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Traque des responsables du Pastef: Arrestations combinées sur tout le territoire
Publié le mardi 16 fevrier 2021  |  Enquête Plus
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© RFI par Théa Ollivier
Les forces de l`ordre tentent de disperser, avec des gaz lacrymogènes, les manifestants qui soutiennent l`opposant politique Ousmane Sonko dans le quartier Cité Keur Gorgui
Dakar, le 8 février 2021.
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Le ministre de l’Intérieur, selon nos informations, a ordonné l’arrestation de tous les responsables du Pastef qui constituent une menace et pourraient fomenter des troubles à l’ordre public. Les forces de l’ordre détiendraient des éléments compromettants pour certains responsables politiques.

Le régime procède à des arrestations tous azimuts de responsables du Pastef d’Ousmane Sonko. En effet, selon nos informations, avant-hier samedi, une injonction est venue du ministre de l’Intérieur, Antoine Felix Diom, demandant d’arrêter des responsables de cette formation politique sur tout le territoire national. Selon nos sources, il s’agit de l’arrestation d’individus qui ont été identifiés comme ayant participé ou diligenté des troubles à l’ordre public. Elles concernent des responsables considérés comme de futurs fauteurs de troubles, mais aussi des auteurs, dit-on, d’audio qui ont fuité et dans lesquels ils annoncent des saccages ou des incendies de biens publics, de maisons de responsables du régime, entre autres.

Dans ces éléments sonores dont ‘’EnQuête’’ a pris connaissance, on y entend des personnes détailler des plans de guerre pour mettre le pays à feu et à sang, si leur leader est mis aux arrêts. On les y entend échanger des recettes pour maitriser les forces de défense et de sécurité, à savoir la police, la gendarmerie et l’armée.

Ainsi, pour organiser la traque de ces présumés fauteurs de troubles, nos interlocuteurs renseignent que le ministre de l’Intérieur a choisi la Division des investigations criminelles (Dic), à travers ses éléments du Groupe d’intervention et de recherches (Gir). Il ressort, toujours de nos investigations que, dans chaque région où les ‘’éléments’’ de Sonko ont été identifiés, dans le cadre de cette opération, toujours, les limiers du Gir seront secondés par ceux du commissariat de la zone où résident le ou les responsables en question.

On apprend aussi que plusieurs équipes de la Dic sont réparties dans les différentes régions du pays. Et il n’est pas exclu, renseignent nos sources, que d’autres entités de la police, à savoir la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) ou le Groupement mobile d’intervention (GMI) soient appelés en renfort.

Dakar et Saint-Louis ouvrent le bal des arrestations

Ainsi, à Saint-Louis, confie-t-on, 6 responsables du Pastef ont été identifiés : Fama Ba, Malick Diallo, Khadim Fall, Pape Aidara, Souleymane Fall et Badou Dia. Sur ces six responsables ‘’pistés’’, seul Badou Dia a été interpellé hier. Il était en détention jusqu’au moment où nous mettions sous presse. Le même procédé a été utilisé à Dakar où la dame Fatoumata Mbengue et Abass Sall, tous les deux responsables du Pastef-Dakar, ont été mis aux arrêts, hier dans la matinée, devant la prison du Camp pénal, alors qu’ils rendaient visite à leurs camarades de parti qui ont été placés sous mandat de dépôt, vendredi dernier.

A Pikine, Cheikh Aliou Dièye a aussi été interpellé. Il a reçu la visite des limiers de la Dic, alors qu’il était en plein point de presse.

Aux dernières nouvelles, ces trois responsables de Dakar ont été libérés, après auditions pour les uns et explications pour l’autre.

Nos sources renseignent que le même procédé sera utilisé dans les autres régions du pays où des équipes de la Dic ont été dépêchées, avec le soutien des commissaires régionaux. Ils prévoient de faire des descentes inopinées, pour mettre la main sur les responsables identifiés.

Ces opérations d’arrestations combinées, ajoutent nos sources, visent à maitriser tous les responsables qui sont susceptibles de créer des troubles, avant l’arrestation probable d’Ousmane Sonko. Qui est accusé de viols répétés par Aida Sarr, sous la menace d’armes à feu.

AFFAIRE OUSMANE SONKO VS ADJI SARR

Macky s’entretient avec le garde des Sceaux et le ministre de l’Intérieur

Le chef de l’Etat a réuni son ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux pour discuter de l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr, après avoir eu un entretien avec le khalife général des mourides. D’importantes mesures pourraient être prises allant dans le sens du dégel.

L’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr est-elle devenue une affaire d’Etat ? Tout porte à le croire. Et pour cause ! Le vendredi dernier dans l’après-midi, un peu après 17 h, le président de la République, Macky Sall, a réuni ses ministres de l’Intérieur et de la Justice pour une séance d’information sur l’affaire. Cette dernière est prise très au sérieux, du côté de l’avenue Léopold Sédar Senghor. Des interlocuteurs renseignent que le chef de l’Etat aurait dit à certains de ses proches qu’il n’était pas au courant de ‘’ce complot’’. Il voudrait que cette affaire soit résolue, afin que le calme revienne dans ce pays et cela, conformément à la demande du khalife général des mourides.

En effet, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, après avoir reçu Serigne Cheikh Abdou Mbacké, fils de Serigne Cheikh Khady Mbacké, ancien Khalife général de la famille de Darou Mouhty, proche d’Ousmane Sonko, a eu un entretien avec le chef de l’Etat. Des sources dignes de foi rapportent que le khalife, en homme de paix, a dit au président Sall : ‘’Nieup ya leen jaboote. Kon, bul nangu reew mi takk ci say yoxo.’’ (NDLR : Saches que tout ce peuple, c’est ta famille. N’accepte jamais que le pays brûle, alors qu’il est entre tes mains).

Ce à quoi, renseignent des sources bien informées, le président Sall a répondu : ‘’Je ferai tout pour que le calme revienne.’’ Convaincu, comme il l’avait dit au chef de l’Etat, lors d’un séjour à Touba, que ‘’rewmi si sa lokho lay défaro’’ (le pays connaitra des progrès et se développera sous votre magistère), Serigne Mountakha a dépêché un ancien ministre de Wade pour qu’il joue la médiation entre Ousmane Sonko et les tenants du pouvoir.

Réussira-t-il à faire entendre raison aux deux parties ? Mystère et boule de gomme. Surtout que, du côté du pouvoir, dit-on, des faucons demandent au président Sall de rester dans la posture : c’est une affaire privée ; et laisser la justice poursuivre son travail.

Un argumentaire que des pontes de l’APR rejettent, en travaillant au corps le président de la République pour qu’il se conforme à sa déclaration du 31 décembre 2020, lors de son entretien avec la presse. Rencontre au cours de laquelle il disait, répondant à une question sur l’impunité de certaines personnes impliquées dans des affaires révélées par la presse : ‘’Il y a certaines personnes, si vous les mettez en prison, vous courrez le risque de créer une instabilité dans ce pays. C’est ce qui fait que, sur certains dossiers, j’ordonne au ministre de la Justice de dire au procureur de cesser les poursuites entamées.’’

D’ailleurs, sur cette instabilité du pays au cas où le leader du Pastef serait embastillé, on note, depuis quelques jours, des signaux. C’est le cas à Ziguinchor où le Groupement mobile d’intervention (GMI) a quadrillé toutes les issues menant à la gouvernance, pour empêcher aux femmes qui manifestaient d’accéder aux locaux.
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