L’association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré (Avcrhh) que l’ancien Tchadien purge sa peine à vie par les Chambres Africaines Extraordinaires. Ces derniers s’opposent à la demande de grâce qui aurait été formulée par la famille de Hissène Habré auprès de l’Etat du Sénégal.
L’association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré (Avcrhh) s’insurge contre toute volonté de l’Etat du Sénégal de gracier l’ancien président Tchadien. Ils exigent que Hissène Habré purge l’intégralité de la peine de la réclusion à vie dont il a été condamné par les Chambres Africaines Extraordinaires(Cae).
“Plusieurs sources ont révélé que la femme et les soutiens de Hissène Habré ont…“
“Le Sénégal ne peut pas gracier un criminel contre l’humanité. Plusieurs sources ont révélé que la femme et les soutiens de Hissène Habré ont rencontré des responsables politiques et religieux sénégalais afin de leur demander qu’une grâce soit accordée à l’ancien président tchadien. Notre association, qui représente des milliers de ses victimes, rejette cette demande et exige que, conformément au verdict historique prononcé par les Chambres Africaines Extraordinaires (CAE) et aux obligations internationales du Sénégal, M. Hissène Habré purge la peine de la réclusion à vie à laquelle il a été condamné”, lit-on dans un communiqué parvenu au quotidien “Le Témoin”.
26 ans d’efforts consacrés par les victimes…
L’ancien président Tchadien a été condamné le 30 mai 2016 pour crimes horribles – des milliers d’assassinats, de la torture systématique, de l’esclavage sexuel, des viols par à vie par les Chambres Africaines Extraordinaires. Ceci est l’aboutissement de 26 ans d’efforts consacrés par les victimes de ce crime contre l’humanité. Et voilà que 5 ans après que les Chambres ont rendu le verdict, la plaie reste toujours béante chez ces victimes, selon toujours nos confrères.
Jugement “exemplaire“…
A cet effet, l’Avcrhh estime que ce jugement “exemplaire, fait l’honneur du Sénégal et de l’Afrique“. Les obligations internationales du Sénégal interdisent le recours à la grâce. En effet, le statut des CAE est clair sur la question. L’article 26.3 prévoit expressément que l’Etat de l’exécution des peines, ici le Sénégal, est lié par la durée de la peine prononcée par les Chambres. L’octroi d’une grâce présidentielle violerait ainsi les obligations découlant de l’accord signé avec l’Union Africaine. Ce principe a été souligné dans le jugement de la Chambre africaine extraordinaire d’appel du 27 avril 2017. Celle-ci a déclaré que le Sénégal ne peut en aucun cas (…) altérer la nature de cette peine, afin de ne pas remettre en cause son caractère véritablement international.