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Crise casamançaise: Le MFDC «exige» des négociations
Publié le jeudi 21 janvier 2021  |  Sud Quotidien
César
© Autre presse
César Atoute Badiate chef du mouvement rebelle (MFDC)
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Le MFDC a-t-il définitivement abandonné sa piste «indépendantiste» pour les négociations ? Aller à la table des négociations, c’est en tout cas ce que réclame le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), par l’entremise de son nouveau président, Edmond Borra, qui a saisi le 14e anniversaire du décès de l’abbé Diamacoune Senghor, célébré hier, mercredi 20 janvier, à la mythique place Mangakouro, pour interpeller l’Etat sur ces négociations qui ne devraient pas se heurter aux écueils notés dans l’unification du MFDC. Les partisans de l’abbé Diamacoune Senghor, décédé le 13 février 2007 en France, et d’Abdou Elinkine Diatta, assassiné en 2019, se sont mobilisés hier, mercredi, pour marquer ces 14 ans du décès de leur leader charismatique.

2007-2021 ! Voilà 14 ans que leur leader charismatique, l’Abbe Diamacoune Senghor, est arraché à leur affection ; 14 ans que le Mouvement des Forces démocratiques de la Casamance (MFDC) est resté orphelin ; aujourd’hui les proches de l’abbé ont privilégié la piste des négociations. Et ça, ils l’ont fait savoir hier, mercredi 20 janvier 2021, en célébrant le 14e anniversaire du rappel à Dieu de celui qui incarnait le mouvement irrédentiste. Celui qui se réclame le président du MFDC, Edmond Borra, veut ainsi aller à la table des négociations. «Nous avons tout le temps demandé des négociations. Nous avons multiplié les appels au président de la République mais, depuis lors, c’est comme lettre morte», a lâché M. Borra qui reconnait des obstacles dans l’unification du MFDC. Mais ces écueils ne devraient pas être une condition sine qua non pour ne pas déclencher ces négociations, martèle le «successeur» d’Abdou Elinkine Diatta, assassiné par un commando armé en octobre 2019, dans son village natal. «Cette unité du MFDC reste difficile. Mais pourquoi nous demander l’unité avant d’aller à la table des négociations», s’interroge-t-il ?

Avant de parler de mauvaise volonté de la part de l’Etat du Sénégal. «Pourtant, il y a dans le pays plusieurs partis politiques, mais cela n’entache en rien le dialogue ou des discussions. Alors, pourquoi nous obliger d’abord à nous unir», peste le responsable du MFDC. Conséquence : en réclamant des négociations, le MFDC a-til définitivement enterré la piste de l’indépendance ? La réponse est à chercher aujourd’hui dans les propos d’Edmond Borra qui se réclame tout nouveau président du MFDC, à la place Mangakouro (dans la périphérie de Ziguinchor). Il a profité par ailleurs du 14e anniversaire du décès de l’abbé Diamacoune Senghor pour décliner sa feuille de route. Laquelle s’articule en gros autour de l’invite à aller à la table des négociations.

A noter de même que la cérémonie a été une occasion pour ces responsables du mouvement de marquer l’anniversaire en question par des rappels. «La Casamance ne s’est pas levée comme ça pour faire la guerre ; ce n’était pas pour faire la guerre, mais juste pour alerter sur le traitement réservé à la Casamance. Et on a été mal compris…» a déclaré M. Borra. Décédé le 13 janvier 2007 à l’hôpital Val de Grâces à Paris (France) Abbé Diamacoune Senghor dirigeait le mouvement indépendantiste d’une main de maître de son vivant. Figure charismatique du mouvement irrédentiste, l’abbé Diamacoune a laissé derrière un mouvement divisé et qui se cherche encore.

Ignace NDEYE
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