Human Rights Watch dénonce les heurts qui ont eu lieu ces derniers jours au Sénégal. Ce, suite à l'arrestation de l'opposant Ousmane Sonko finalement libéré et sous contrôle judiciaire.
Selon l'organisation internationale de défense des droits humains, "les autorités sénégalaises devraient veiller immédiatement à ce qu’une enquête indépendante et minutieuse soit ouverte sur les décès signalés d’au moins 10 personnes et sur les blessures de centaines d’autres lors des manifestations qui se sont déroulées dans le pays depuis le 3 mars 2021. Elle a aussi lancé un appel à l'endroit du gouvernement pour la libération des détenus politiques.
D'après Ida Sawyer, directrice adjointe de la division Afrique chez Human Rights Watch, les autorités doivent veiller à ce que les forces de sécurité respectent la loi.
« Les décès récents de manifestants ainsi que les blessures devraient faire l’objet d’enquêtes crédibles, et les membres des forces de sécurité ayant fait un usage illégal ou excessif de la force devraient être traduits en justice», réclame l'organisation.
HRW est revenue par ailleurs sur l'arrestation de Cyrille Touré plus connu sous le nom de "Thiaat". Contacté par ce dernier, elle déplore ainsi la manière dont le membre de Y'en a marre a été interpellé ainsi que ses conditions de détention en prison.
« La liberté d’expression est une valeur fondamentale et un droit inscrit dans notre constitution », a indiqué Alioune : à Human Rights Watch. « Sa restriction explique aussi l’explosion de violence sans précédent au Sénégal. »
« Les récentes manifestations qui ont secoué le Sénégal montrent les frustrations croissantes de la jeunesse du pays concernant la pauvreté, la pandémie et ce que beaucoup perçoivent comme le manquement du gouvernement à tenir ses promesses », a fait savoir Ida Sawyer.
Avant de conclure: « Au lieu de réprimer les manifestants pacifiques, les autorités devraient s’attacher à résoudre leurs préoccupations, y compris en faisant progresser la gouvernance démocratique et l’État de droit et en protégeant les droits économiques essentiels pour tous».