La vague d’arrestation des militants, sympathisants et autres souteneurs du leader de Pastef, Ousmane Sonko dont la levée de l’immunité parlementaire est prévue pour demain à l’Assemblée nationale rappelle l’histoire de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall en2017. Le même scénario se dessine.
Le leader de Pastef, Ousmane Sonko est dans une mauvaise passe. La plénière devant statuer sur la levée de son immunité parlementaire dans le cadre de l’enquête ouverte par la Section de recherche de la Gendarmerie nationale suite à la plainte pour «viol répété» et «menace de mort» déposée contre lui par Adji Sarr, une employée d’un salon de beauté est prévue le vendredi 26 févier prochain.
L’ancien candidat classé 3ème à l’issue de l’élection présidentielle du 26 février 2019 dernier, fait également face à autre procédure visant cette fois-ci plusieurs militants et responsables de son parti politique Pastef lancé par les autorités à la suite des manifestations de soutien devant son domicile le 8 février 2021 dernier suite à l’annonce de sa convocation à la section de recherche de la gendarmerie.
Menée par la redoutable Division des investigations criminelles (Dic) de la Police nationale, cette procédure aux allures d’un grand «nettoyage» autour d’Ousmane Sonko a déjà d’ailleurs occasionné plusieurs arrestations au sein de l’entourage proche du leader de Pastef. C’est le cas de Birame Soulèye Diop, administrateur général du parti Pastef placé sous mandat de dépôt par le doyen des juges le mardi 23 février dernier de même que le coordinateur de Pastef Dakar, Abass Fall pour ne citer que ceux-là. Au-delà des militants et autres sympathisants de Pastef, cette «chasse» aux patriotes semble également toucher le milieu des activistes de la société civile.
Sur le front au côté du leader de Pastef, Ousmane Sonko depuis l’éclatement de cette affaire de «viol répété» et «menace de mort» présumée, Guy Marius Sagna, Clédor Sène et Assane Diouf sont aujourd’hui sous la menace d’un mandat de dépôt après leur arrestation le lundi 22 février dernier par la même Division des investigations criminelles pour «menace à l’ordre public et actes de nature à troubler l’ordre public».
Leurs interpellations font suite à celles de Fatima Mbengue, membre du mouvement «Frapp-France Dégage» le 17 février dernier ainsi que de Mariame Ngandoul, épouse de l’administrateur du parti Pastef, Bawar Dia et Dahirou Thiam tous placés sous contrôle judiciaire par le juge d’instruction. Il faut dire que cette série d’arrestations suivie d’inculpation tous azimuts des proches du leader de Pastef rappelle le dossier Khalifa Ababacar Sall.
En effet, le conflit s’est ouvert avec le régime en place suite à son engagement de faire cavalier seul lors des législatives de juillet 2017. A l’époque, Khalifa Sall avait assisté en l’espace de quelques semaines à l’incarcération de certains de ses plus fidèles lieutenants suite à une procédure judiciaire lancée après les événements dits de «saccage de la maison du parti socialiste». Il s’agit de Bamba Fall, maire socialiste de la Médina et huit autres de ses proches dont son ex directeur de cabinet, Bira Kane Ndiaye, son neveu et collaborateur, Cheikh Tidiane Sall, Bassirou Samb, chef de cabinet du maire de Grand-Yoff qui est son bastion politique. Tout ce beau monde était envoyé en prison par l’actuel procureur de la République le lundi 9 janvier 2017.
Dans la même période, Barthélémy Dias, mairie de Mermoz Sacré-Cœur dont le dossier concernant l’attaque meurtrière de sa mairie en décembre 2010 a été réactivité, a été condamné le 16 février à deux ans de prison, dont six mois ferme pour «coups et blessures volontaires» soit, quelques jours seulement avant l’arrestation de leur mentor Khalifa Ababacar Sall survenue le 7 mars de la même année 2017.
Ousmane Sonko subira-t-il le même sort que Khalifa Sall ? En tout cas, la machine est déjà lancée et dès demain vendredi, les députés vont statuer sur la demande de levée de son immunité parlementaire.