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Eau potable au Sénégal : pourquoi les ruraux ont soif
Publié le lundi 22 mars 2021  |  www.ouestaf.com
Réception
© aDakar.com par DF
Réception du forage de Hodioldé
Barkédji, le 17 mars 2016 - Le forage de Hodioldé, localité se trouvant dans l`arrondissement de Barkédji, a été réceptionné. Cette infrastructure va permettre un accès meilleur des populations à l`eau.
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L’eau potable est inégalement répartie au Sénégal. A elle seule, la capitale Dakar consomme 70% de la production d’eau sur l’ensemble du périmètre affermé de la Sénégalaise des eaux (SDE). Malgré la part belle faite à la capitale, elle n’est pas épargnée par les coupures d’eau.

La population rurale reste le parent pauvre de la politique hydraulique. Au sein de cette frange qui représente 67% de la population, seuls 4% (soit quelques 400 villages) ont accès au réseau de la SDE.

Selon l’ancien chargé de communication de la Société nationale d’exploitation des eaux du Sénégal (Sonees), Momar Seyni Ndiaye, ce déséquilibre qui caractérise l’approvisionnement en eau obéit à des «raisons». Et celles-ci guident le déséquilibre qui prive une bonne partie de la population de cette eau dont la disponibilité en quantité fait partie des droits humains.

«80 % des salariés sont à Dakar et 75 % des activités y sont concentrées. Donc la clientèle qui paye l’eau est à Dakar. C’est là où il y a plus d’abonnés» explique M. Ndiaye.

Autre argument que Momar Seyni Ndiaye jette dans la bassine : les industries qui payent l’eau à 1200 francs le m3, permettant aux petits ménages de l’acheter à moins de 200 francs, sont en majorité à Dakar.

A cela s’ajoute le fait que la SDE, liée à l’Etat par un contrat d’affermage (relatif à l’exploitation commerciale) est soumise à un certain nombre d’obligations relatives à des investissements. Elle est obligée de privilégier la recherche de rentabilité, selon une source proche de la société qui requiert l’anonymat.

Ce contrat, qui devait prendre fin en 2006, a été renouvelé six fois. A chaque fois qu’il a été prolongé, les obligations d’investissements de la société d’exploitation ont été revues à la hausse.

Dernier argument et non des moindres, selon M. Ndiaye, c’est que «la Sones a aussi l’obligation de contrôler l’exploitation par la SDE. Elle lui exige de vendre 85 % de l’eau produite et établit ses factures sur la base de ce pourcentage de production».

Des clauses balayées d’un revers de la main par l’Institut de recherche, de formation et d’action pour la citoyenneté, la consommation et le développement en Afrique (Cicodev), à travers une étude sur l’impact de la concession de l’eau sur les consommateurs défavorisés.

Pour l’Association internationale de droit sénégalais, dans un contrat de concession, le secteur privé s’engage à prendre en charge les opérations de gestion et de conduite des installations. Y compris leur extension pour répondre à l’évolution de la demande. L’Etat peut apporter son concours financier soit pour subventionner le service vendu, soit pour prendre en charge une partie des investissements.

La rentabilité à tout prix

Ce souci de retour sur investissement, en plus des disparités entre petits et grands consommateurs, impacte négativement sur l’équité en matière d’accès à l’eau potable et sur la responsabilité de l’Etat envers les populations.

Selon votre lieu de résidence et votre statut social, l’accès à une eau saine et potable varie. La moyenne sénégalaise en manière de consommation étant de 45 litres par jour et par personne, les petits centres ruraux, incapables de développer un système de distribution d’eau classique rentable, ainsi que les centres urbains secondaires aux investissements coûteux, sont ainsi exclus d’un accès décent à l’eau potable des réseaux publics.

Ce mode de gestion de la fourniture d’eau au Sénégal, qu’il émane d’une option politique ou commerciale, n’est cependant pas à une contradiction près. Les populations des zones «pauvres» payent l’eau plus cher que les urbains. En effet, les coûts de l’hydraulique rurale sont plus élevés que ceux de l’hydraulique urbaine.

Dans la tranche sociale, le m3 d’eau (1 000 litres) revient à 189 francs aux Dakarois. Dans les villages, une bassine d’eau ou la bouteille de 20 litres coûte entre 50 et 100 francs. Soit environ cent fois plus cher que pour les urbains.

Pénuries à Dakar, le recours aux nappes
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