefaites, il s’est rendu à la Division des investigations criminelles où une exploitation technique du téléphone de marque Samsung a permis de confirmer les soupçons du vigile. Il est également ressorti des recherches des enquêteurs que l’accusé est membre d’un groupe WhatsApp dénommé ‘’Andal Pulaku’’. Ce groupe serait affilié au mouvement Ansar Dine dont l’émir est le djihadiste peulh Amadou Kouffa. Dans ce groupe WhatsApp dirigé par Iyad Ag Ghali, tous les membres sont des Peulhs. Et des images violentes y sont partagées.

Mais selon le représentant du ministère public, qui a pris le soin de parcourir plus de 102 messages WhatsApp de Boukary Bah, rien ne permet d’affirmer qu'il est sous le contrôle opérationnel d’un groupe djihadiste.

Devant la cour, l'accusé, d’une voix timide, a avoué, en puular, être membre de ce groupe, mais explique : ‘’C’est au foirail de Sicap Mbao que j’ai découvert ce groupe, par l’intermédiaire de mes compatriotes. Je leur ai demandé de m’y ajouter. Mais ce groupe n’est pas une plateforme pour des djihadistes. Nos discussions se limitaient à des civilités.’’

Par ailleurs, il a avoué connaitre Bouraïma Barry alias ‘’Atoumane’’, depuis son enfance, dans son village natal. Mais il précise toutefois ne pas connaître celui-ci en tant que terroriste. L’accusé a, en outre, précisé que son village est la cible de bandits et de rebelles qui leur volent leur bétail. S’agissant des vidéos retrouvées dans son portable, Boukary soutient ignorer la personne qui les lui a envoyées.

Venu au Sénégal pour la première fois en 2013, Boukary Bah, qui vient fréquemment dans ce pays pour y vendre son bétail, ajoute avoir juste entendu parler du groupe Ansar Dine. Il a, dans la même veine, déclaré que les attentats de 2016, qui ont occasionné la mort d'une dizaine de soldats maliens à Nampala, lui ont fait beaucoup de peine.

Dans leurs plaidoiries, les conseils de la défense ont salué le réquisitoire du parquet. Maitres Ballal et Mbengue se sont félicités de la "bravoure" du maitre des poursuites qui a requis l’acquittement de leur client qui, selon eux, a été injustement attrait à la barre.

La chambre criminelle rendra sa décision le 29 avril.
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