Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article
Économie

Secteur financier : Persistance des anomalies
Publié le mardi 2 fevrier 2021  |  Le Quotidien
Visite
© aDakar.com par DF
Visite de travail du ministre de l`Intérieur de la Gambie à Dakar
Dakar, le 16 août 2017 - Le ministre de l`Intérieur de la République de Gambie effectue une visite de travail à Dakar. Il a eu un entretien avec son homologue sénégalais. Les deux ministres ont ensuite animé une conférence de presse. Photo: Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l`Intérieur
Comment


Au titre de l’exercice 2020, 503 dossiers ont été soumis à la médiation financière de l’Observatoire de la qualité des services financiers par les clients et usagers, dont 347 pour la médiation des banques, des Sfd et de La Poste et 156 pour la médiation des assurances, note l’Oqsf dans son rapport d’activités 2020, qui relève une persistance des anomalies dans le secteur financier.

L’Observatoire de la qualité des services financiers a poursuivi, au titre de la mise en œuvre de son programme d’activités 2020, l’exercice de médiation financière. Ainsi, note ce démembrement du ministère des Finances et du budget, «503 dossiers ont été soumis à la médiation financière de l’Oqsf par les clients et usagers dont 347 pour la médiation des banques, des Systèmes financiers décentralisés (Sfd) et de La Poste et 156 pour la médiation des assurances». Ces statistiques, précise-t-il dans son rapport d’activités 2020, «ne prennent pas en compte les consultations et visites domiciliaires qui ont permis d’encadrer de multiples usagers sollicitant régulièrement les services de ­. Le détail des résultats obtenus par la médiation financière (typologie, recommandations, profil des requérants, etc.) est présenté dans les rapports annuels des médiateurs».
L’Observatoire abrite un dispositif de médiation financière dont la fonction est assurée par deux médiateurs financiers : un médiateur pour les assurances et un autre pour les banques, les établissements financiers, les Sfd et La Poste.
Et d’après Habib Ndao, secrétaire exécutif de l’Oqsf, le traitement de ces dossiers soumis à la médiation financière a permis de dénouer de multiples cas de litiges, à la satisfaction des parties.

Anomalies dans le secteur financier
Au Sénégal, malgré tous les efforts fournis par le régulateur ainsi que les autorités gouvernementales, les anomalies persistent dans les services financiers. Le rapport en a aussi retracé une série aussi bien dans les banques, les Sfd et les assurances que dans la branche de la monnaie électronique.
Pour ce qui concerne les banques, l’Oqsf a encore mentionné, entre autres, «la problématique de la mobilité bancaire des clients liées principalement au coût jugé élevé de la délivrance des attestations d’engagement et de non engagement par les banques et les Sfd, aux pénalités appliquées en cas de remboursement anticipé de crédit, aux lenteurs concernant la délivrance aux clients demandeurs d’attestations d’engagement et d’attestation de non engagement, le coût jugé exorbitant des frais de droits de nantissement, notamment les formalités d’actes notariés».
Le volume relativement élevé des créances en souffrance persiste également. De même que le niveau faible du consentement préalable des clients.
Dans le secteur de la microfinance, il ressort les différentes anomalies liées au niveau relativement faible d’éducation financière des cibles au regard de la technicité et de la complexité de la logique de tarification des produits et services offerts par les Sfd, au phénomène de surendettement et de papillonnage financier noté chez certains des segments de clients, les méthodes de recouvrement jugées inadaptées au niveau de certains Sfd de grande taille, le coût jugé élevé des opérations déplacées. S’y ajoute le niveau jugé exorbitant du coût du crédit.
Pour le secteur des assurances, les principales anomalies concernent principalement la qualité de l’information précontractuelle à l’assuré, les lenteurs dans les délais de règlement contractuels, les contestations par les assurés des rapports d’expertise produits par les experts commis par les compagnies, les lenteurs enregistrées dans la nomination des experts et dans la production de leurs rapports. A ces failles l’Oqsf ajoute les retards récurrents dans le règlement des demandes de rachat formulées par les assurés, le non-paiement à bonne date des capitaux échus par l’assureur de la rente scolaire, l’incapacité par l’assureur d’honorer ses engagements après le terme du contrat, malgré de multiples relances de la part de l’assuré.
S’agissant du secteur de la monnaie électronique, l’insuffisance d’approvisionnement en liquidités dans les points de service, l’absence d’interopérabilité entre les services financiers électroniques, la qualité du réseau, entre autres, ont été décriées.

Recommandations
Après ce diagnostic, l’équipe de l’Observatoire a formulé une batterie de recommandations. Pour les banques, l’Oqsf juge nécessaire la mise en œuvre de plusieurs actions, notamment le renforcement de la Trans­parence de l’information sur le crédit (Teg, tableau d’amortissement, conventions, etc.), la transmission systématique des conditions tarifaires à l’Oqsf et aux associations de consommateurs par des moyens appropriés…
Pour le secteur de la microfinance, «les efforts devront être davantage orientés vers le renforcement du niveau d’alphabétisme financier des clients des Sfd, notamment en milieu rural à travers des actions d’éducation financière de masse, le respect des dispositions réglementaires relatives à l’affichage des conditions tarifaires, aussi bien sur le Taux effectif global (Teg) que sur les autres produits et services offerts par les Sfd…».
Pour rappel, l’Assemblée nationale a adopté ces dernières semaines le projet de loi n° 45/2020 portant définition et répression de l’usure. Ledit projet de loi a apporté plusieurs innovations, notamment «l’obligation de mentionner dans tout contrat de prêt le Taux effectif global (Teg) qui permet d’apprécier le coût réel du crédit octroyé à un emprunteur et la nécessité de prendre en compte, dans les frais entrant dans le calcul du Teg, les charges liées aux garanties dont les crédits sont éventuellement assortis ainsi que les honoraires d’officiers ministériels».
Dans le secteur des assurances, les actions doivent être centrées, selon l’organe, sur «le renforcement de la transparence dans les clauses contractuelles de façon à accroître davantage la confiance des assurés, le traitement diligent des requêtes et la réduction des délais de règlement et de paiement des sinistres, la systématisation de l’information des assurés ou de leurs ayants droit de l’arrivée à maturité des contrats d’assurance vie, le relèvement du taux horaire de la main-d’œuvre applicable pour la fixation du niveau d’indemnisation des sinistres automobiles…».
Sur le secteur de la monnaie électronique, l’Observatoire suggère «la sensibilisation et l’implication des Etats dans la digitalisation des paiements des prestations sociales, des impôts et cotisations, l’élargissement du réseau des marchands accepteurs pour développer l’écosystème de paiement…».
Commentaires