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Répression violentes des manifestations de la semaine dernière: Human Rights Watch demande l’ouverture d’une enquête
Publié le lundi 15 mars 2021  |  Enquête Plus
Manifestation
© aDakar.com par ND. F
Manifestation du Mouvement de défense de la démocratie (M2D)
Dakar, le 8 mars 2021 - La manifestation appelée par le Mouvement de défense de la démocratie (M2D) a regroupé des milliers de personnes avant d`être dispersée par les forces de l`ordre.
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L’organisation de défense des droits de l’Homme a publié hier une déclaration dans laquelle elle appelle les autorités sénégalaises à plus respect pour la liberté d’expression.

Le Mouvement de défense de la démocratie (M2D) ne tiendra finalement pas la manifestation de protestation pour la libération des personnes détenues, dans le cadre de l’affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko. Mais, il peut compter sur le soutien de Human Rights Watch. Dans une déclaration publiée hier, l’organisation de défense des droits de l’Homme estime que « les autorités sénégalaises devraient veiller immédiatement à ce qu’une enquête indépendante et minutieuse soit ouverte sur les décès signalés d’au moins 10 personnes et sur les blessures de centaines d’autres lors des manifestations qui se sont déroulées dans le pays depuis le 3 mars 2021 ».

Le gouvernement, ajoute-t-elle, devrait libérer les personnes détenues, en raison de leurs convictions politiques ou de leur participation à des activités pacifiques. Au moins 100 personnes auraient été arrêtées pendant les manifestations, certaines d’entre-elles auraient été frappées, selon des groupes de défense des droits nationaux et internationaux.

Parmi les urgences des exigences de l’opposition, outre la libération immédiate et sans conditions des détenus, l’arrêt des arrestations de jeunes par la police, l’identification des « nervis » que l’on a remarqués aux côtés des forces de l’ordre dans la répression violente des manifestations, de même que l’ouverture d’une enquête pour situer et sanctionner les responsabilités dans les 10 morts décomptés, lors de cette crise.

Selon Ida Sawyer, directrice adjointe de la division Afrique chez Human Rights Watch, « alors que le Sénégal traverse sa pire période de troubles depuis des années et que d’autres manifestations sont prévues, les autorités devraient veiller à ce que les forces de sécurité respectent la loi. Les décès récents de manifestants ainsi que les blessures devraient faire l’objet d’enquêtes crédibles, et les membres des forces de sécurité ayant fait un usage illégal ou excessif de la force devraient être traduits en justice. »

La mort de 8 personnes documentée

Lors de ces émeutes, Amnesty International a documenté la mort d’au moins 8 personnes pendant les manifestations, certains décès ayant été causés par le « recours excessif à la force et [...] l’usage d’armes à feu par les forces de sécurité ». La Croix-Rouge du Sénégal a dressé un bilan de 6 personnes décédées et au moins 590 personnes blessées, dont 232 qui ont été transférées vers des centres de santé pour être soignées. Les groupes d’opposition ont rapporté 11 décès.

Selon la Human Rights Watch, le droit international et africain relatif aux droits humains et la Constitution sénégalaise protège les droits à la liberté d’expression et de réunion et interdit l’usage excessif de la force par les responsables de l’application des lois. Les Principes de base de l’ONU sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu, ajoute l’organisation, prévoient que les responsables de l’application des lois peuvent recourir à la force, uniquement de manière proportionnelle à la gravité de l’infraction commise et que l’utilisation intentionnelle de la force létale n’est autorisée que lorsqu’elle est absolument inévitable pour protéger des vies.

L’organisation a également rappelé au gouvernement que le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a condamné les coupures d’Internet par les gouvernements et déclaré que les droits humains s’appliquent autant en ligne que hors ligne.

Deuil national

Jeudi, le ministre de l’Intérieur a rendu visite aux blessés dans quelques structures de santé. Le même jour a été décrété journée de deuil national par le président de la République en hommage aux victimes. Hier, c’était au tour des internautes d’organiser une journée de deuil national. Dans la journée, des récitals de Coran en hommage aux victimes ont été organisés dans plusieurs localités, dont la mosquée Masalikoul Jinaan de Colobane.

Jusqu’ici, les autorités sénégalaises n’ont point communiqué sur la tenue de la manifestation à Dakar. Dans d’autres localités, des manifestations pacifiques ont été autorisées. Comme à Thiès par le préfet et à Ziguinchor où une marche pour la libération des détenus s’est tenue, hier.

Human Rights Watch appelle les autorités sénégalaises à respecter la liberté d’expression et de réunion. « Les récentes manifestations qui ont secoué le Sénégal montrent les frustrations croissantes de la jeunesse du pays concernant la pauvreté, la pandémie et ce que beaucoup perçoivent comme le manquement du gouvernement à tenir ses promesses », a déclaré Ida Sawyer. Et « au lieu de réprimer les manifestants pacifiques, les autorités devraient s’attacher à résoudre leurs préoccupations, y compris en faisant progresser la gouvernance démocratique et l’État de droit et en protégeant les droits économiques essentiels pour tous », conseille-t-elle.
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