Comme les autres secteurs de la vie socioprofessionnelle, les sports et la culture ont reçu leur lot de malheurs nés du contexte de la pandémie de covid-19. Frappés de plein fouet, voilà des domaines, jadis très animés, qui ont observé une pause extrêmement difficile pour les acteurs. De la musique à la lutte en passant par le football, les sports et la culture ont connu de mauvaises fortunes non seulement du fait de l’inertie dont ils ont fait objet mais aussi et surtout du fait de la disparition de grandes figures.
Il n’y a pratiquement pas grand chose à dire sur les sports et la culture au Sénégal, en 2020, si ce n’est signaler que le covid-19 a tout chamboulé. Le domaine de la culture et celui des sports n’ont cessé de subir le diktat du coronavirus tout le long de l’année. D’ailleurs, la grogne actuelle des artistes qui avaient tenu un sit-in la semaine dernière, et celle en cours venant des ténors de la lutte, sont des preuves que le secteurs concernés ont été véritablement atteints.
La fermeture des boites et la suspension des activités sportives
Le mal que vivent les artistes et sportifs nait de la mesure d’interdiction des rassemblements. Se nourrissant de masses, qui le financent pour les tickets qu’elles achètent, les sports et la culture ont été orphelines de leurs principaux bailleurs depuis mars 2020. Pendant presqu’un an donc, artistes et sportifs ont du observer une retraite forcée, temporaire espère-ton, pour ne pas piétiner les règles édictées. Les stades n’accueillaient plus, les boîtes n’ouvraient plus, le spectacle disparaissait du quotidien des Sénégalais. Cette situation a prévalu tout le long de la période décrite comme la première vague avant que ne survienne un allègement des mesures qui aura suscité de l’espoir chez les artistes et sportifs.
Hélas! Le regain de la pandémie a jeté de l’eau froide sur les acteurs de la culture et des sports. Ils ne pourront pas reprendre les activités de si tôt à cause du décret du ministère de l’intérieur. L’interdiction est d’autant plus difficile à accepter qu’elle intervient en plein Noel, moment où les artistes sénégalais produisent le plus. De même, l’arène n’aura pas repris ses droits pendant près d’un an. Suffisant pour que les lutteurs sortent de leur mutisme et exigent qu’on leur laisse pratiquer leurs métiers. Une situation difficile que l’Etat essaie de régler en accordant une nouvelle aide de 2 milliards FCFA à la culture (après celle de 2 milliards « perdus ») et en promettant de subventionner les promoteurs qui acceptent d’organiser des combats à huis clos.
Pape Diouf, Pape Bouba Diop, Balla Gaye 1, Golbert Diagne, un 2020 macabre
Au-delà du contexte socialement difficile pour les acteurs de des sports et culture , l’année 2020 a été très macabre. On retiendra surtout la mort de Pape Diouf, ancien président de l’Olympique de Marseille. Un grand nom du football à qui des hommages forts furent rendus à travers le monde, il a été en effet le premier Sénégalais mort du covid-19 sur notre sol. De même, le pays tout entier a été extrêmement ému par la disparition prématurée de son héros, Pape Bouba Diop. Avec son décès, le monde du football a senti une véritable perte et le Sénégal a pleuré un homme qui a largement contribué à l’écriture de l’une des plus belles pages de l’histoire sportive du Sénégal.
Comme pour le football, le basketball a perdu l’une de ses plus illustres icônes à travers le monde. Abdoulaye Seye Moreau, fauché le 27 juin 2020, n’a pas été qu’une personnalité sénégalaise du basketball, il a surtout servi le basketball mondial en tant qu’ancien président de la Fédération internationale de Basket amateur (FIBA). Ce chapitre clos, la lutte perd aussi un de ses fils, en l’occurrence Balla Gaye 1, arraché à l’affection des fans de la lutte, le 15 novembre 2020.
Déjà fouettée par le covid-19, la culture se retrouve plus éprouvée que avec la mort d’identités remarquables. Il s’agit notamment du décès de l’un des précurseurs du théâtre de Saint-Louis. Alioune Badara Diagne disparait de façon subite, le 3 avril 2020, au moment où l’on s’attendait le moins. Cependant le décès le plus surprenant reste celui d’Abdourahmane Dabo, alias Al-Faruq, champion d’Afrique de slam. Le jeune étudiant et slameur décède le 6 octobre 2020, laissant derrière lui un monde de la culture orphelin de ses textes poignants.