Les troubles qui ont éclaté après l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko ont aussi été nourris par les restrictions sanitaires et leurs conséquences socio-économiques.
Le Sénégal vient-il d’ouvrir le bal des protestations politiques engendrées par la crise sanitaire ? Le raccourci est évidemment trop rapide, l’explication trop simpliste. Mais la pandémie de Covid-19 a cependant été un accélérateur de l’histoire.
Sur l’autoroute qui mène du nouvel aéroport Blaise-Diagne à Dakar, Abou a repris le chemin du travail. Une semaine plus tôt, il jetait des pierres pour exprimer sa colère contre « le recul de la démocratie, la mauvaise gestion de Macky Sall, sa soumission à la France et aux entreprises étrangères, sans bénéfice pour le Sénégalais lambda ». A 32 ans, avec deux enfants à charge et une deuxième année d’étude de géographie en pointillé, son travail de chauffeur est une nécessité. Depuis l’arrivée du coronavirus, il y a un an, l’économie s’est figée, le tourisme s’est effondré. Abou est passé d’une dizaine de courses par semaine à quatre par mois.... suite de l'article sur LeMonde.fr