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Hausse des prix du transport: Entre norme et réalité du terrain
Publié le mercredi 13 janvier 2021  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par SB
Des lignes de bus Tata observent un mot d`ordre de grève
Dakar, le 21 octobre 2019 - Des lignes de bus de transport urbain (Bus Tata) ont démarré, ce lundi un mot d`ordre de grève. Chauffeurs et receveurs dénoncent leurs mauvaises conditions de travail.
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L’Union des routiers du Sénégal dénonce la hausse des prix des transports publics observée depuis quelques jours. Cependant, pour certains transporteurs, tout s’explique par les contraintes du moment.

La remise en vigueur du couvre-feu semble être la porte ouverte à bien des dérives. Malgré le rappel à l’ordre du ministre en charge du transport concernant l’augmentation des prix de transport, certains conducteurs sont toujours dans une optique de ‘’gagner gros’’ par tous les moyens. Et ce n’est pas Mamadou Niang, chauffeur de taxi, qui dira le contraire : ‘’Les gens parlent sans savoir ce qui se passe réellement. Dakar est en chantier. Combien de routes sont barrées pour travaux ? Et on ne sait même pas quand ils vont terminer ces chantiers. C’est un handicap pour nous. On est obligé de se démerder pour pouvoir circuler. Maintenant, il faut faire face à ce couvre-feu qui, pour moi, n’a aucun sens. Au pire des cas, on pouvait repousser l’heure, comme ça, tout le monde rentre à temps et nous et on ne perd pas gros’’, explique-t-il peiné.

Depuis quelques jours, plusieurs chauffeurs s’arrangent pour se retrouver à leur domicile entre 19 h et 20 h, par peur d’être piégés dans les embouteillages. Vendredi dernier, l’homme a fait payer à une cliente 5 000 F CFA pour la liaison rond-point JVC – Parcelles-Assainies.

Aberrant certes, mais il était 19 h. Une heure de descente, une heure à laquelle les véhicules se font rares. Sa justification : ‘’Dans ces conditions, précise-t-il, c’est à prendre ou à laisser ! Il n’y a pas de négociation possible. Les clients le savent très bien, surtout qu’il y a des bouchons monstres sur cet axe.’’ En cette période de couvre-feu, les Sénégalais se retrouvent obligés d’emprunter un taxi, à la place d’un bus ou d’un car souvent déjà pleins aux heures de pointe. Cette course contre la montre profite, pour l’heure, aux chauffeurs qui refusent toutefois certaines destinations (Patte d’Oie, Parcelles-Assainies, Pikine...).

Le calvaire risque de perdurer pour les usagers qui, comme toujours, subissent les fluctuations arbitraires des prix des transports publics. C’est souvent le cas, à l’approche d’événements religieux. Un fait que dénonce l’Union des routiers du Sénégal. ‘’Mon organisation ne cautionne pas cela. Nous avons une commission qui comprend les transporteurs, le ministre des Transports et celui du Commerce. C’est elle qui se réunit, quand il s’agit de diminuer ou d’augmenter les prix du transport. Puisque ce n’est pas le cas, personne n’a le droit d’augmenter les prix. Je ne suis pas partant pour cette hausse. Nous sommes dans un pays organisé. Force reste à la loi. Si les syndicats de transporteurs veulent une augmentation, ils n’ont qu’à écrire à la commission pour qu’elle statue sur le prix. A ce moment, ils pourront augmenter dans la légalité’’, déclare son secrétaire général joint par ‘’EnQuête’’.

Le contexte de pandémie ou encore le couvre-feu ne justifient en rien, selon Gora Khouma, les augmentations actuelles. Il précise que ‘’par rapport à la situation sanitaire et le couvre-feu, on peut se plaindre en tant que syndicat, avec pour argument une diminution des heures de travail. Mais je dis qu’il faut qu’on passe par la voie normale. Si un passager décide de s’en remettre aux forces de l’ordre présentes dans la circulation, il aura raison. C’est l’Etat qui doit réunir la commission. Tant qu’il n’y aura pas de réunion, personne n’a le droit d’augmenter’’.
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