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Sénégal : « Il faut repenser tout le système collectivement »
Publié le mercredi 17 mars 2021  |  lepoint.fr
Alioune
© Autre presse par DR
Alioune Tine, responsable d`Amnesty International pour l`Afrique de l`Ouest et du centre
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Entretien. Président du Think Tank Afrikajom, Alioune Tine partage avec « Le Point Afrique » les réflexions que lui inspirent les récents événements au Sénégal.

La sidération en a saisi plus d'un devant les troubles que le Sénégal, présenté comme « un modèle de démocratie en Afrique », a connus il y a deux semaines. Manifestement, le pays de la Téranga a accusé le coup de conséquences des pathologies que le think tank Afrikajom Center avait énoncées dans un rapport publié en juin 2020. Elles ont comme nom « crise de l'État de droit, de la démocratie représentative et de la gouvernance ». Du haut de ses trente ans d'expérience au service des droits de l'homme, de ses responsabilités passées aussi, entre autres, comme directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, expert indépendant de l'ONU chargé des droits de l'homme au Mali, cofondateur de la Plateforme de protection des lanceurs d'alerte en Afrique, et enfin président de la Rencontre africaine des droits de l'homme (Raddho) et du comité sénégalais des droits de l'homme et coordinateur du mouvement M23 d'opposition à la révision constitutionnelle souhaitée par l'ex-chef d'État Abdoulaye Wade, le fondateur et président d'Afrikajom Center, Alioune Tine, avait, avec ses équipes, repéré les fragilités des systèmes politiques des pays ouest-africains. Il a accepté de partager avec Le Point Afrique ses réflexions sur ce que cela lui inspire pour le Sénégal.

Le Point Afrique : Le Sénégal vient de vivre un moment particulièrement tendu à tous points de vue. Quelle réflexion cela vous inspire-t-il sur l'état d'esprit de la population ?

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Alioune Tine : La population a été très déçue et a exprimé de façon violente son ressentiment et ses angoisses par rapport à l'avenir, particulièrement la jeunesse qui a manifesté massivement avec une violence inouïe. À ma connaissance, il n'y avait jamais eu une telle violence depuis le début des indépendances dans ce pays. On a failli basculer. Pour la première fois, on a atteint le bord du précipice. On n'avait jamais vu cette forme de peur au sein de l'État et au sein de la population.

Pour une minorité de manifestants, il y avait une volonté réelle de vouloir renverser le gouvernement pour mettre un terme au règne de Macky Sall. Cela s'explique par plusieurs points. Nous n'avons jamais connu une crise politique dont la source est un problème de sexe. Ce n'est pas un hasard si le récit du complot politique a prospéré. Dans nos imaginaires, on préfère en réalité valider cette thèse, car c'est plus acceptable, plus décent pour la société. Il est aussi évident qu'il y a des arguments valides en faveur du complot, des arguments qui montrent aussi que notre démocratie électorale est malade.
... suite de l'article sur Autre presse

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